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Force Haine Née
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Force Haine Née
Force Haine Née
Il a écrit son dernier dialogue, et ça se termine en larmes puis au ciel.
" T'es-tu lavé les mains ?...
- Quoi?
" Oui. Tu vas voir...
Appelle quelqu'un... au hasard un personnage - une fille de préférence - c'est plus fort.
À table, il n'y avait plus que deux ombres, parce que la pièce était plongée dans l'obscurité.
- Allume la lumière, lança t-il, après un silence mystérieux - tu ne vois pas qu'on se cherche presque du doigt ?!
La lampe brilla d'un seul coup de pouce et au même instant, une forme se dessina derrière sur la penderie beige clair ; et quand elle fut assez haute (en couleurs), elle vint se coucher sur la table.. et l'image d'une fille apparue. Aussitôt un dialogue s'engageait, d'un ton grave :
" J'ai l'impression qu'il y a des gens sur la terre, payés seulement pour faire le mal...
- Ton nouveau travail, alors, ça s'arrange ?
- Oui, ça va, dit la fille sans grande motivation - ça devrait aller.
- Mais au début, hier... Oui, hier - tu me disais que c'était pas un bon travail et que tu allais vite en changer, au plus vite dès que possible - je n'ai pas rêvé ?
- Non, c'était vrai, mais.. ça va mieux maintenant, c'est arrangé.
- Tu es payée seulement pour faire le mal alors ?
- Hein, quoi ?... L'image avait baissé les yeux et tourné la tête de coté ; elle ne parlait plus.
- Je te sens tendue tout à coup, alors dis moi - pourquoi, d'un jour sur ...
- D'un jour sur l'autre - oui - et bien tu as raison, j'ai été payé voila, ça te va ?
Il ne dit rien, se leva, vit sa veste en laine beige qui faisait les cent pas sur le lit ; il la cueillit au vol d'un geste viféclair comme elle s'en retournait sur l'oreiller ; puis il sortit doucement, sans fermer la porte, en pleurant.
Il pleurait, mais il s'en foutait.
Con le vît dans cet état.
Il gardait la tête droite et...
Comme de bien entendu, il tomba dans la rue sur un grand rassemblement de personnes au sortir du cinéma. Il y en avait partout et tant, qu'il crut même en toucher certaines et aussi, con l'avait vu pleurer - con avait levé les yeux sur lui - mais son mal était plus fort que tout, et quand il fut passé, il s'engagea dans une rue à sens unique qu'il savait déserte et se dirigea droit jusqu'à la Seine.
Plus tard, quand il rentrera, il trouvera sa soeur dans le noir complet, effondrée sur la table, inanimée ; il lui dira ceci : " Tu vois, maintenant tu sais et ne demande plus de t'en parler, c'est de l'histoire ancienne. Moi, vois tu, je meurs avec le passé ; c'est du mal qu'on n'aurait jamais pu empêcher, ni éviter - ni moi, ni toi, ni personne.
C'est pas humain, c'est tout ! Pas humain... N'en parlons plus, je vais tâcher d'oublier.
Je vais tâcher...
" C'est pas encore gagné - pour tout de suite .. qu'il va oublier ! "
Naturellement, il venait de penser peinture et une angoisse aiguë le prit d'un bloc du sol au grenier, il crut bien qu'il allait tomber - se rattrapa de justesse aux crochets noirs des tuiles en ardoise - il resta pendu au vide, un filet de sang coulant de part et d'autre de ses mains déchirées ; il ne pouvait rien faire que souffrir en silence jusqu'à ce qu'on entende crier d'en bas : " Ça fuit, vite, apportez des sceaux, merde merde merde, cette machine.. elle m'en fait trop voir ! "
Quand l'orage sera passé et qu'on aura fini d'éponger en bas, l'eau rougeâtre dans les sceaux bleu-ciel, on montera enfin pour le décrocher de son pic noir ; il prendra une claque au passage, encore une, et on ne le verra plus pendant plus longtemps encore !
... Le temps de peindre en rouge sang et tiède - rouge qui coule.. ne lave.. rien - sur la porte fermée de l'atelier :
ELLES SONT FORTES POUR ÇA
Dam.
Il a écrit son dernier dialogue, et ça se termine en larmes puis au ciel.
" T'es-tu lavé les mains ?...
- Quoi?
" Oui. Tu vas voir...
Appelle quelqu'un... au hasard un personnage - une fille de préférence - c'est plus fort.
À table, il n'y avait plus que deux ombres, parce que la pièce était plongée dans l'obscurité.
