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Sortilège (écrit sur un coin de sable)
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Sylvie
vivant
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Sortilège (écrit sur un coin de sable)
_ T'es pas si mal installé... je m'attendais à pire.
Je souris. Je n'ai rien à ajouter. À l'époque, je crois me souvenir qu'elle n'aimait pas que je m'apitoie sur mon sort et rien n'indique que c'est le moment d'ouvrir les vannes et de m'épancher. Mais quoi ? Elle ne voit donc rien ? À 45 ans passés, je ne suis pas mieux loti qu'un étudiant.
_ C'est ici que je vais dormir ? Elle tapote le canapé.
_Oui c'est ici. Convertible premier prix Ikea. La grande classe, quoi !
_ Oh, tu sais, je peux dormir n'importe où...
Et avec n'importe qui... Et merde... des années après j'ai encore de l'aigreur dissimulée. Lorsque Claire m'a recontacté par le biais de facebook, j'ai hésité, mais il me paraissait encore plus ridicule de refuser sa demande. Et voilà que sept ans après, elle posait son petit cul sur mon canapé couleur taupe. Je lui ai fait un peu de place, j'ai meublé avec des consignes inutiles et j'ai pris soin de ne fixer ni ses yeux ni ses fesses trop longtemps.
_ C'est étrange de se retrouver après tout ce temps, non ?
_ Oui un peu.
_ T'es tendu... ça me rappelle notre premier contact.
_ oui je sais, je ne suis jamais parvenu à résoudre ça avec les années, mais on va se balader, discuter et je lâcherai un peu de lest.
Claire a souri. J'ai cru lire un peu de tristesse, de nostalgie peut-être ? Je lui ai servi un coca frais.
_ On file à l'océan après ? J'ai hâte. Ça fait une éternité que je n'ai pas roulé dans les vagues. Je t'ai dit que ma fille était partie camper en Bretagne ? Je flippe un peu: à son âge j'ai sacrément déconné.
_ On déconne tous à cet âge là.
_ Oui je sais bien, mais je suis quand même inquiète. Prune est plus influençable que je ne l'étais...
J'ai manqué d'avaler de travers. Je n'aime décidément pas ces remontées gastriques. Que m'importe aujourd'hui l'image qu'à Claire d'elle-même ? S'il lui plait de réécrire l'histoire qui suis-je pour y trouver à redire ? J'ai terminé mon verre et je suis allé prendre des serviettes de plage. Claire parlait sans cesse.
Nous avons posé nos affaires et elle a couru vers les vagues. La première l'a retournée comme un fétu de paille et j'ai vu son petit visage pointu ressortir de l'écume, sa chevelure hirsute était maintenant plaquée sur son front. J'ai lu un instant de panique puis d'hilarité dans ses yeux. Nous marchons, l'eau à mi-mollets. Claire semble apprécier l'intermède, les yeux plissés, la conversation souple et le sourire en fin de phrase. Elle me livre son histoire par pans. Elle aimait déjà cela à l'époque, parler de ceux qui l'avaient retournée et de ceux qu'elle avait remués aux tréfonds. Ai-je si peu changé moi-même ? Est-ce une manière de raccrocher les wagons avec le passé ? Je suis plus détendu, mais il viendra un moment où l'on abordera notre aventure commune et je reste sur mes gardes. Nous avons posé nos serviettes.
_ Loin des autres, c'est ce que tu aimes, non ?
_ ça dépend des périodes. En fait, c'est surtout valable quand je suis seul. Quitte à l'être, autant l'être complètement.
Claire a ôté son maillot de bain et s'est étendue en souriant, les yeux clos et le menton pointé vers le ciel. Le pubis toujours impeccablement épilé. L'ensemble s'est un peu amolli, mais tient encore la route. Je me suis allongé, à mon tour.
_ Tu ne quittes pas ton maillot ? Je pensais que tu aimais ça maintenant ?
_ Tu crois que c'est une bonne idée ?
_ T'es bête ! Tu craquerais encore ?
