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Celle qui ne savait danser.
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Tinuviel
Nilo
Yellow Cockatoo
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Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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Celle qui ne savait danser.
Il était une fois une jeune fille qui voulait apprendre à danser. Ses yeux étaient dorés, comme deux pépites d'or, et ses cheveux étaient comme un torrent de rubans tissés de rubis. Son nez était fin et ses oreilles étaient deux douces notes de musique. Sa peau était blanche, comme les étoiles enlacée par la nuit. A ses lobes pendaient deux simples boucles de cuivre, serties de saphirs et d'émeraudes.
Et pourtant, sur ce visage stellaire jamais n'apparaissaient un pleur ou un rire, un sourire. Elle voulait apprendre, apprendre à danser.
Un jour, la jeune fille se leva, comme un jeune astre, et enfila une longue robe tissée d'argent, vieille et rapiécée. Elle se dirigea vers la rivière, et lui demanda : "Apprends-moi à valser s'il te plait, pour que je puisse danser dans tes baies.".
Mais la rivière lui répondit qu'elle n'était pas eau, et que jamais, jamais elle ne danserait sur les mélodies qu'exécutent inexorablement, immortelles, les gouttes sur les pierres cruelles.
Déçue, elle partit vers une prairie et s'adressa à un coquelicot. Ils parlèrent de longues heures, et il lui promit de lui apprendre à vriller comme le font les graines portées par les vents. Et elle, le visage stoïque, rentra chez elle.
Une semaine plus tard, elle revu le coquelicot. Il fit la moue, et, navré, un triste sourire aux lèvres, il dit à la jeune pousse que jamais, jamais elle ne pourrait voler et vriller comme le font les semences portées par la brise.
Blessée par le mensonge, le jeune être s'évanouit dans les ombres et se précipita, sauta, et grimpa à une montagne, jusqu'au sommet, juste à coté des nuages. Elle s'adressa à l'un d'eux: " Apprends-moi à flotter s'il te plaît, pour que je puisse danser comme tu le fais.". Le nuage se fit petit, si petit, et d'un voix gênée et timide répondit : " Ma douce, tu es humaine, et donc trop lourde pour flotter, indistincte, sur ces vents. Jamais tu ne pourras réaliser ton souhait.".
Au bord des larmes, elle se tourna vers les astres : "Apprenez-moi à tourner comme vous le fîtes hier, apprenez-moi à danser autour de la grande lumière.". Mais la Lune lui dit, amère, que tourner n'a rien de drôle, et pleine de colère, elle ajouta qu'elle voudrait être une étoile, briller, et mourir, créer le noir.
La petite cria, se mit à pleurer, à pleurer des larmes aigres de petite fille dont les envies, telles des vagues, se seraient brisés contre les écueils de l'amertume. Un ange descendit alors, hautain.
"Pourquoi geins-tu, créature stupide ? Préférerais-tu le vide ? Le monde, de rien nous l'avons bâti, et, sur ce mont, dans les brumes, tu oses pleurer ? Tu es ingrates et idiote, toi et tes yeux dorées, et jamais, jamais personne ne te fera danser.".
Il partit, la laissant seule avec ses griefs. Détruite, la jeune fille retourna chez elle, l'or de ses yeux perdit de son éclat, elle devint terne et triste, triste et vaincue. Elle devint une jeune femme amputée de ses désirs et de ses rêves.
Mais un jour, il y eu un bal, un grand bal costumé, où des figures, inconnues, exotiques, dansaient, joie infinie du monde. Elle s'enfuit alors, loin du vieux fantasme, du cauchemars aux yeux percés par les serres de ce corbeau blanc.
Elle alla jusqu'à la mer, sur une falaise, où une nouvelle fois la Lune solitaire imposait son reflet sur les eaux calmes, insipides, spatiales. Et elle rugit, hurla sa haine, sa rage contenue, son désespoir, hurla tellement que le bel astre, lassé, se retira, qu'au loin s'envolèrent les feuilles et que l'herbe frémit, puis s'enfuit loin du cri inhumain.
C'est alors que le Diable apparut, séduisant, un sourire malsain, cynique et élégant aux lèvres.
