Sans rêves

     Abel, ce n'est pas moi, c'est cette lourde pierre
     Qui t'a ôté la vie, et tu m'en vois surpris.
     De mon triste forfait, comment payer le prix,
     Même en me repentant pendant ma vie entière ?

     Abel, ton nom sera toujours dans mes prières,
     Chaque année je ferai l'offrande d'un cabri,
     Même quand mes cheveux seront devenus gris,
     Et la veille du jour où je serai poussière.

     Abel, si tu le peux, dans mes rêves surviens
     Pour guider mon esprit, chaque nuit, vers le bien,
     Comme une étoile guide un marin vers son havre.

     Or, quelques jours plus tard, la voix d'un revenant
     Vint prédire à Caïn : « Ton sommeil maintenant
     Sans rêves coulera, tel celui d'un cadavre. »









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Oh putain !
Il n'était sans doute pas facile à vivre l'Abel.
Et, somme toute, de qui envier le sort avec pareille pénitence ?

Nilo, œil pour œil...

Pas de pardon !
Remarque, c'est un peu facile de se repentir après, et d'implorer pardon !
Encore un poème surprenant...il n'y a que toi pour nous faire revisiter les personnages de l'ancien testament. Particulièrement réussi celui-là !

Io Kanaan a écrit:Abel, si tu m'aimais, dans mes rêves reviens
Pour me garder du mal, et m'indiquer le bien,

D'habitude, j'aime tes textes. Celui ci aussi d'ailleurs, je l'ai bien aimé, même si le sujet lui même m'indiffère à un point si haut que j'en ai le vertige (la religion, moi, tu sais ! ).

Ceci dit, je trouve le passage que je cite très maladroit et, pardonne moi ce terme violent : laid. Je trouve en fait, qu'en les lisant à voix hautes, ces syllabes sonnent très disharmonieuses. Evidemment qui suis je pour prétendre ce qui est harmonieux et ce qui ne l'est pas ?

Mais t'en fais pas va, ça m'empêchera pas de revenir te relire prochainement. Demain ou dans un mois, mes passages sont assez rares.

Je vais terminer mon commentaire par une question, puisque je me la pose à l'instant : pourquoi la religion revient elle toujours dans tes textes ? Est ce par esthétique ou par croyance ?

J'ai retouché en

Abel, si tu le peux, dans mes rêves surviens
Pour guider mon esprit, chaque nuit, vers le bien

(je ne sais pas si c'est mieux...)

Sinon, c'est pas vraiment de la religion, c'est plutôt, selon moi, de la mythologie.

Je suis content de venir cogner à cette porte dans le cadre du Concours Mur à Dédé.

Nilo, ne pas s'en laisser conter.