_ J'espère que tu n'es pas venue pour vérifier cela.
_ Tu m'en veux toujours ?
_ Non, pas du tout. Le temps s'est chargé d'éroder tout ça...
_ Alors pourquoi réponds-tu de la sorte ?
_ Tu sais quoi ? Laisse tomber. C'est venu comme ça en repensant à l'époque ancienne.
On a changé de sujet, mais le mal était fait. J'avais livré un peu de mon amertume passée et je sentais qu'elle ne tarderait pas à s'en saisir comme d'un trophée. J'ai fini par ôter mon maillot de bain, mais je suis resté à plat-ventre. Nous nous sommes laissés aller à la douceur ambiante, entre silences et dialogues paresseux et traînants. J'ai parcouru plusieurs fois ses courbes sans effets notables. Elle m'a trouvé bête à nouveau quand elle a su que je continuais de résister à l'envie d'envoyer mes manuscrits, mais d'autres étaient passées avant elle et j'étais rompu à ce genre de reproches.
En rentrant de la plage, nous avons pris une douche. Après quoi, elle a déplié le canapé et a improvisé une sieste. Je suis resté au-dessus d'elle. D'anciennes images bousculaient les couches sédimentaires de la mémoire. Je suis allé dans ma chambre et me suis étendu avec la vision de son petit corps flottant dans une nuisette.
Plus tard, nous avons diné dans un restaurant de plage bondé. Le vin et le repas étaient médiocres. Je sentais que Claire tentait de jouer sur l'ambiguïté, mais peut-être n'avait-elle jamais su agir autrement avec les hommes ? Le vin huilait les rouages. Je revoyais son sexe s'ouvrir et glisser, humide le long de ma verge tandis que ma voix intérieure m'insultait et me rappelait la fin méprisable que Claire avait donné à de si belles choses. Claire avait aussi un petit coup dans le nez.
_ Tu te souviens comme c'était bon, nous deux ... Je veux dire, dans un lit ?
_ Oui, il y a des choses qu'on n'oublie jamais tout à fait.
_ T'as retrouvé ça par la suite ?
_ Oui, et assez facilement je dois dire. Pourtant, sur le moment cela m'apparaissait impossible.
_ Ah...
_ Quoi ah... ?
_ Non, rien. Une chouette journée de vacances, tu ne trouves pas ?
_ T'aurais souhaité que nos galipettes restent tatouées dans ma chair ?
_ Elles le sont dans la mienne. Je ne renie rien. J'ai pas changé là-dessus.
_ Ce n'est pas la question de renier. C'est juste que j'ai eu la chance de connaître d'autres moments magiques, tout comme toi, je suppose.
_ oui, je comprends.
Claire a laissé la moitié de son plat dans l'assiette. Elle boit les yeux clos. J'avais été dingue de cette femme apparue à un moment charnière de mon existence. Claire m'avait beaucoup donné en peu de temps et s'était retirée brusquement. Une vague venue de loin, l'écume aux lèvres. Elle m'avait retourné pour finir par prendre beaucoup plus qu'elle ne m'avait apporté. Et pourtant, je la regarde, petite chose frêle, aux habits ajustés, à la décontraction étudiée, le visage marqué par les ans malgré les crèmes de jour, et je ne me sens plus au bord du gouffre. Je souris.
Claire se laisse tomber sur le canapé en arrivant à l'appartement, démantibulée, une poupée de chiffon. Je tangue un peu aussi. Je file aux toilettes et à mon retour, Claire à ôté son jean et ses fines jambes sortent d'un boxer blanc.
_ Besoin d'un coup de main pour le canapé ?
_ Non, pour le canapé, ça ira. Je l'ai déplié cet après-midi déjà.
J'ignore son sourire en biais et je m'éclipse dans ma chambre, le sexe dur. Il fait encore très lourd ce soir et l'alcool augmente son effet lorsque je m'allonge. Je sens le lit partir d'un côté puis de l'autre. J'évacue la couette. J'ai la verge en cadran lunaire et lorsque Claire se pointe dans l'embrasure, je ne remue pas un cil.
