Le temps mort

Le temps mort


viens
on peut dire si peu
le rideau bouge d’une journée ordinaire
écoute le souffle d’une vieille histoire
la mémoire s’égoutte
on serait devenu …
on…

au fond
la sincérité s’en va
les nuages en désordre
de l’autre côté ils sont toujours inchangés
le silence peuplé de souffles
tel un piège à rats

le chemin s’en va
vers la verte transparence
ils…
ils laissent quelques fossiles
de nos mots
le vide

vient le temps défunt

"on serait devenu …
on…"
M'a beaucoup touché.

Le reste de ton poème me plait même si j'aurai enlevé quelques mots que je trouve "de trop", mais ça n'engage que moi.
J'aime l'impression qui s'en dégage.
Et simplement ces quelques mots m'ont fait rêver.

Toujours adepte de vos mots qui rendent si sensiblement hommage au silence après l'éparpillement du monde et des mots.
Cette thématique me rend décidement bien curieuse, je ne vais pas être très poétique mais elle m'évoque à chaque fois la maladie d'Alzheimer... Quand le monde devient flou, me revient la phrase d'un prof: "quand la pensée se tait que deviennent le mots?"... Bon il est tard, je dérive.
Merci pour ce délicat moment de lecture.

S'en aller vers la verte transparence... on en rêve, parfois.

Encore du grand Solweig avec une pointe de surréalisme et toujours, suelque part, une perle comme
le rideau bouge d’une journée ordinaire

Nilo, seconde d'éternité.

J'aime
Beaucoup même.

Si peu de mots évoquant tant de choses.
Quand les pensées et les silences se rencontrent en haute et basse pressions, pour faire éclater des orages à l'intime de nous.


"Vient le temps défunt".


un texte que je trouve très fort.

J'ai une question pour toi, qui sont ces "ils", les souffles, qui apportent à la fois transparance( mémoire de l'histoire, sincérité) et opacité(le piège à rat, le vide) ?



De toute façon ton texte est fort, encore plus en fait s'ils laissent le lecteur ambivalant, bouleversé...

Ne me vient qu'un silence banal en écho à la beauté de ce poème (qu'il serait intéressant d'entendre)...
... mais un silence quand même...

Dans ta poésie, c'est comme un dialogue entre "..." et "..."

Ne reste qu'à remplacer ces points pour ressentir l'émotion qui est un art chez toi.

En lisant ce poème j'ai mis des choses personnelles dans ma tête et là, j'ai encore une fois pu comprendre le choix des images et la hauteur du texte.

Belle lecture du matin

Sylvie