Le spleen amoureux

Toi qui repeins
La vie du chien
En lui offrant de ta couleur
Si personnelle
Sous ta dentelle
Des sentiments et la chaleur
Remplace les nuits
Trace l'infini
De tes rayons beaux sur le noir
Je suis le chien
qui te dépeint
seul à tes côtés je peux choir
Je ne peux pas
quand tu es là
Je fais taire tout ce trafalgar
Mais pour m'échouer
Un peu plus loin
J'attends toujours
le dernier train

Délavées sont
Mes belles visions
Enfant gâté de votre amour
Moi qui veux tout
Même sans un sou
Et même ce qu'il y a autour
La mélancolie
Chambre d'ami
Qui me reçoit bien quand elle veut
Non c'est sûr
Ses quatre murs
Ne sont pas fais que pour les vieux
Mon silence perce
Coule et déverse
Comme un terrain vague ténébreux
Honteuse réponse
Pauvre de moi
Au bonheur
Que je ne mérite pas

Je ne veux rien
Là dans ce train
Sur la couchette de mon spleen
Et l'existence
Ultime instance
Me faisant sombrer dans l'abîme
Mes rêves sont finis
Aujourd'hui
Je suis tellement loin de tes mains
Adieu les mots
Qui brillaient trop
Je vous retrouverai peut-être demain
Dans le vent pur
Fin de césure
A mon éveil je classerai mon chagrin
Pour renaître
Plus juste
Racheter toute cette folie
T'aimer d'une douce rage.

Tu poses drôlement bien les tourments engendrés par le "quotidien" à deux ici en l'occurence, ces ressentis contradictoires , enfermement, besoin, liberté, solitude...enfin, c'est ce que j'ai ressenti à la lecture.

Et je trouve que c'est carrèment réussi sur la longueur (qui n'est pas vraiment tienne d'habitude)..

" L'ombre du chien " plane sur cette chanson avec Brel. Juste une remarque " je suis le chien qui te dépeint ".

Merci Ratoune, c'est corrigé.
et merci Lalou, oui ces formes plus classiques m'intéressent de plus en plus, et je suis en train de terminer "La confession d'un enfant du siècle" de Musset, qui je pense tient une bonne part dans ce texte.

On souhaite une semblable destinée aux lecteurs de " cet enfant terrible ".

C'est curieux cette "douceur" pour les sujets que tu abordes ici.
J'aime bien.

Nilo, lu et apprécié.