Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56956 messages dans 10921 sujets
Les Hommes Agglos
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
Page 1 sur 1
Les Hommes Agglos
Les Hommes Agglos
La guerre ! Le hasard a brûlé toutes tes notes et vendu tes deux pianos à pédales - en chêne massif - peut-être pour faire des cercueils...
- Peut-être le tiens ?
Où il va, pour travailler son livre, et parler, s’arranger quoi, les trottoirs ne sont pas jaunes et ouatés, mais blancs - et on voit des bonhommes noirs, tout droit sortis des maisons effondrées avec des parpaings gris ajourés de galeries-labyrinthites - cartables de pantins ridicules - sous la neige - les Hommes Agglos.
“ Tu vas demander ta route à un Homme Aglo ? Le fantôme de ton cousin.
- Je ne vais rien demander du tout. Même pas conseil, j’ai compris la leçon.
... Y’a pas d’miracle. Je vais imposer des choses et on pourra bien construire quelque chose. . .
“ Mais ils seront à ton service alors, comme des portiers, de vulgaires coursiers des villes ! Tu ne préfères pas plutôt les techniciens ? ”
- Ah, non ! Maintenant, aux techniciens, je dis d’accord toujours ; j’ai rien à défendre. Le chef est là !
Je dis d’accord et c’est tout. De toute façon, les 'techniques', ils ont toujours raison et il n’y a qu’eux qui savent pourquoi. Alors, à quoi bon discuter ?
“ Maintenant c’est toi qui distribues les rôles, tes ordres - désordre ! ”
- Toi, mon gars, tu m’retrouves le passage dans la deuxième partie - tiens ! (je lui tend tout l’ensemble du gros paquet)
<< Toi, ma belle, j’ai une lettre à poster et quelques courses à faire. Tu m’aides ? >> (Ils sortent)
(Quand je rentre, seul)
- T’as cassé mon verre !
Tu l’as cassé de la façon comme c’est indiqué sur le dessin - comme j’avais prévu - t’as d’la chance !
. . . Appuyées tes pages tout contre, pilier léger et fragile. . .
- Il était vide, dit l’autre. C’est pour ça !
- BRUTE ! Quand il ne restera plus rien ; quand t’auras tout cassé, et viré tout le monde. . . assassin !
- Eh bien, il restera moi.
- Et qu’est-ce que tu feras ? AH AH ! L’aurait mieux valu rire. . .
- Est-ce grave ?
- Esclave, tais-toi !
Il passa sa main dans ses cheveux noirs. Quand il baissait la tête, ils tombaient de chaque côté du front, du sommet du crâne jusqu’à la table qu’ils caressaient doucement. Ça faisait comme des pattes courbées d’insecte grossi mille fois, et un instant on cru voir une énorme araignée posée sur la table.
- DEHORS !
Parfois, il m’arrivait de m’énerver tout seul :
<< . . . Zovattoc Clotel Tronduc Socapis Bourgsain. . .
Il ne faut pas compter qu’avec son oeuvre - faut compter avec l’être et l’œuvre - les deux !
- Je suis prêt à recevoir de nouvelles victimes pour le travail. >>
Dam.
La guerre ! Le hasard a brûlé toutes tes notes et vendu tes deux pianos à pédales - en chêne massif - peut-être pour faire des cercueils...
- Peut-être le tiens ?
Où il va, pour travailler son livre, et parler, s’arranger quoi, les trottoirs ne sont pas jaunes et ouatés, mais blancs - et on voit des bonhommes noirs, tout droit sortis des maisons effondrées avec des parpaings gris ajourés de galeries-labyrinthites - cartables de pantins ridicules - sous la neige - les Hommes Agglos.
“ Tu vas demander ta route à un Homme Aglo ? Le fantôme de ton cousin.
- Je ne vais rien demander du tout. Même pas conseil, j’ai compris la leçon.
... Y’a pas d’miracle. Je vais imposer des choses et on pourra bien construire quelque chose. . .
