Ils ont le temps pour eux

Ils ont le temps pour eux


Ils écoutent le vent
Hurler dans les buissons
Des savanes en feu
Où crépitent et meurent
Les braises des amours
Etouffés sous la cendre.

Ils murmurent parfois
Quelques mots papillons
Qui font trembler la terre
A l'autre bout du monde
Lorsque le sable coule
Entre leurs doigts gercés.

Ils ont le temps pour eux
Qui passe sur les jours
Comme glissent les dunes
Sur les reins du désert
Quand une goutte d'eau
Vient y mourir d'ennui.

Ils rêvent de la pluie
Qui griffe les carreaux
Et délave les murs
Des villes desséchées
Quand de vieux marabouts
L'appellent de leurs vœux.

Ils n'ont pas de drapeaux
Et pour seule frontière
Que l'ombre au poids de sel
Qui pose dans leurs pas
Leur âme dromadaire
Toute vêtue de bleu.

Ils voyagent toujours
La vie en bandoulière
Regardant le destin
Avec les yeux mi-clos
De ceux qui ont le temps
De se tromper de train.


Nilo.

Sur un autre site, ils diraient la complaisance.

Droit dans le mur, même si ça ne plaît pas à certains.

De ceux qui ont le temps
De se tromper de train.

T'inquiète.
La démocratie devient folle.

Et de petits poils pubiens, genre artistes en goguette, qui feraient mieux de....

La poésie n'a pas besoin de frontières.
Ceux qui les ferment sont foutus.

Les hommes bleus.

ceux du desert..

Beau portrait vu du coté de ce qui nous manque.

"Ils voyagent toujours
La vie en bandoulière
Regardant le destin
Avec les yeux mi-clos
De ceux qui ont le temps
De se tromper de train."

I've got the blue

ez (sideman)

Et bien, je suis comblé.
Il en est passé du beau monde qui a pris un peu de temps pour moi.

Nilo, bluesman.

Je vis cette ambiance qui laisse cet immense calme.

C'est vrai que l'on imagine ce qui pourrait être un regret pour certaines choses mais moi je les ai enviés.

Envie de graver ce poème dans le sable et de laisser le vent le leurs conter.

Sylvie

Nilo: ou comment savoir écrire de la poésie et également se pencher sur les autres.

Si seulement cette goutte d'eau en sauvés quelques uns !

Ils ont le temps pour eux
Qui passe sur les jours
Comme glissent les dunes
Sur les reins du désert
Quand une goutte d'eau
Vient y mourir d'ennui.

Ils murmurent parfois
Quelques mots papillons
Quelle belle image digne d’un peintre. Je la vois déjà sous les paupières pleines de sable. Cordialement Solweig

Oui, c'est vraiment bien écrit, beau comme une rose... des sables.

Merci pour l'ombre bleue du désert que projette ton poème brûlant

Toujours autant de plaisir à lire cet auteur de talent. Les mots aussi précis que des grains de sables; une dune, un poème, un homme du désert.

S***** K*** Nilover for ever

Dire que je ne l'avais pas commenté ! Je me rappelle, la première fois que j'ai ouvert ton recueil, être tombé dessus après trois ou quatre lectures prises au hasard et avoir corné la page. En y revenant deux jours plus tard j'ai entouré au crayon de bois

'leur âme dromadaire
toute vêtue de bleu'

pour la force de l'image et de l'évocation.

Probablement mon préféré du recueil, en plus.

Z.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Seizième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.