_ Je tenais à te remercier pour cette journée. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi détendue.
_ Oui, j'avais un peu peur que ce soit une mauvaise idée, mais finalement, ça s'est bien passé.
_ Peur de quoi ? Que ça réveille d'anciens démons ?
_ Quelque chose dans le genre...
_ Quand même... t'es pas curieux de savoir si nous deux... toutes ces années après... enfin si c'est toujours aussi bon ?
_ Là, je crois que c'est vraiment une très mauvaise idée.
_ On peut toujours achever de se détendre comme ça, sans conséquences. J'aime toujours prendre en bouche tu sais ? De quoi as-tu peur ?
_ de rien. Tu m'as tout pris une fois. Je n'ai plus rien à te donner.
Claire s'est approchée, a cueilli ma queue à la base et a laissé courir sa langue dessus. Je me suis demandé si elle allait finir recroquevillée, tremblante, si j'allais une fois encore avoir le cerveau explosé d'étoiles. Mes mains ont repris leur place sur ses hanches menues. Son corps a ondulé, luisant puis s'est tendu avant de rompre. Oui, il y avait certaines choses immuables. J'étais hors atmosphère, mais quand elle a murmuré « oui, c'était vraiment bon » j'ai décroché et me suis tourné sur le côté.
Nous avons remis ça le lendemain, avec la même entente, puis nous sommes retournés à la plage avant qu'elle reparte. J'ai regardé son corps gicler dans les vagues. J'étais un rivage qu'elle n'avait pas su reconnaître. Elle continuait de surnager, de vagues en vagues, aux limites de la noyade. Mon amertume est tombée et je me suis senti apaisé jusqu'à son départ en soirée. Claire m'a reparlé de sa fille, de ses amis chez qui elle comptait passer avant de la reprendre, mais je ne l'écoutais plus vraiment. Je savourais ce moment.
Ce n'est pas tous les jours qu'on a la certitude d'être délivré d'un sortilège.
Je souris. Je n'ai rien à ajouter. À l'époque, je crois me souvenir qu'elle n'aimait pas que je m'apitoie sur mon sort et rien n'indique que c'est le moment d'ouvrir les vannes et de m'épancher. Mais quoi ? Elle ne voit donc rien ? À 45 ans passés, je ne suis pas mieux loti qu'un étudiant.
_ C'est ici que je vais dormir ? Elle tapote le canapé.
_Oui c'est ici. Convertible premier prix Ikea. La grande classe, quoi !
_ Oh, tu sais, je peux dormir n'importe où...
Et avec n'importe qui... Et merde... des années après j'ai encore de l'aigreur dissimulée. Lorsque Claire m'a recontacté par le biais de facebook, j'ai hésité, mais il me paraissait encore plus ridicule de refuser sa demande. Et voilà que sept ans après, elle posait son petit cul sur mon canapé couleur taupe. Je lui ai fait un peu de place, j'ai meublé avec des consignes inutiles et j'ai pris soin de ne fixer ni ses yeux ni ses fesses trop longtemps.
_ C'est étrange de se retrouver après tout ce temps, non ?
_ Oui un peu.
_ T'es tendu... ça me rappelle notre premier contact.
_ oui je sais, je ne suis jamais parvenu à résoudre ça avec les années, mais on va se balader, discuter et je lâcherai un peu de lest.
Claire a souri. J'ai cru lire un peu de tristesse, de nostalgie peut-être ? Je lui ai servi un coca frais.
_ On file à l'océan après ? J'ai hâte. Ça fait une éternité que je n'ai pas roulé dans les vagues. Je t'ai dit que ma fille était partie camper en Bretagne ? Je flippe un peu: à son âge j'ai sacrément déconné.
_ On déconne tous à cet âge là.
_ Oui je sais bien, mais je suis quand même inquiète. Prune est plus influençable que je ne l'étais...
