Seul

Je peux vivre mon art n’importe où pourvu que j’aie tout le matos de chasse” : le matos c’est une chose, et le matos de chasse une autre, bien plus importante. Vas savoir... Toi, je sais que tu sais.

Si c’est pour te faire plaisir, je viens en volant, je suis là déjà, derrière toi, regarde... tourne, mais retourne-toi ! - “Arrête de dire des bêtises”
Charmant pour l’éternel ! Prince charmant du Temps, il faut en baver pour gagner l’estime du cosmos, un respect et une dignité hors du temps. Venue d’ailleurs, d’ailleurs, j’en suis loin. Très loin. Telle est ma voie.
On est seul dans ce métier.

*

Ignoré, abstrait, effacé, inconnu (mais prodigieux), insignifiant, absent (du dictionnaire), humble - si tu es tout ça, mal ou bien, tu auras été quelque chose, au moins, quelqu’un... d’arbitraire, le temps d’un match (aussi important soit-il, pas vrai ?), déloyal, faux, inique, abusif, illégal, injuste, inacceptable, inéquitable, (à table !) injustifiable, irrégulier, partial, sans fondement, irrecevable (qui ne renvoie pas la balle), mal fondé, attentatoire, usurpé (pouvoir, titre, nom, honneurs) - usurpation sans passion - fais table rase, ou finis au fond du lac pour être dévoré par les crabes charognards... enfoui dans la malle de cent kilos dans les sables mouvants, s’enfonce, agonisant, turbulent sans fin ni faim ni soif d’autre chose que de vivre, d’être libre ; dernier sursaut qui te fera couler encore plus vite plus profond. Pesant un âne mort, tu n’es guère autre chose et, pour une fois, tu avances sans ta carotte septique dans ton carrosse blindé, cadenassé. Un âne est mort. Mauvais, faux, inacceptable, défendu, indésirable car illogique (soigne ta carie), irrationnel, insensé, déraisonnable, extravagant, saugrenu, faux, aberrant, amphigourique : prison-cercueil amphibie), incohérent, absurde car embrouillé dans ton jeune temps par des esprits faibles comme un plat de spaghetti mal cuites, trop cuites - collant t’es cuit ! Gribouillis sans âme, incompréhensible, inintelligible, obscur, sombre, ignoré, confus, caché (qui prépare quelque chose), équivoque, difficile, embrouillé, complexe et complexé à outrance, flou (filou), fumeux, impénétrable (brouillard à couper au couteau), indéchiffrable, inexplicable, insondable (terrain miné), mystérieux, louche et secret. Comment s’en sortir alors n’est plus la question ; il faut être nature - cette nature imposée, si tu l’aimes et si elle te va bien..., tu seras roi avant d’être Dieu, toujours roi. D’abord toi, ensuite roi pour toi, un jour, un jour...

Sombre, noir, nébuleux, de plomb (et plombé), d’encre, foncé, indistinct, assombri, épais, embrumé, nuageux, cumulus cumulés heurtés explosent et dégringolent en eau pour alimenter ta rivière perdition. Obscurci, opaque, ombreux, fumeux, sépulcral, ténébreux, trouble et voilé. Le temps toujours présent et pesant, te ressemble - quel honneur ! Ce que les autres appelleront tare, toujours tard, par jalousie. Le temps porte conseil ? Quand il a pris ton visage, que s’impriment la colère et la douceur du ciel, que trait pour trait tu es son portrait craché, que tu lui ressembles comme deux gouttes d’eau (d’acide), il n’y a plus d’apparence ; loi des sages citoyens embureautés et endimanchés tous les jours indistinctement, routiniers par force et par faiblesses, rangés avant d’être garés, te révoltent justement et injustement. Suis tout le contraire d’un crapaud : qui vit dans l’eau à l’état larvaire et hors de l’eau à l’état adulte - tous les hommes sont des crapauds, crapauds-terriens.

Ambiguïté.
D’abord curieux et surpris, comme un gosse sur un rocher brillant qu’il prend pour une pépite monstrueuse, mine d’or des marmots, ira réveiller son père dans le cockpit du “Sylphe” pour aller voir ça (il en oubliera même de tirer la chasse, dérouté et incrédule, il perdra les gestes d’usage élémentaire sur un bateau de dix mètres ! Seul, plus tard, lassé d’insister pour faire partager sa découverte et désireux surtout de ne pas l’abandonner aux pieds d’autres gnomes volatiles, il retournera sur son île étincelante et secrète sous le soleil, mortifié, anxieux d’avoir perdu l’enseignure ou pire, de la voir assiégée... émerveillé, épaté, fasciné, époustouflé, étourdi, estomaqué, pétrifié d’estime et d’admiration, penaud, ébahi, bien décidé de garder secret la chose jusqu’à l’heure H où il fera éclater la vérité, sa vérité, à la face cachée et ouverte du monde, sans surprise et sans rêve et sans envergure.
Interdit, interloqué (tire le loquet) et l’inter fait tilt, tu fais mouche... mouche à merde, le monde est une merde, tu es fier de toi, même d’être une mouche.
Des babioles..., te lèches les babines d’impatience de régler des comptes - pour des babioles babyloniennes - bactéries qui rongent la raison des esprits faibles - tant d’esprits faibles : il n’en faut qu’un pour déclencher une guerre. Bafouiller pour la bagarre n’a plus de sens, plus aucun sens ; tu en as pris ton parti d’abandon et tu vas, solitaire, jusqu’au bout d’une mission terrible dont l’enjeu t’échappe encore ; seule l’idéologie demeure, reine de toutes les reines, restée libre et forte parce que solitaire, indépendante, unique, forte, comme le trésor de jeunesse ignoré, bafoué de tous. C’est moi qu’on a bafoué en jouant les indifférents dans le W-C du Sylphe !

