Faire comme si c'était l'enfance

Faire comme si c'était l'enfance. Ou ailleurs.
un bouge de quartier. Un bistrot de paumés
des femmes ivres mortes. Qui se prennent
pour une mère. Pour la route. Le dernier
allumer une cigarette. Une autre et laisser
le temps passer à côté. De soi. De tous
l'oeil givré. Une vitrine d'hiver
une pluie de gercures. Les lèvres éclatées
Réapprendre l'alphabet des parfums.
du ciel. Et du béton des stations de ski
en fin de saison. En fin de parcours
une neige moche comme les larmes
des silences épais. Lourds d'ignorance
sur la table. Un cendrier. Des bouteilles vides
dans les yeux. Une tristesse à se déchirer
les échos. Pisser à côté de la cuvette
un corps tombe des lits superposés
c'est l'enfance qui fout le camp
qui meurt d'une soif de vivre mieux
autre part. Entouré d'autres qu'eux
feindre pleurer. Pour les bras. Pour les caresses
dormir du cauchemar. Des nuits sans fins
et puis, la sirène des ambulances
le corps dans la boue. Vautré dans la merde
ne pas savoir qui accuser. De fait de ne croire
en aucun dieu. En aucune lumière
s'amouracher du vide. Se remplir du vide
pour oublier un peu, laisser loin
ce que l'on ne comprend qu'à peine
alors. Écrire. Chaque jour. Chaque nuit
fumer son tabac, laissé là. Sur le buffet
en pensant à son corps. Dans le cercueil
dans tous les cercueils de l'existence
écrire malgré tout. Malgré elle
malgré l'absence de réponse. Enfin
écouter les miroirs. Les carreaux brisés
par le froid et la mort.

Faire comme si c'était l'enfance... Faire comme si c'était l'innocence... Faire comme si... Je n'ai pas le courage de me voiler la face et de me coudre les paupières, le monde s'est imprimé sur ma rétine, trop tard pour faire marche arrière, car même quand je fais comme si, surtout quand je fais comme si, l'horreur se superpose au rêve...

Pour quelqu'un qui prétend ne plus pouvoir écrire de poésie tu t'en tires plutôt bien.
Sincèrement j'ai aimé te lire ici.

Nilo, comme si.

Je retrouvé un bout de plume, mais pas de sens auto-critique... Donc je ne maitrise pas vraiment mes textes, je rebondit sur un truc que je vois, que je lis, surtout quand je suis fatigué, ou malade comme c'est le cas ici...

En tout cas, j'ai beaucoup aimé ton texte LC!

Moi aussi.

Z, comme si, mais pas trop.

Juste parce que j'avais rien mis et que je trouve ce texte superbe!

Tomber dans un ailleurs que l'on sait recrée de toutes pièces repose de celui-ci dont on est l'acteur sans jouer vraiment son rôle. Texte qui me parle.

Je te tire mon chapeau LC, je te retrouve avec toute cette générosité qui t'est propre.
Tu as un talent qui meurt d'envie de s'exprimer ; laisse le couler et fit du reste.
La poésie , la passion tant que l'on crée on est vivant et non l'inverse...

All the best ;-)

Tiens, un rebond sur le Mur à Dédé et me voilà transporté ici, à deux doigts de l'enfance.
Petit Up pour un moment lecture qui le mérite.

Nilo, Up from under.

"Je te baise maintenant ou tu préfères finir tes profiteroles ?"

Tu finis ton vin d'alcoolo ou tu m'écris un autre poème ?

MARQUISE l'addition siouplait

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