01.1.40.7.2010 - DEDICACE

A toi, ه￿ن￿ي￿ک￿س￿ ي￿د￿م￿ح￿م￿ ي￿ن￿ا￿ي￿ت￿ش￿آ￿ – autrement écrit Sakineh Mohammadi Ashtiani, je dédie ces quelques pages.

Toi qui es condamnée à mort.

Toi dont la vie ne tient qu’à une pierre.

Je voudrais supplier, pleurer, espérer, croire au miracle, éprouver cette joie de te savoir libre, te donner rendez-vous à la porte de Croux et te faire découvrir la promenade des remparts, parler, parler en minuscules, parler chiffons, parler de tout et de rien, de rien et de tout, t‘écouter dire ce qui ne peut être passé sous silence, t’écouter dire ce que tu n’as jamais dit à personne, pas même à tes enfants, continuer à faire virevolter les confidences, et puis tourner, tournoyer, s’élancer, danser, arrêter de respirer pendant quarante secondes, déchiffrer la syntaxe des nuages au-dessus de nos têtes, lire les affichettes laissées dans les cabines téléphoniques, passer à l’office du tourisme et faire main basse sur tous les dépliants, te demander le nom de l’actrice de ce film à l’ambiance bouleversante et grave qui finit par une improbable happy end, dire « nous allons rentrer », au passage retirer de l’argent au distributeur, se regarder dans la glace à l’entrée de la boulangerie en prenant des attitudes de muses, des allures de mannequins, acheter une baguette pas trop cuite, des éclairs au chocolat pas trop succulents (sinon gare à la ligne ...), ouvrir la porte de mon very-sweet-small home, écouter les messages sur le répondeur, sortir le grand livre de cuisine offert par Grand-maman, sortir le grand jeu, faire décongeler des noix de saint Jacques, préparer une compote de tomates, faire revenir une échalote dans une cuillerée d'huile bien chaude, incorporer les tomates coupées en petits morceaux, laisser mijoter à couvert, passer au salon en attendant, podcaster le dernier concert des Warlocks, jouer au mikado, jouer à être, jouer à être là, ensemble, tout en ayant à l’esprit qu’un rêve de rencontre c’est déjà une rencontre.

Nevers, le 7 septembre 2010.