L’ile sans spleen

L’ile sans spleen

approche
allons sur une île sans spleens
ça sera une nuit de saint Jean
les lèvres de la timidité nouées
aboient
sur les prés fleuris
que la vérité se fasse
des rubans attachés aux pieds
de la tentation
je suis avec toi pour le présent
saupoudrée de terre
tu disperses ma silhouette
en ironie

ta peur est sous la pluie et en bottes
comme une danseuse de la revue
trébuche sur les mensonges
tu as mal à la barbe et aux pierres
qui poussent vers le sud
et encore à quelque chose d’autre
en abandonnant les mots
- des taches tenaces de la mémoire -
nous étions bien
dans cette vieillesse
imposée à notre insu

Avoir mal à la barbe, aux pierres et à quelque chose d'autre...

La conscience peut souffrir, il est vrai, des projections les plus inattendues. C'est pourquoi il est bon d'apprendre le détachement.

Intéressante évocation.

Dieu que j'aime cette force d'expression qui dit tant de choses sous les mots.

Nilo, voix sans insu.

ta peur est sous la pluie et en bottes
comme une danseuse de la revue
trébuche sur les mensonges
tu as mal à la barbe et aux pierres
qui poussent vers le sud
et encore à quelque chose d’autre
en abandonnant les mots
- des taches tenaces de la mémoire -
nous étions bien
dans cette vieillesse
imposée à notre insu

Simplement BEAU.

"Les lèvres de la timidité /aboient"
Tout le poème est images et sensations bousculées qui interpellent poétiquement le lecteur.

Je ne ferai aucune citation issue de ce poème car l'ensemble est un délice avec des mots choisis, peu ordinaires et d'une grande émotion.

J'ai toujours pensé, et ceci depuis la lecture de ton premier poème ( ho que si je me souviens de ce jour ( merci Loup ) que tu es une artiste, que tu es quelqu'un de très haut niveau et je suis vraiment très fière et honorée d'être si proche de toi.

Ne t'arrête jamais d'écrire Solweig, tu me manquerais trop !

Un plaisir

Sylvie

Des ressentis, des émotions qui arrievent par vague, au rythme de tes vers et oui, que c'est bon !

Je suis d'accord avec tout le monde, le tout se tient, le tout se sent, le tout se ressent. C'est beau et moi j'en redemande !

Pas de citations non plus, même si j'ai la plupart du temps les lèvres de la timidité scellées... Heureusement (pour moi) j'ai mon azerty!
"On" a parfois du mal à commenter parce qu'on a le sentiment de n'avoir rien à dire de plus... juste prendre ce qui nous est donné ici à ressentir...

Tendresse. C'est le mot qui m'est venu en premier, de suite après ma lecture.
Je ne saurais pas l'expliquer. Mais c'est comme si il y avait une sorte d'aura autour de ton texte , quelque chose que j'ai perçu comme pronfondément doux...