Régler des comptes, la vie n’aura été que ça, une motivation bien digne et humaine s’il en est d’autres - un choix, j’ai choisi - ce choix de la non indifférence, de l’anti-indifférence, maudite indifférence !!!



J’ai rêvé cette nuit que je lui foutais une tarte. Il faut dire qu’on a déjà vu ce genre de scène en famille, dans l’Est, “chez les cousins”. Mais je ne vais pas raconter ça, par ce que, d’une part je n’y étais pas, et que pour moi, le rêve tient beaucoup plus de place dans la vie, face au réel, qui lui, est un poids.

Dérèglement, désordre, désorganisation, perturbations, brouille, gâchis, dérangement (pas que le téléphone), gaspillage en tout genre. Confus des multiples confusions, contusions de l’âme adulte, déceptions à répétition sans appel, tu choisis de voir large aveuglément, sonner large - ne peut échouer à aucun prix, aucune chance. Aucune chance.
Aveuglement, égarement, enivrement, fascination, passion, stupéfaction à rebondissements - la redondance est un vice de forme terriblement irritant pour les autres, gênant, humiliant pour soi comme on s’en rend compte toujours après, trop tard. Je serai cette incompatibilité vivante qui ne vicie pas l’élection.

... ce avant de rejoindre la boue promise, la bourbe, immondices en tout genre, ordures, vase, crotte, limon.

Peur
À deux pas d’ici, derrière une butte à l’orée du bois de Boutigny, se trouve la plus grande décharge d’Île de France ; bien qu’elle fût masquée côté route derrière une immense butte de sable blanc, on préférait l’ignorer quand nous passions devant en allant à la gare de Maisse pour Paris, la plus proche depuis la destruction des lignes du Tortillard (comme sur la côte celles du Train des Pignes qui allaient de Sainte Maxime à Nice - il n’y a plus que des noms sur les avenues - comme si c’était une personne d’Art ou d’État, la vendetta n’existe pas qu’en Corse, mais ne nous égarons pas. La Mafia n’est pas mal non plus).
Plus tard, on placera la décharge dans la discussion avec fierté et plein d’éloge, mais tout le monde s’en fout - on peut mettre ça sur le compte du troisième Pastis. Quand on passe devant, on baisse la tête et quand on en parle on élève la voix, bien que les voies des tortillards de France et de Navarre aient toutes disparu.
Et le balai somptueux des baleines à bosses dans leurs ébats amoureux ne sera bientôt qu’un souvenir fixé sur pellicule.
Il y a... une heure indue, où il ne convient pas de faire telle ou telle chose.
Je ne sais plus quoi dire, ni qui écouter - personne s’appelle Nicky dans l’entourage, personne ? Même pas un chien ou un chat, un corbeau à une aile, un perroquet des îles mémés, un mainate au sénat, un lapin blanc à points noirs (croisement de races avec un dalmatien), un écorché vif...

Puis boue, pied-bot et compagnie. Ignominie, abjection, bassesse, honte, infamie, opprobre, indignité, turpitude, discrédit, souillure, adultère. Infidèle. Inconstant, volage, traître, trompeur, parjure, perfide, vicieux (vissé au tabouret du patron), changeant (comme le temps) - il n’y a pas loin que le scandale éclate après l’O.P.A. réussie. Déloyal, révolté, hypocrite, infidèle, méchant, rebelle - félon à défaut d’être un félin. Encore une espèce en sursis à consulter sur écrans, à la Cinémathèque Universelle ; on ne peut pas imaginer un instant qu’elle aura un jour disparu, car même là elle devra en rendre compte. Universaliste. Comme la religion qui déchire les peuples, mine les âmes, détruit et complique, pervertit, fait des millions de morts aveugles et inutiles. Injustifiées.

