On f'rait mieux d'pas trop traîner dans l'coin

On dit comme ça, comme si de rien n'était
on f'rait mieux d'pas trop traîner dans l'coin
avec nos chaussures pleines d'eau et nos yeux gorgés d'souffrance
on f'rait p't'être bien d'aller voir ailleurs
si on y est, d'aller voir si l'soleil existe encore
l'soleil c'est comme les femmes, c'est quand t'y crois trop fort
qu'y s'met à pleuvoir des gouttes larges comme des épaules
Et puis on s'met à parler aux nuages et aux mirages
on leur confie des choses qu'on doute qu'elles soient réelles
mais on s'attarde jamais trop sur c'qu'on dit
on sait bien qu'c'est des conneries, qu'c'est des trucs malsains
on sait bien qu'l'intelligence a fichu l'camp
en même temps qu'les femmes et le soleil
J'ai dans les jambes des fourmis volantes
qui demandent qu'à s'barrer un peu plus loin
là où j'serais pas, par exemple, là où y aurait qu'un foutu silence
pour inonder le monde, un foutu silence bleu comme des ecchymoses
bleu comme du jazz quand il pleut des rondins d'bois
Malgré tout, on reste là, à trembler comme des putains de feuilles
en imaginant qu'un jour on s'ra capable d'écrire un poème
un vrai de vrai, un poème dur comme de la pierre
où dedans y aurait tout ce qu'on ne sait pas dire
tout ce qu'on a essayé de dire avec des chèvres sur la langue
Mais les poèmes c'est pas comme les femme ni le soleil
y sont jamais venus, y ont jamais signé la feuille de présence
Les poèmes, c'est des marionnettes invisibles accrochées
aux ciels d'en bas, c'est des images, rien qu'des images
avec tout un tas d'choses à l'intérieur qu'on peut pas attraper
puisqu'on sait même pas c'que tout ça veut dire
Alors, on agglutine not' souffrance au creux d'nos gorges nouées
comme des racines enfouies sous des kilomètres de silence
on a d'la fièvre, parce que la fièvre au moins ça nous parle
ça veut dire quelque chose, ça a de la voix, ça a du coffre
un peu comme le vertige et toutes ces foutaises
on fait des ronds d'fumée avec nos cigarettes
et puis avec un doigt, on essaye de dessiner un corps de femme
à la surface du café, mais ça ressemble à tout
sauf à une femme, ça nous ressemble un peu
puisque ça ressemble à rien
Alors on r'fait nos s'melles, on sert les lacets
on s'bricole des falzars et des ceintures, on s'tricote des pulls troués
en se disant qu'un jour, oui un jour, elles nous mèneront bien quelque part
ces foutues chaussures pleines de flotte et de souffrance

Ha qu'il est bon de te lire même au travers de la nostalgie.

Les instants perdus sont toujours recherchés et ceci pour un bon moment.

On n'efface pas un souvenir, il faut juste le laisser à sa place pour ne pas qu'il dérange le futur.

Les miroirs de nos vies ne sont pas toujours de beaux reflets.

Tu utilises toujours les bons mots, qui me parlent à fond.

Tes images sont de beaux tableaux comme ;


si on y est, d'aller voir si l'soleil existe encore
l'soleil c'est comme les femmes, c'est quand t'y crois trop fort
qu'y s'met à pleuvoir des gouttes larges comme des épaules
Et puis on s'met à parler aux nuages et aux mirages



Mais les poèmes c'est pas comme les femme ni le soleil
y sont jamais venus, y ont jamais signé la feuille de présence
Les poèmes, c'est des marionnettes invisibles accrochées
aux ciels d'en bas, c'est des images, rien qu'des images


Mais il faut avancer pour pouvoir encore mettre des souvenirs dans son sac.

Bingo ! c'est un foutu poème "dur comme de la pierre", une pierre à feu , pour rallumer sa cigrette éteinte, le soir dans un rade entre un fond de café et un petit marc qui emporte la gueule.

Je vois que tu as les pieds dans l’eau comme moi, mais ce n’est pas la mémo (la mienne est plein de sel) J’ai aimé te lire ; le soleil comme la pluie ont ceci en commun, ils ne respectent rien. Ils font la pluie et le beau temps.

Dam.

Tout plein tout plein de belles choses, dites avec pudeur.

J'l'ai beaucop aimé cuila msieur Lc !

Je viens de la voir celui-ci et je vais me chercher un chausse-pieds pour mieux le relire

ça nous ressemble un peu
puisque ça ressemble à rien
Peut-être un essai de définition commune à l'être et au néant.
Bel envoi.

Nilo, je me casse.

J'étais déjà passé pour en dire du bien.
C'était avant que le bug du 20 août 2011 vienne poser une bombe à anticipation sur le Macadam.
Je reviens, pour le redire, plus simplement.

Nilo, bis repetita.