J'ai manqué d'avaler de travers. Je n'aime décidément pas ces remontées gastriques. Que m'importe aujourd'hui l'image qu'à Claire d'elle-même ? S'il lui plait de réécrire l'histoire qui suis-je pour y trouver à redire ? J'ai terminé mon verre et je suis allé prendre des serviettes de plage. Claire parlait sans cesse.
Nous avons posé nos affaires et elle a couru vers les vagues. La première l'a retournée comme un fétu de paille et j'ai vu son petit visage pointu ressortir de l'écume, sa chevelure hirsute était maintenant plaquée sur son front. J'ai lu un instant de panique puis d'hilarité dans ses yeux. Nous marchons, l'eau à mi-mollets. Claire semble apprécier l'intermède, les yeux plissés, la conversation souple et le sourire en fin de phrase. Elle me livre son histoire par pans. Elle aimait déjà cela à l'époque, parler de ceux qui l'avaient retournée et de ceux qu'elle avait remués aux tréfonds. Ai-je si peu changé moi-même ? Est-ce une manière de raccrocher les wagons avec le passé ? Je suis plus détendu, mais il viendra un moment où l'on abordera notre aventure commune et je reste sur mes gardes. Nous avons posé nos serviettes.
_ Loin des autres, c'est ce que tu aimes, non ?
_ ça dépend des périodes. En fait, c'est surtout valable quand je suis seul. Quitte à l'être, autant l'être complètement.
Claire a ôté son maillot de bain et s'est étendue en souriant, les yeux clos et le menton pointé vers le ciel. Le pubis toujours impeccablement épilé. L'ensemble s'est un peu amolli, mais tient encore la route. Je me suis allongé, à mon tour.
_ Tu ne quittes pas ton maillot ? Je pensais que tu aimais ça maintenant ?
_ Tu crois que c'est une bonne idée ?
_ T'es bête ! Tu craquerais encore ?
_ J'espère que tu n'es pas venue pour vérifier cela.
_ Tu m'en veux toujours ?
_ Non, pas du tout. Le temps s'est chargé d'éroder tout ça...
_ Alors pourquoi réponds-tu de la sorte ?
_ Tu sais quoi ? Laisse tomber. C'est venu comme ça en repensant à l'époque ancienne.
On a changé de sujet, mais le mal était fait. J'avais livré un peu de mon amertume passée et je sentais qu'elle ne tarderait pas à s'en saisir comme d'un trophée. J'ai fini par ôter mon maillot de bain, mais je suis resté à plat-ventre. Nous nous sommes laissés aller à la douceur ambiante, entre silences et dialogues paresseux et traînants. J'ai parcouru plusieurs fois ses courbes sans effets notables. Elle m'a trouvé bête à nouveau quand elle a su que je continuais de résister à l'envie d'envoyer mes manuscrits, mais d'autres étaient passées avant elle et j'étais rompu à ce genre de reproches.
En rentrant de la plage, nous avons pris une douche. Après quoi, elle a déplié le canapé et a improvisé une sieste. Je suis resté au-dessus d'elle. D'anciennes images bousculaient les couches sédimentaires de la mémoire. Je suis allé dans ma chambre et me suis étendu avec la vision de son petit corps flottant dans une nuisette.
Plus tard, nous avons diné dans un restaurant de plage bondé. Le vin et le repas étaient médiocres. Je sentais que Claire tentait de jouer sur l'ambiguïté, mais peut-être n'avait-elle jamais su agir autrement avec les hommes ? Le vin huilait les rouages. Je revoyais son sexe s'ouvrir et glisser, humide le long de ma verge tandis que ma voix intérieure m'insultait et me rappelait la fin méprisable que Claire avait donné à de si belles choses. Claire avait aussi un petit coup dans le nez.
_ Tu te souviens comme c'était bon, nous deux ... Je veux dire, dans un lit ?
_ Oui, il y a des choses qu'on n'oublie jamais tout à fait.
_ T'as retrouvé ça par la suite ?
_ Oui, et assez facilement je dois dire. Pourtant, sur le moment cela m'apparaissait impossible.
_ Ah...
_ Quoi ah... ?
