Champs de Mars.

Je suis toute petite sous les marronniers royaux. Les flaques, dont j'aime tant à photographier l'irréversible inutilité, crottent les sandales de mes sept ans.
Attention.
Cela vaudra une remarque au curare ou une tape au cul serré.
Au choix ?

Sous la peau des feuilles légères, le ciel secoue ses poils, ses corbeaux arrogants et ses pigeons lustrés. Je ne vois rien de plus dans les veines nuageuses glissées dans l'entrebâillement.

La longue allée du Champs de Mars égrène le silence des temps enfouis.

Trop tard reste le sceau des hommes

Marque de réduction des ambitions et des vanités, des amours aussi qui se croyaient pérennes

Garces loupées.

Je ne te vois plus dans ce Paris qui me péta les ventricules.
Ton ombre s'est déposée comme une marque volcanique dans le petit Pompéi des dérisions

Collée au mur.

Sous la cendre ponce s'enchante la vie vieillie mais d'un bon pas allant.

Lentement, si nous lui offrons nos rives, revient le flot fluide des avancées ; l'amour tranquille des chemins de renverse tend à notre brève traversée le goût des sillages écumeux.

Les petites notes repiquées grattent le carnet
La main démaquille les mots
Le jour ses nuits sous une pause incarnée

Le sang frais irrigue les toxines passées

Et nous allons aussi fins que nos silhouettes
Fusains au papier sec
Certains de ne pas rater l'ultime esquisse
Qui nous croquera.

RATOUNE nous fait-elle un retour d'âge
Pas tant que ça à y bien regarder. Tiens, je prends juste ça :
"Je ne te vois plus dans ce Paris qui me péta les ventricules."

Et encore tout ça :
"Les petites notes repiquées grattent le carnet
La main démaquille les mots
Le jour ses nuits sous une pause incarnée

Le sang frais irrigue les toxines passées

Et nous allons aussi fins que nos silhouettes
Fusains au papier sec
Certains de ne pas rater l'ultime esquisse
Qui nous croquera."

pour ne pas oublier de dire à RATOUNE qu'elle a un bien beau talent, et 2 M

mes nine

J'aime bien cette écriture là Ratoune.
Libérée des contraintes des figures imposées.
Plus légère à mon goût que tes formes versifiées sans négliger le poids du sens.

Nilo, guerre ou paix.

Pas facile à commenter, Ratoune, car c'est une inspiration emplie de "clin d'oeil artistiques" et cela a du bon d'encourager l'expression, retrouver le goût de dire avec ses souvenirs marquants, qui ressortent mystérieusement de notre être comme une louange du temps, pour l'alléger.
Il aurait eu l'Esprit Voltairien s'il n'était pas si pessimiste avec le sourire. Toujours - tais-toi! Il est seulement vaurien.

Dam.

A lire et à apprécier dans un grand silence ce texte personnel où l'on se retrouve pourtant. C'est sans aucun doute cela le talent...

Swann,

Un Clic-Dédé, et hop, vous êtes là, à lire un bon texte. Ou à le relire, ce qui est mon cas, avec plaisir.
Et vous avez envie de le dire à nouveau.

Nilo, j'vais m'priver...

Un texte où la poésie règne sur toute la longueur.

Du très beau que j'ai eu plaisir à lire et découvrir.

CHUT! je relis.

Sylvie

J'ai choisi

Je le dis

et je rajoute mon coup de coeur ici

"Sous la peau des feuilles légères, le ciel secoue ses poils, ses corbeaux arrogants et ses pigeons lustrés. Je ne vois rien de plus dans les veines nuageuses glissées dans l'entrebâillement."

Ratoune et sa poésie...avec la hâte de voir d'autres poèmes

Sylvie

Une trace sur ce Champ de Mars, comme une pièce jetée dans la tirelire d'un auteur riche, très riche.

Nilo, On ne prête qu'aux riches.

Mes passages coup de coeur se passent d'explication:

" Sous la peau des feuilles légères, le ciel secoue ses poils, ses corbeaux arrogants et ses pigeons lustrés. Je ne vois rien de plus dans les veines nuageuses glissées dans l'entrebâillement."

"Ton ombre s'est déposée comme une marque volcanique dans le petit Pompéi des dérisions

Collée au mur."

Même si je ne tiens pas à laisser un texte en tête merci aux lecteurs qui permettent à celui-ci de garder son espace.

Dans le cadre de ma promotion des Morceaux de l'An 1 je fais grimper chacun des titres en haut de l'affiche.

Nilo, charité bien ordonnée.

Tout simplement sublime, que dire d'autre? Si ce n'est qu'à vous lire j'ai l'impression de découvrir une peinture. De biens jolis mots, de biens jolis images... Une prose poétique.