Le mot de janvier : dentelle

C’est sur le départ que je trouve un regain d’inspiration, une hémorragie de mots tendres et durs pour ne jamais faire dans la dentelle ! J’ai même pondu la fin du recueil, après quoi j’ai développé la suite “inachevée” du texte précédent dans l’intention de la rattacher directement au texte final. J’ai renvoyé tous les «à suivre...» à la case Prison sans retour possible (puisque c’est fini), et ce par une phrase formée de cinq mots : « Il n’y aura pas de suite au texte des z’enfants ». C’était accidentel - aussi vrai que les taxis et la dentelle ça fait deux ! Est-ce à dire que je suis devenu adulte, irrémédiablement adulte ? Peut-être que oui, pour avoir renoncé à ces maudites insertions, brûlé cette satanée pochette rose, parce qu’à dire vrai, elle ressemblait trop à la dentelle sur l’accoudoir du fauteuil de grand-mère édentée et qu’elle commençait à faire la grimace comme elle. La nuit porte conseil, dit-on ? Je saurai cela demain, et vous, j’ai bien peur que vous ne l’apprendrez jamais. Pas la peine de me tirer les vers du nez, autant tricoter des barbelés ! Tout ça, c’est seulement pour être bien avec ma conscience. Vous z’êtes bien étrangers à cette entreprise de mots. Parce que vous z’êtes absolument absents quand il s’agit de les faire jaillir du stylo... plume. Ou encore de mes doigts frappant les touches d’un clavier muet. Ou tout simplement de mes tripes quand ni l’un ni l’autre n’y consentent, ne répondent présent. Clavier-plume-tripes : ni l’un ni l’autre ni personne.

Voilà enfin une postface qui n’a rien d’un postiche. J’ai rangé les aiguilles à tricoter dans leur fuseau-raire - quelle horreur ! Fichue dentelle ! Je garde ma croix d’or dans son écrin de soie pour le jour où je me ferai meunière...

Dam.