_ Non, rien. Une chouette journée de vacances, tu ne trouves pas ?
_ T'aurais souhaité que nos galipettes restent tatouées dans ma chair ?
_ Elles le sont dans la mienne. Je ne renie rien. J'ai pas changé là-dessus.
_ Ce n'est pas la question de renier. C'est juste que j'ai eu la chance de connaître d'autres moments magiques, tout comme toi, je suppose.
_ oui, je comprends.
Claire a laissé la moitié de son plat dans l'assiette. Elle boit les yeux clos. J'avais été dingue de cette femme apparue à un moment charnière de mon existence. Claire m'avait beaucoup donné en peu de temps et s'était retirée brusquement. Une vague venue de loin, l'écume aux lèvres. Elle m'avait retourné pour finir par prendre beaucoup plus qu'elle ne m'avait apporté. Et pourtant, je la regarde, petite chose frêle, aux habits ajustés, à la décontraction étudiée, le visage marqué par les ans malgré les crèmes de jour, et je ne me sens plus au bord du gouffre. Je souris.
Claire se laisse tomber sur le canapé en arrivant à l'appartement, démantibulée, une poupée de chiffon. Je tangue un peu aussi. Je file aux toilettes et à mon retour, Claire à ôté son jean et ses fines jambes sortent d'un boxer blanc.
_ Besoin d'un coup de main pour le canapé ?
_ Non, pour le canapé, ça ira. Je l'ai déplié cet après-midi déjà.
J'ignore son sourire en biais et je m'éclipse dans ma chambre, le sexe dur. Il fait encore très lourd ce soir et l'alcool augmente son effet lorsque je m'allonge. Je sens le lit partir d'un côté puis de l'autre. J'évacue la couette. J'ai la verge en cadran lunaire et lorsque Claire se pointe dans l'embrasure, je ne remue pas un cil.
_ Je tenais à te remercier pour cette journée. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi détendue.
_ Oui, j'avais un peu peur que ce soit une mauvaise idée, mais finalement, ça s'est bien passé.
_ Peur de quoi ? Que ça réveille d'anciens démons ?
_ Quelque chose dans le genre...
_ Quand même... t'es pas curieux de savoir si nous deux... toutes ces années après... enfin si c'est toujours aussi bon ?
_ Là, je crois que c'est vraiment une très mauvaise idée.
_ On peut toujours achever de se détendre comme ça, sans conséquences. J'aime toujours prendre en bouche tu sais ? De quoi as-tu peur ?
_ de rien. Tu m'as tout pris une fois. Je n'ai plus rien à te donner.
Claire s'est approchée, a cueilli ma queue à la base et a laissé courir sa langue dessus. Je me suis demandé si elle allait finir recroquevillée, tremblante, si j'allais une fois encore avoir le cerveau explosé d'étoiles. Mes mains ont repris leur place sur ses hanches menues. Son corps a ondulé, luisant puis s'est tendu avant de rompre. Oui, il y avait certaines choses immuables. J'étais hors atmosphère, mais quand elle a murmuré « oui, c'était vraiment bon » j'ai décroché et me suis tourné sur le côté.
Nous avons remis ça le lendemain, avec la même entente, puis nous sommes retournés à la plage avant qu'elle reparte. J'ai regardé son corps gicler dans les vagues. J'étais un rivage qu'elle n'avait pas su reconnaître. Elle continuait de surnager, de vagues en vagues, aux limites de la noyade. Mon amertume est tombée et je me suis senti apaisé jusqu'à son départ en soirée. Claire m'a reparlé de sa fille, de ses amis chez qui elle comptait passer avant de la reprendre, mais je ne l'écoutais plus vraiment. Je savourais ce moment.
Ce n'est pas tous les jours qu'on a la certitude d'être délivré d'un sortilège.
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"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
Une nouvelle très intime et qui fait un peu flipper dans le sens "émotionnel"
Il est, à mes yeux, difficile, voir impossible de relier avec un échec ! Même si on pense que c'est peut être possible, il y aura toujours cette vague du passé qui viendra nous noyer et nous empêcher de jouir réellement du moment intime qui pourrait exister.
