Le Blues te va.

Le Blues
Te chaloupe grave la tête au gré
De ses basses lourdement hypnotiques
Lovées autour de trois accords d’acier
Qui tournent dans une syncope tragique.

Le Blues
T’extirpe méchamment l’espoir
Que déchire un solo d’harmonica
Posé d’équilibre sur une guitare
Qui jouit de son absence de joie.

Le Blues
T’attrape et te noue les tripes
Au fil d’une voix graissée au whisky
Dont la rocaille têtue s’agrippe
Au micro quand elle gueule ou prie.

Le Blues
A l’exacte couleur rouge
Du sang de tout ce qui bouge
Selon les douleurs de la batterie
Sèche mate carrée dans ses cris.

Et le Blues te laisse pantelant,
Tout le temps,
Blessé par le son,
Immense aimant.

Un goût de boîte de nuit où personne ne danse... Nostalgique, je suis.

De l'acier qui invite de l'acier dans ton dancing. Une danse nasillarde et une basse qui cloue ses clous. Humour tragique.

Comme dans un club du deep south...

Nilo, Mississipi burning.

Une flaque de notes jetées dans une ruelle. C'est bien le sud.

Il doit me rester quelques disques de blues
quelque part
je vais faire ça, oui
je vais faire ça

Trois accords pour tout dire. Et ça tourne, ça tourne ; elle chaloupe et tangue dans son pull quand la rue est maboule...

Quand j'ai le blues de toi....

Sylvie