Des fleurs à coté de mon lit

On a posé des fleurs à coté de mon lit
Corolles arrondies pour le plaisir des yeux
Afin que mes humeurs un moment obscurcies
Par l’ombre dévastée de mes soupirs furieux

Se calment au parfum des belles étourdies.
Elles penchent vers moi leur visage, en douceur
Disent en leur langage un bout de paradis
Un éclat de soleil, un rêve de langueur.

Lorsque vient le matin, dans la claire lumière
Les voilà ébahies, qui dressent leurs pétales
Afin d’offrir au monde un millier de manières
Gracieuses, colorées de reflets bruns ou pâles.

Les voilà, se courbant, vers le midi venu
Pour une révérence à l’astre de leurs jours
Fragrances inclinées comme des songes nus
Sur mon âme alitée, et la vie alentour.

C’est au soir arrivé qu’elles posent leurs tons
Nuances ravivées par un vent de fraîcheur.
Quelques grains de ma peau reçoivent en frisson
Ce baiser odorant aux multiples couleurs.

Je les revois toujours dans le cœur de mes nuits
Anges dont le sourire confond le vacarme
D’une violence honnie, d’un mal sourd, inouï
Belles dont la pensée apaise enfin mes larmes.

C'est superbe Messaline...
Comme l'on peut se raccrocher à des petites choses parfois ! de jolies choses qui changent tout autour...comme ces fleurs venues redonner du sourire à ces jours amers.

Des fleurs pour nous dire que la vie est belle !
Ce besoin de nature...

H.

Au-delà du fond floral qui a été (justement) encensé, la forme me plaît car j'y sens la plume volubile et l'alexandrin facile qui ne sont pas forcément synonyme de facilité dans l'écriture. Quand le vers est trop évident à naître il nécessite deux fois plus de vigilance.

Et dans ce cas, la vigilance est bonne. A peine deux (trois?) vers tout au plus où il est possible de trébucher. Le reste chante bien, et les facilités sont si rares qu'on les ignore.

Z.

Alors, quand j'ai commencé à lire ton poème, j'ai cru que ces fleurs au pied de ton lit étaient destinée à une morte !!

Oui, je sais, tu dois bien rigoler mais ce fut quand même ma première pensée ( en fleur )

Puis j'ai changé mon fusil d'épaule car les fleurs étaient devenues cadeau...réconfort...du coup j'allais mieux car j'avais pas trop envie de lire de la détresse.

Un bouquet...un bouquet d'ancolies et non de "mais"
Un bouquet plein les yeux comme j'aime lire aussi ailleurs...un bouquet quoi...de poèmes.



Sylvie

Merci à tous.
Les fleurs m'ont apaisée, bien sur. L'écrire, et écrire en général, m'a permis de relativiser, d'éloigner une douleur physique très bobo ^^.
Oui, Sylvie, j'ai bien ri de ta première pensée.
Je voudrais dire à Zlatko que : j'aimerais bien savoir écrire des coms comme les tiens, souvent techniques, et aussi très fouillés. mais je ne sus pas équipée, je crois. Le jeune chiot que tu es a beaucoup de choses à transmettre, en poésie aussi, ça va sans dire.

Mess line, sans rien dire

Très beau texte qui m'avait échappé en son temps.
Heureusement que le Mur à Dédé est là pour réparer ces oublis.

Nilo, tombé du lit.