Insoumis, insurgé (surgit de nulle part ailleurs), révolté (d’un Bounty en barre chocolatée), séditieux (sédiment vicié), agitateur (depuis belle lurette), factieux (à fax fade, le fadique, un autre sadique des temps modernes, des bureaux), frondeur (sans hallebarde véritable), insubordonné (s’assoit sur le subordonné et pète dessus, un coussin mou absorbe le bruit et l’odeur quelle chance !), insurrectionnel (bon pour la correctionnelle), subversif (proprio du Sylphe), révolutionnaire (ne fait pas la chanson car l’air est vicié), turbulent, agité (boit trop de café), bruyant, impétueux (déjà traité de faux cul), pétulant (claque), remuant (nœud coulant, attend... se resserre sur rien, le vide - magie de Cow-boy), sémillant (éminent séminariste), éminentissime (italianisme mafieux), troublé (l’eau de pluie dans l’eau de mer), tapageur, tumultueux (tueur en sursis), épouvantable (rase), viféclair, brillant, insupportable (comme le bébé ou l’écrivain à ce stade de folie), impossible, irritant (jusqu’au temps), tonnerre foudre et feu, fatigant.

Propos amphibologiques : c’est pour mieux te situer mon petit.
(aide)
Italianisme à la mafia, on comprend ce que ça veut dire, même si ça ne veut rien dire, grammaticalement parlant ; mafieux est passé dans le langage courant, même si ça ne veut rien dire non plus, tout et rien et n’importe quoi. Pas très explicite tout ça, ce qui énerve, peut être pris pour une insulte ; un éloge peut être mal pris s’il est malvenu, déplacé. Gare à la Loi martiale !

J’ai pas cessé de me curer les méats pendant cette heure d’écriture.

(résumé)
Remue-ménage, chaos (Ciao !) Tumulte, désordre, insurrection, manifestation, révolte, révolution, soulèvement, sédition, anarchie, débâcle, perversion, émeute, émoi, et moi ? folie ? abaissement, avilissement, dégradation, infériorité, petitesse, servilité, turpitude, infamie, indignité - offense, déshonneur, honte, noirceur, abjection, méchanceté - cruauté, dureté, malice, malignité, malveillance, mauvaiseté, perfidie, hostilité, sabotage - détérioration, gâchage - gaspillage, perte de toi - mort, dommage, gâchis de la vie, anéantissement, privation, défaite, diminution (munitions sans pistolet), dérive, épuisé, affaibli, éreinté, fourbu, harassé, caduc, fatigué, fini, mort, rendu. Fin.

... Et des centaines d’autres mots proches pour des millions d’autres gens, éloignés et ennemis.

... Centaines de mots qu’on pioche pour des millions de gens plantés, infestés, pourriront sur place avant l’heure dite et par leur seule faute. On n’a jamais été autant responsable du Devenir, mais c’est dans le mauvais sens. Malheureusement.

Dam.

J'ai besoin de prendre mon temps pour lire tout et correctement...

Si tout va bien, je le ferai demain matin ou ce soir à la fraiche....

Donc.........à suivre............

Sylvie

Voilà, j'ai fait un plongeon dans ta nouvelle.

J'aime le début où les mots se renvoient la balle.( de chasse!)

Puis je suis passée dans les adjectifs et j'ai pensé à tous ces mots et maux que l'on écrit et qui se bousculent en débandade dans nos tête ( de linotte parfois!)

Des mots qui s'enchainent les uns derrière les autres comme des soldats bien alignés et parfois un faux pas qui dévie la cadence et c'est aussi ce qui me plait ici.




Et je suis arrivée au rêve croulant de bien des vérités pas toujours bonnes à dire, n'est ce pas!

J'ai bien aimé lire ce passage.
"Régler des comptes, la vie n’aura été que ça, une motivation bien digne et humaine s’il en est d’autres - un choix, j’ai choisi - ce choix de la non indifférence, de l’anti-indifférence, maudite indifférence !!!"

Et la chute est fort bien amenée.

Un moment de lecture très particulière mais avec des passages tellement vrais.

Merci dam pour ce bel instant de lecture matinale.

J'ai toujours + les yeux en face des trous le matin de bonne heure...bonheur!

Sylvie

Bin c'est moi qui te dis merci Sylvie.
C'est vrai qu'il faut être "tranquille" pour ce traitement spécial afin qu'il produise l'effet attendu (que tu as bien décrit dans ton commentaire). L'écriture chez moi, c'est ça aussi ; et comme tu t'interroges souvent sur l'auteur et ses attentes en retour, je crois qu'en ce qui me concerne je ne pouvais espérer mieux.

Dam.

Pas facile à lire, ni à assimiler.
Mais je pense que c'est voulu, comme le rendu d'un anorexique boulimique.
Une débauche de mots entrechoqués dans l'évaporé du rêve.
L'artiste relève plus souvent du gibet ou au mieux du pilori que des pages du dictionnaire. Du moins de son vivant.
N'est pas cloué au pilori qui veut !

Nilo, armes et bagage.

Je n'avais pas remercié pour ton com Nilo, c'est fait.

Dam.

Un tourbillon de mots et de réflexions. Il faut être à l'écoute de soi-même pour écrire ça, et j'aime beaucoup. Un exercice d'association d'idées. Je serais bien incapable de coucher sur le papier ce qui me passe par la tête. Ici, c'est fait avec talent. Bravo.

Messaline