A l'heure des conquêtes ou des guerres perdues

A l'heure des conquêtes ou des guerres perdues


A l'heure des conquêtes ou des guerres perdues
Je ne mesurais pas tout le prix de la paix
Et ce sont illusions s'envolant à jamais
Qui déclinaient le temps en souvenirs indus.

Alors se fabriquait la crainte adolescente
Nourrie au fil des ans de la peur de vieillir
Faisant prendre le risque, au risque de souffrir,
De n'oser plus rêver au plaisir de l'attente.

A quoi aurait servi ce destin de bravade
S'il ne subsistait plus d'une vie de nomade
Que raison de rester aux portes du désert
Sans oser regarder au-delà des mirages
La ligne d'horizon qui sépare notre âge
De celui qu'on craignait lorsque c'était hier ?


Alors j'ouvre ma porte aux oiseaux de passage,
Aux belles étrangères qui me faisaient, enfant,
Rêver de cette vie, lorsque devenu grand
Je serais cavalier chevauchant les nuages
Emportant avec moi au seuil du firmament
Quelques graines d'amour à semer dans le vent.

J'ai plongé mes pinceaux au bleu de Majorelle
Pour peindre des jardins au fond des océans
Et écrit tant de mots chantés comme péan
A la gloire de femmes aux grands yeux de gazelle.

J'en ai perdu des guerres au temps de mes conquêtes
Mais j'ai le souvenir de ces belles victoires
Ecrites sur ce livre à l'encre de l'histoire
Dont je tourne les pages à l'envers des défaites.


Nilo.

"Sans oser regarder au-delà des mirages
La ligne d'horizon qui sépare notre âge
De celui qu'on craignait lorsque c'était hier ?"

j'en suis là ... sans l'optimisme
désolée, je recommence ...
Yzaé, émerveillée et bercée par tes mots et leur musique "alexandrine" que j'adore ...
je vais ouvrir ma porte ...
promis

...wow Nilo ! surtout celle la (mais les autres aussi!!)

"Alors j'ouvre ma porte aux oiseaux de passage,
Aux belles étrangères qui me faisaient, enfant,
Rêver de cette vie, lorsque devenu grand
Je serais cavalier chevauchant les nuages
Emportant avec moi au seuil du firmament
Quelques graines d'amour à semer dans le vent."

....un flash back pas si nostalgique que ça....un beau constat en tout cas !

Je t'ai lu, & apprécié. Heureux, parmi d'autres hexa ou octosyllabes, de retrouver le souffle de l'alexandrin sous ta plume ; il te va si bien !

Z.

Merci à vous trois.

Nilo, armé d'amour.

Superbe et émouvant... J'aurais aimé être le premier à le dire. Les combats gagnés, les combats perdus .. ces horizons aujourd'hui dépassés me parlent tellement,

Swann, nostalgique

Merci Swann. Question de génération sans doute.
Moi j'aurais aimé savoir écrire "Le crétin des montagnes"...

Nilo, pas imbécile mais heureux.