Il tendit la main, elle sentait le souffre : "Viens donc petit oiseau, je t'apprendrais, chez moi, à compter le nombre de pas.".
La jeune femme suivie, épuisée, et dans les profondeurs ils tourbillonnèrent, longtemps. Elle dansa avec le Diable jusqu'à la fin, quand elle ne tint plus sur ses jambes.
Alors il l'étrangla, et ainsi elle partit, la petite chose et sa robe d'argent, ainsi elle disparut.
Et pourtant, sur ce visage stellaire jamais n'apparaissaient un pleur ou un rire, un sourire. Elle voulait apprendre, apprendre à danser.
Un jour, la jeune fille se leva, comme un jeune astre, et enfila une longue robe tissée d'argent, vieille et rapiécée. Elle se dirigea vers la rivière, et lui demanda : "Apprends-moi à valser s'il te plait, pour que je puisse danser dans tes baies.".
Mais la rivière lui répondit qu'elle n'était pas eau, et que jamais, jamais elle ne danserait sur les mélodies qu'exécutent inexorablement, immortelles, les gouttes sur les pierres cruelles.
Déçue, elle partit vers une prairie et s'adressa à un coquelicot. Ils parlèrent de longues heures, et il lui promit de lui apprendre à vriller comme le font les graines portées par les vents. Et elle, le visage stoïque, rentra chez elle.
Une semaine plus tard, elle revu le coquelicot. Il fit la moue, et, navré, un triste sourire aux lèvres, il dit à la jeune pousse que jamais, jamais elle ne pourrait voler et vriller comme le font les semences portées par la brise.
Blessée par le mensonge, le jeune être s'évanouit dans les ombres et se précipita, sauta, et grimpa à une montagne, jusqu'au sommet, juste à coté des nuages. Elle s'adressa à l'un d'eux: " Apprends-moi à flotter s'il te plaît, pour que je puisse danser comme tu le fais.". Le nuage se fit petit, si petit, et d'un voix gênée et timide répondit : " Ma douce, tu es humaine, et donc trop lourde pour flotter, indistincte, sur ces vents. Jamais tu ne pourras réaliser ton souhait.".
Au bord des larmes, elle se tourna vers les astres : "Apprenez-moi à tourner comme vous le fîtes hier, apprenez-moi à danser autour de la grande lumière.". Mais la Lune lui dit, amère, que tourner n'a rien de drôle, et pleine de colère, elle ajouta qu'elle voudrait être une étoile, briller, et mourir, créer le noir.
La petite cria, se mit à pleurer, à pleurer des larmes aigres de petite fille dont les envies, telles des vagues, se seraient brisés contre les écueils de l'amertume. Un ange descendit alors, hautain.
"Pourquoi geins-tu, créature stupide ? Préférerais-tu le vide ? Le monde, de rien nous l'avons bâti, et, sur ce mont, dans les brumes, tu oses pleurer ? Tu es ingrates et idiote, toi et tes yeux dorées, et jamais, jamais personne ne te fera danser.".
Il partit, la laissant seule avec ses griefs. Détruite, la jeune fille retourna chez elle, l'or de ses yeux perdit de son éclat, elle devint terne et triste, triste et vaincue. Elle devint une jeune femme amputée de ses désirs et de ses rêves.
Mais un jour, il y eu un bal, un grand bal costumé, où des figures, inconnues, exotiques, dansaient, joie infinie du monde. Elle s'enfuit alors, loin du vieux fantasme, du cauchemars aux yeux percés par les serres de ce corbeau blanc.
Elle alla jusqu'à la mer, sur une falaise, où une nouvelle fois la Lune solitaire imposait son reflet sur les eaux calmes, insipides, spatiales. Et elle rugit, hurla sa haine, sa rage contenue, son désespoir, hurla tellement que le bel astre, lassé, se retira, qu'au loin s'envolèrent les feuilles et que l'herbe frémit, puis s'enfuit loin du cri inhumain.
C'est alors que le Diable apparut, séduisant, un sourire malsain, cynique et élégant aux lèvres.
Il tendit la main, elle sentait le souffre : "Viens donc petit oiseau, je t'apprendrais, chez moi, à compter le nombre de pas.".