Il y a un passage que je n'ai pas trop apprécié mais peut être parce que j'y attache pas d'importance ou alors TROP d'importance?
"L'ensemble s'est un peu amolli, mais tient encore la route...." ( le "tient encore la route heuu )
Sylvie
Il est, à mes yeux, difficile, voir impossible de relier avec un échec ! Même si on pense que c'est peut être possible, il y aura toujours cette vague du passé qui viendra nous noyer et nous empêcher de jouir réellement du moment intime qui pourrait exister.
Il y a un passage que je n'ai pas trop apprécié mais peut être parce que j'y attache pas d'importance ou alors TROP d'importance?
"L'ensemble s'est un peu amolli, mais tient encore la route...." ( le "tient encore la route heuu )
Sylvie
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
merci d'être venu faire un tour.
Par rapport à ce qui t'a déplu : le lecteur a toujours raison dit-on... Cela dit... ce genre de réflexion se retrouve dans les têtes de la plupart des deux sexes, même si c'est un peu moche... j'aime bien aussi que mes personnages soient traversé par la médiocrité... Cette flèche molle qui fait que nous ne restons pas bien longtemps devant un miroir...
.
Par rapport à ce qui t'a déplu : le lecteur a toujours raison dit-on... Cela dit... ce genre de réflexion se retrouve dans les têtes de la plupart des deux sexes, même si c'est un peu moche... j'aime bien aussi que mes personnages soient traversé par la médiocrité... Cette flèche molle qui fait que nous ne restons pas bien longtemps devant un miroir...
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"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
Très beau texte. Vraiment !
Tendre et pudique malgré certaines apparences.
Nilo, content de te retrouver.
Tendre et pudique malgré certaines apparences.
Nilo, content de te retrouver.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
merci Nilo... oui tendre malgré tout, c'est vrai...
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
J'avais beaucoup aimé ce texte au moment de sa publication.
Le Printemps de la Prose me permet d'y revenir et d'en ressortir avec la même impression que la première fois.
Nilo, apparences.
Le Printemps de la Prose me permet d'y revenir et d'en ressortir avec la même impression que la première fois.
Nilo, apparences.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
J'ai aimé les dialogues autant que la narration. Ce texte serait idéal pour un court métrage. Mais il vit bien de lui-même.
Dam.
Dam.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
c'est la deuxième fois que je lis ce texte (à chaque fois grâce au Printemps de la Prose, merci Dédé !), et je me rends compte que je n'avais pas laissé de trace : je me rachète donc.
A chaque lecture, je suis pris par le réalisme de ton histoire. C'est acide comme une remontée gastrique, et tendre à la fois, et dégueu, et sensuel, et enfantin (au bon sens du terme), et lucide, etc. En quelques lignes, deux vies exposées, et avec elles beaucoup d'autres. En membre récent de Macadam, je découvre tes textes peu à peu, vivant, et je peux te dire que je les apprécie à chaque fois un peu plus.
A chaque lecture, je suis pris par le réalisme de ton histoire. C'est acide comme une remontée gastrique, et tendre à la fois, et dégueu, et sensuel, et enfantin (au bon sens du terme), et lucide, etc. En quelques lignes, deux vies exposées, et avec elles beaucoup d'autres. En membre récent de Macadam, je découvre tes textes peu à peu, vivant, et je peux te dire que je les apprécie à chaque fois un peu plus.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
Le nom de la fille, Prune, c'est drôle, ça me rappelle une certaine Mme Prune, notre prof de gym au lycée.
Dam, Prune Prune.
Dam, Prune Prune.
Dernière édition par Dam le Mar 12 Avr - 20:18, édité 1 fois (Raison : oubli d'une majuscule)))
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
merci pour cette mise en lumière... l'esprit est sombre ce soir... ça contrastera
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Sortilège (écrit sur un coin de sable)
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Neuvième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
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Date d'inscription : 04/09/2009
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