- Allume la lumière, lança t-il, après un silence mystérieux - tu ne vois pas qu'on se cherche presque du doigt ?!
La lampe brilla d'un seul coup de pouce et au même instant, une forme se dessina derrière sur la penderie beige clair ; et quand elle fut assez haute (en couleurs), elle vint se coucher sur la table.. et l'image d'une fille apparue. Aussitôt un dialogue s'engageait, d'un ton grave :
" J'ai l'impression qu'il y a des gens sur la terre, payés seulement pour faire le mal...
- Ton nouveau travail, alors, ça s'arrange ?
- Oui, ça va, dit la fille sans grande motivation - ça devrait aller.
- Mais au début, hier... Oui, hier - tu me disais que c'était pas un bon travail et que tu allais vite en changer, au plus vite dès que possible - je n'ai pas rêvé ?
- Non, c'était vrai, mais.. ça va mieux maintenant, c'est arrangé.
- Tu es payée seulement pour faire le mal alors ?
- Hein, quoi ?... L'image avait baissé les yeux et tourné la tête de coté ; elle ne parlait plus.
- Je te sens tendue tout à coup, alors dis moi - pourquoi, d'un jour sur ...
- D'un jour sur l'autre - oui - et bien tu as raison, j'ai été payé voila, ça te va ?
Il ne dit rien, se leva, vit sa veste en laine beige qui faisait les cent pas sur le lit ; il la cueillit au vol d'un geste viféclair comme elle s'en retournait sur l'oreiller ; puis il sortit doucement, sans fermer la porte, en pleurant.
Il pleurait, mais il s'en foutait.
Con le vît dans cet état.
Il gardait la tête droite et...
Comme de bien entendu, il tomba dans la rue sur un grand rassemblement de personnes au sortir du cinéma. Il y en avait partout et tant, qu'il crut même en toucher certaines et aussi, con l'avait vu pleurer - con avait levé les yeux sur lui - mais son mal était plus fort que tout, et quand il fut passé, il s'engagea dans une rue à sens unique qu'il savait déserte et se dirigea droit jusqu'à la Seine.
Plus tard, quand il rentrera, il trouvera sa soeur dans le noir complet, effondrée sur la table, inanimée ; il lui dira ceci : " Tu vois, maintenant tu sais et ne demande plus de t'en parler, c'est de l'histoire ancienne. Moi, vois tu, je meurs avec le passé ; c'est du mal qu'on n'aurait jamais pu empêcher, ni éviter - ni moi, ni toi, ni personne.
C'est pas humain, c'est tout ! Pas humain... N'en parlons plus, je vais tâcher d'oublier.
Je vais tâcher...
" C'est pas encore gagné - pour tout de suite .. qu'il va oublier ! "
Naturellement, il venait de penser peinture et une angoisse aiguë le prit d'un bloc du sol au grenier, il crut bien qu'il allait tomber - se rattrapa de justesse aux crochets noirs des tuiles en ardoise - il resta pendu au vide, un filet de sang coulant de part et d'autre de ses mains déchirées ; il ne pouvait rien faire que souffrir en silence jusqu'à ce qu'on entende crier d'en bas : " Ça fuit, vite, apportez des sceaux, merde merde merde, cette machine.. elle m'en fait trop voir ! "
Quand l'orage sera passé et qu'on aura fini d'éponger en bas, l'eau rougeâtre dans les sceaux bleu-ciel, on montera enfin pour le décrocher de son pic noir ; il prendra une claque au passage, encore une, et on ne le verra plus pendant plus longtemps encore !
... Le temps de peindre en rouge sang et tiède - rouge qui coule.. ne lave.. rien - sur la porte fermée de l'atelier :
ELLES SONT FORTES POUR ÇA
Dam.
Re: Force Haine Née
Onzième commandement : Tu ne convoqueras pas de personnage (surtout de sexe féminin) en vain !
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Force Haine Née
La genèse des échappées belles ? ...
Non ce n’est pas une contrepèterie (à tiroirs!)
Dam.
Non ce n’est pas une contrepèterie (à tiroirs!)
Dam.
Re: Force Haine Née
La solitude voyage souvent en compagnie d'histoires à dormir debout.
Le tout est d'arriver à la fin du voyage sans perdre son âme ni les rêves qui l'accompagnent.
Nilo, entrez sans frapper.
Le tout est d'arriver à la fin du voyage sans perdre son âme ni les rêves qui l'accompagnent.
Nilo, entrez sans frapper.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Force Haine Née
Merci pour ton commentaire Nilo. Mes mots t’ont inspiré cet Appel de raison.. qu’il soit entendu.
Dam.
Dam.
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