Ils sont écrits entre deux eaux

Ils sont écrits entre deux eaux


Ils sont écrits entre deux eaux
Tous les mots gris de la mémoire
Que castagnettent les sanglots
Qui point-virgulent mon histoire.

Et quand les rêves se préparent
A mijoter de longues nuits
Entre les draps de mes départs
Ces mots sans fond sortent du puits.

Lorsque bourdonne au loin le glas,
Que la marée respire enfin,
Ces mots de nuit venus d'en bas
Disent la mort et son chagrin.

Il est trop tard pour l'au-revoir
Quand vient le temps de s'en aller.
La lie n'a pas un goût d'espoir
Mais il faudra bien l'avaler.

Et quand la mort vient se frotter
Aux aléas des souvenirs
Sur le radeau de mes pensées
Restent des mots pour ne rien dire.

Reste le vent, restent les larmes,
Reste la vie à déplorer,
Reste à ne pas rendre les armes,
Reste un "je t'aime" pour pleurer.

Ils sont écrits entre deux eaux
Les mots soleil de mon départ
Pour ce partir venu trop tôt
Si pour mourir il se fait tard.


Nilo.

La nuit, parfois, l'ombre de la mort...

Très beau mais très sombre poème sur lequel on a du mal à "parler".

Viva la vida quand même.

Je ne peux que reprendre les mots de Lalou.

J'ai fait pensé à tous ceux qu'on aime
qui s'font la belle pour une raison ou pour une autre
sans laisser d'adresse (ni de maladresse d'ailleurs)

qui soient crevés, qui soient aut'part

Et moi je vous lis entre deux larmes...

J'ai gardé, depuis ces années, la même émotion.

H.

J'ai pensé à la même chose que LC.... des amis qu'on aimait et qui partent sans vraiment qu'on comprennent leur silence.

Encore une fois, tout est parfaitement rythmé et les mots sont choisis pour que les rimes passent inaperçues.

Sombre, sombre... Mais à savourer tout de même à l'heure du laitier.

Swann,

Beau et sombre Nilo. Le passage de Swann ne m'étonne pas : j'ai vu dans la grâce et la noirceur des mots comme un cygne noir.

Z.

Allez, on mets du rose!!

Il y a le sens et l’intention - c’est sombre (peut-être?) mais transparent de clarté. Moi, c’est ce que je retiens.

Dam, de l’avant.

Un grand merci à toutes et tous.

Nilo, la tête hors de l'eau.

Et quand les rêves se préparent
A mijoter de longues nuits
Entre les draps de mes départs
Ces mots sans fond sortent du puits.

Lorsque bourdonne au loin le glas,
Que la marée respire enfin,
Ces mots de nuit venus d'en bas
Disent la mort et son chagrin.

Il faut savoir expulser les maux/mots au moment opportun. Un poème qui prouve une fois encore que le poète, l'artiste livre des batailles quotidiennes insoupçonnables non seulement contre tous les systèmes en vigueur mais aussi contre son propre système interne.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Huitième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Mots de grisaille et de soleil : c'est magnifique.