Grasse matinée ?

Slam (à la manière d'un)

Le réveil m’interpelle il est temps que je me réveille

Y a le soleil qui m’appelle je m’arrache au sommeil
Je tartine mes croissants j'avale un jus brûlant

Je me douche en courant je zappe le déodorant

Me voilà tout fringuant, teint frais regard brillant

Une giclée de mousse à raser je dévale les escaliers

De l’immeuble et du métro la foule des matinaux
M’embarque sans coup férir vers l’horizon du bureau

Stop! on rembobine et on repart à zéro

Le soleil m’interpelle il faudrait que je me réveille
Je referme les yeux j’écrase le réveil

Je repars dans mes rêves je réclame une trêve

Ça gargouille dans les tuyaux mes voisins mettent le turbo
Moi je reste sur le carreau
Mais la voix de la radio me traque dans ma tanière
Pas moyen de m’y soustraire
Rien à faire rien à faire rien à faire


Une giclée de mousse à raser je dévale les escaliers

Je franchis les portillons 

Avachi dans mon wagon j’ai les paupières qui tressaillent
des tas de pensées qui m’assaillent je suis coincé en tenaille
par la foule des petits mectons qui se rendent au charbon
Le gars qu’est en face de moi l’est raide comme un morceau de bois son front brille comme du beurre
La gonzesse à côté de moi elle, elle a le nez qui pleure pis de tout petits yeux de rat


Je ferme les yeux je me secoue

y a le métro qui se dissout dans un affreux bruit de roues

On émerge du tunnel c'est le moment de se faire la belle

J’ai le soleil en pleine poire mais non c’est la nuit noire
les rayons sont des néons
simples barres de photons qui m’explosent le citron 


Voilà le réveil qui m’appelle quel drôle de rêve c’était là
je m’entortille dans mes draps 
sous mes fenêtres des cailleras
font tourner leurs bécanes faut les voir qui se pavanent ,
la tête sous l'oreiller j'étouffe les séquelles
de ces bruits qui m'interpellent
festival de décibels
là c'est bon je me rendors , je fous pas le nez dehors,
je me ferai porter pâle, plus question de cavale
à travers les escaliers de café de mousse à raser
je mets la clef sous le paillasson je boucle le portillon
je fais la nique au patron je me réveille en fanfare

agressé par un pochard qui nous traite de tocards en bavant sur son costard
il refoule du goulot, on déboule du métro pile à l'heure pour le boulot
on avance en rang d'oignons cravates et complets vestons derrière un noeud papillon vers la machine à café
décidément c'est râpé,
t'oublies ta grasse matinée mon gars tu t'es fait piéger
quoique quoique quoique quoique....

Toujours l'envie de fuir dans la tête du boulot. Au moins une chose que les humains partagent.
J'aime bien aussi la grenouille.

ta "place dans le trafic !"

il court ton texte, tu m'etonnes!

J'ai apprécié, ça m'a diverti et rien que pour ça c'est bon de lire.
Pourtant, la première ligne aurait normalement du me tenir à l'écart de ce texte.

Nilo, revenu de loin.

Truculent !
C'est trop fort de café

Dam, pas qu'un peu.

Merci pour vos commentaires. Fallait s'armer de patience pour aller jusqu'au bout !