La jeune femme suivie, épuisée, et dans les profondeurs ils tourbillonnèrent, longtemps. Elle dansa avec le Diable jusqu'à la fin, quand elle ne tint plus sur ses jambes.
Alors il l'étrangla, et ainsi elle partit, la petite chose et sa robe d'argent, ainsi elle disparut.
Yellow Cockatoo- Messages : 2
Date d'inscription : 03/01/2011
Age : 31
Localisation : Normandie
Re: Celle qui ne savait danser.
Pas facile à manier le passé simple. Et un peu lourd à digérer...
Mais tu es là pour qu'on te dise les choses comme elles sont, n'est-ce pas ?
Bon, j'attendrai d'en lire plus pour en dire plus.
Nilo, wait and read.
Mais tu es là pour qu'on te dise les choses comme elles sont, n'est-ce pas ?
Bon, j'attendrai d'en lire plus pour en dire plus.
Nilo, wait and read.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Celle qui ne savait danser.
Jolie histoire, belle imagination, un regard sur les choses et des envies poétiques en pagaille.
Mais des maladresses encore dans l'écriture, les tournures, le choix du vocabulaire, qui l'alourdissent et la rendent parfois un peu gauche.
En ce qui concerne l'emploi du passé simple, j'y vois le choix d'écrire sur le mode "conte", pourquoi pas. Mais c'est effectivement délicat à manipuler.
re
Effectivement ce texte a des allures de conte. Il me rappelle parfois Le Petit Prince de Saint- Exupéry ou Alice aux pays des merveilles de Carrol. Je pense que tu pourrais en faire quelque chose de plus ambitieux, de plus grand. Néanmoins il y a des passages très poétiques et des petites touches de cruauté qui font contraste avec le reste :
Un jour, la jeune fille se leva, comme un jeune astre, et enfila une longue robe tissée d'argent, vieille et rapiécée. Elle se dirigea vers la rivière, et lui demanda : "Apprends-moi à valser s'il te plait, pour que je puisse danser dans tes baies.".
Mais la rivière lui répondit qu'elle n'était pas eau, et que jamais, jamais elle ne danserait sur les mélodies qu'exécutent inexorablement, immortelles, les gouttes sur les pierres cruelles.
La suite, prochainement...
Un jour, la jeune fille se leva, comme un jeune astre, et enfila une longue robe tissée d'argent, vieille et rapiécée. Elle se dirigea vers la rivière, et lui demanda : "Apprends-moi à valser s'il te plait, pour que je puisse danser dans tes baies.".
Mais la rivière lui répondit qu'elle n'était pas eau, et que jamais, jamais elle ne danserait sur les mélodies qu'exécutent inexorablement, immortelles, les gouttes sur les pierres cruelles.
La suite, prochainement...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Celle qui ne savait danser.
Comme mes prédécesseurs, de jolies choses dans ce texte, de la poésie qui éclot ici et là, et une belle imagination. Une histoire qui pourrait prendre un peu de légèreté, un peu de hauteur, et qui y gagnerait.
Sasvata, ah si je savais danser!
Sasvata, ah si je savais danser!
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
juste un petit commentaire en passant...
... maintenant la jeune-fille-qui-ne -savait -pas-danser danse la Danse Macabre....
Elle aurait dû se contenter des réponses de la rivière et du coquelicot (j'ai aussi aimé leur petit échange)...
Elle aurait dû se contenter des réponses de la rivière et du coquelicot (j'ai aussi aimé leur petit échange)...
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Celle qui ne savait danser.
touché par ce texte sur une danse impossible, moi qui adore la danse, justement.
Et quelques très belles images, que je retiendrai, comme lorsqu'elle se hisse "juste à coté des nuages" ou ce "corbeau blanc", qui me fait penser à l' "accordéon de chauves-souris blanches" d'une autre fille de la montagne, chez Breton, découvert récemment grâce à Nilo... ( Signe ascendant)...
Et quelques très belles images, que je retiendrai, comme lorsqu'elle se hisse "juste à coté des nuages" ou ce "corbeau blanc", qui me fait penser à l' "accordéon de chauves-souris blanches" d'une autre fille de la montagne, chez Breton, découvert récemment grâce à Nilo... ( Signe ascendant)...
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