Dans un rade d'Orient

Dans un rade d'Orient


Le sable chante encore
Les chansons des marins
Egarés sur les dunes
Au crépuscule mauve
Du déclin de l'été
A l'heure où des sirènes
En robe de cocktail
Ecument les soirées
Et piquent leurs talons
Dans des tranches de vie
Laminées, endurcies,
Pelures anonymes
Des quelques survivants
Laissés comme témoins
Dans un rade d'Orient
Pour solde de tout compte
Du big bang des tempêtes.

La mer s'est retirée
Loin des lieux du naufrage
Et la plage en jachère
Balayée par le vent
A pris sous l'éteignoir
Des étoiles filantes
Des airs d'apocalypse
Aux terres d'Ezéchiel
Que quelques méharis
Gravent depuis toujours
De pistes improbables
Au pas des dromadaires.

Les sirènes dévoilent
Les secrets du Grand Livre
En pleurant à la lune
Les psalmodiques drames
Des chansons de marins
Egarés sur les dunes
Des sables du désert.


Nilo.

Ce mélange des dunes de sable aux vagues de la mer donne envie d'y voir comme un conte. Mais pas un conte pour enfant ( qui d'ailleurs n'est qu'un leurre) mais un conte où les choses s'inversent pour mieux les confondre et faire penser à la vie, où tout est classé...à en classé bloquer l'imagination que l'homme possède.

Mais la poésie redresse les pensées
Ton poème défit une partie de la nature sans pour autant la dépeindre et c'est ça que j'ai aimé en le lisant.

Sylvie

Encore et toujours ces terres arides qui te parlent et qui nous deviennent familieres sous tes mots.
On ne s'en lasse pas.

C'est vrai que le sable pourrait retenir des chansons.

Il passe son temps à vibrer.

Conte mystique alors Sylvie...

Nilo, tempête du désert.

Sylvie

C'est drôle, j'ai vu presque ton image Sylvie en lisant ce poème. J'ai eu chaud et j'ai eu peur, parce que je ne voyais pas plus loin que le vent, si j'osais m'y perdre, peut-être, c'est tentant.

Merci pour cette superbe photo Sylvie.

Nilo, chien jaune.