“ Mais ils seront à ton service alors, comme des portiers, de vulgaires coursiers des villes ! Tu ne préfères pas plutôt les techniciens ? ”
- Ah, non ! Maintenant, aux techniciens, je dis d’accord toujours ; j’ai rien à défendre. Le chef est là !
Je dis d’accord et c’est tout. De toute façon, les 'techniques', ils ont toujours raison et il n’y a qu’eux qui savent pourquoi. Alors, à quoi bon discuter ?
“ Maintenant c’est toi qui distribues les rôles, tes ordres - désordre ! ”
- Toi, mon gars, tu m’retrouves le passage dans la deuxième partie - tiens ! (je lui tend tout l’ensemble du gros paquet)
<< Toi, ma belle, j’ai une lettre à poster et quelques courses à faire. Tu m’aides ? >> (Ils sortent)
(Quand je rentre, seul)
- T’as cassé mon verre !
Tu l’as cassé de la façon comme c’est indiqué sur le dessin - comme j’avais prévu - t’as d’la chance !
. . . Appuyées tes pages tout contre, pilier léger et fragile. . .
- Il était vide, dit l’autre. C’est pour ça !
- BRUTE ! Quand il ne restera plus rien ; quand t’auras tout cassé, et viré tout le monde. . . assassin !
- Eh bien, il restera moi.
- Et qu’est-ce que tu feras ? AH AH ! L’aurait mieux valu rire. . .
- Est-ce grave ?
- Esclave, tais-toi !
Il passa sa main dans ses cheveux noirs. Quand il baissait la tête, ils tombaient de chaque côté du front, du sommet du crâne jusqu’à la table qu’ils caressaient doucement. Ça faisait comme des pattes courbées d’insecte grossi mille fois, et un instant on cru voir une énorme araignée posée sur la table.
- DEHORS !
Parfois, il m’arrivait de m’énerver tout seul :
<< . . . Zovattoc Clotel Tronduc Socapis Bourgsain. . .
Il ne faut pas compter qu’avec son oeuvre - faut compter avec l’être et l’œuvre - les deux !
- Je suis prêt à recevoir de nouvelles victimes pour le travail. >>
Dam.
Re: Les Hommes Agglos
J'ai vu ce texte comme une bataille...une bataille entre soi et soi en se demandant où se trouve encore la liberté?
Ce qui me fascine le plus ici c'est de remarquer qu'encore une fois, l'homme dominant doit toujours trouver un coupable " Le coupable" sans chercher plus loin.
Le monde doit rester " classer"
J'ai lu l'ensemble avec une certaine émotion et même j'y ai vu un rêve, le rêve d'un homme qui serait libre.
Ce qui me fascine le plus ici c'est de remarquer qu'encore une fois, l'homme dominant doit toujours trouver un coupable " Le coupable" sans chercher plus loin.
Le monde doit rester " classer"
J'ai lu l'ensemble avec une certaine émotion et même j'y ai vu un rêve, le rêve d'un homme qui serait libre.
Re: Les Hommes Agglos
Déjanté mais vivant, toujours.
Une écriture "à la limite".
A la limite de quoi ?
De rien, c'est pour ça qu'elle est à la limite. Sa puissance c'est le risque qu'elle prend de tomber.
Nilo, un pas en avant.
Une écriture "à la limite".
A la limite de quoi ?
De rien, c'est pour ça qu'elle est à la limite. Sa puissance c'est le risque qu'elle prend de tomber.
Nilo, un pas en avant.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Sujets similaires
» Hommes.
» Faire de nous des hommes
» Les hommes de pierre
» Hommes de mémoire
» Manoir des hommes verts
» Faire de nous des hommes
» Les hommes de pierre
» Hommes de mémoire
» Manoir des hommes verts
Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 9:01 par Io Kanaan
» Grandeur d’un ambipachyderme
Hier à 9:30 par Io Kanaan
» Marin d’eau douce
Sam 23 Nov - 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan
» Roi fantasque
Jeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan