Botanistes du contraire (pour Sylvie)

Vas pieds nus, toi mon frère, pour visiter mes terres,
car tu marches sur mes rêves, sur mes ceps, sur ma vie.
Si celle ci te déplait, ne sois pas trop sévère...
je ne gâte pas tes vignes, souviens t'en, mon ami.

Autour de mon jardin, j'ai dressé quelques haies,
ne cogne pas mon arbre - bien aimé sigisbée -
et ne beurre pas mon oeil : je m'en sers pour l'aimer.
Cela manque de sérieux, cela manque de paix.

Car je n'ai pas pour but d'offenser tes valeurs :
si tu n'hume qu'aux roses, je te souhaite cent bosquets,
mon amour pour les choux n'en sera pas changé.

Mes couleurs sont les miennes, je les porte à mon coeur.
Ton hygiène, elle, est tienne, l'eau dans ton bassinet,
je n'y boirais pas plus que tu goûtes mes vergers.

Originale cette petite ode végétale à la tolérance, cette façon de "mettre au vert" le respect de la différence.
Moi qui suis botaniste dans l'âme, ça me parle bien, tiens.

J'ai souri à ça :
"si tu n'hume qu'aux roses, je te souhaite cent bosquets,
mon amour pour les choux n'en sera pas changé."

Amusant et sympathique.

Swann,

Humes et goûtes, à corriger. N'en prends pas ombrage.

Et bien voilà quelque chose qui me parle

Tu m'as aussi fait sourire même si en lisant bien ton poème, il y a ce quelque chose derrière qui pourrait faire moins sourire.

(tu goûteS mes vergers)

Sylvie a écrit:Et bien voilà quelque chose qui me parle

Tu m'as aussi fait sourire même si en lisant bien ton poème, il y a ce quelque chose derrière qui pourrait faire moins sourire.

(tu goûteS mes vergers)

C'est vrai que j'avais oublié que tu étais femme de jardin toi, pour la peine, je te le spécial-dédicace.

Merci de votre passage, à tous.

Ha! j'en suis touchée et pour la peine, dans la journée, je reviendrais ici te mettre une superbe photo de mon "modeste" ( ha ha ) potager.

Hey, maintenant moi aussi, j'ai un chez moi avec jardin !

Je n'y lis pas un ode végétale, plutôt quelque chose en lévitation autour de ce qu'on nomme une relation, un amour, un noeud complexe de sentiments.

Et la métaphore me file train, comme une poussière dans l'oeil.

Je n'avais pas encore lu ceci. heureux d'avoir comblé cette lacune.
J'y ai lu un beau texte, et comme le dit LC, plus une ode aux relations qu'à la botanique.

Nilo, mauvaise herbe.