Comme un chien en femme-fakir

Et les muses
sentent la pisse et le chaudron de sorcière

Tu schlingues le Beat ! Tu te rends compte
à quel point tu schlingues ?
J'ai tiré la chasse d'eau
des poèmes de Ferré et de Beaucarne en sont sortis
C'était beau comme un champ où un âne
aurait chié sur les fleurs
Je te jure, je me serai signé la croix et la manière
avec du théâtre mélancolique fuyant les pores d'une certaine dame

Mes breloques s'accrochent au fond de mon pantalon
comme des sous qui ne valent plus rien
des kopeks de Popeck quand il était une star
une star comme moi avec personne devant
et dans le rétro, les pâles d'un ventilateur féminin
Sur les bords, on dirait que l'écume s'enfonce dans la flotte
en apnée, avant d'aller noyer le poison

J'ai fait feu de tout boire
j'ai sifflé les chandelles et les chandails
Y a plus un quidam pour me raconter une histoire
son histoire ou la mienne, on s'en frotte les rognons !
C'est à ce moment là que j'ai vu le grand vide
que je lui ai fouillé les poches, retourné dans tous les sens
le grand vide
(comme je l'avais fait plus jeune, avec le Christ,
que je roulais en boulettes pour sarbacane)
pour être sûr, au moins une fois dans ma vie.
Sûr que les femmes avaient bel et bien
mis le lac à sac, et emporté avec elle l'eau des affluents

La poésie se ride, se fripe, et s'évente au nord
aussi sèche qu'un brin de paille qu'on fait tourner
dans un verre plein de chagrin et de misère
Pour reconnaître toute la valeur d'un mot
il suffit de découper un morceau de silence
et de lui poser au cul

Alors s'égratignent les murs de spectres bleus et chevalins
Alors rugissent les testaments hasardeux
- et que ne vienne me dire personne ce que doit être le monde -

Un jour, dressé comme un épouvantail, je mimerai des rêves
je baiserai les tortures de la création, triturant le vagin des portes
enfilant mes doigts dans des pelotes de licornes pétrolifères
Point à la rime.

Je suis un bleu au corps-à-corps, et qui m'ose me suive
Derrière chaque lamentation se cache un chien balistique
Je suis le crépuscule des âmes éclopées
à force de chercher dans les terrains vagues
les issues de secousse

Est-ce ainsi que les titres naissent des concerts de langes ?

Délicieux et provocant ! Je savoure.

Un poète-épouvantail qui perd sa paille par ses poches crevées, bref, un poète.

Là, je peux dire que je viens de me foutre des ailes dans le dos mais que je suis restée sur terre scotchée au texte de haute qualité.

Je viens de lire du pur, du vrai, du qui décoiffe ....en un mot :

Du LCBeat à fond.

Bien vu les images et je ne citerai rien car je citerais tout.

Et les muses
sentent la pisse et le chaudron de sorcière

Quand ça débute comme cela, et c'est récurrent dans ton oeuvre, on ne peut qu'effectivement savourer la suite des hostilités ! Encore une belle envolée qui ne manque pas de piment.

Un jour, dressé comme un épouvantail, je mimerai des rêves
je baiserai les tortures de la création, triturant le vagin des portes
enfilant mes doigts dans des pelotes de licornes pétrolifères
Point à la rime.

Je suis le crépuscule des âmes éclopées
à force de chercher dans les terrains vagues
les issues de secousse

On est en guerre ici, qu'on se le dise !

si le débuts m'a peu accroché, j'ai poursuivis jusqu'au dernières strophes qui sont éblouissantes. des images rares au final.

Quand ça commence comme ça
Et les muses
sentent la pisse et le chaudron de sorcière
on reconnait du LC même sans l'avoir jamais lu...
Et quand, vers la fin on trouve ça
Point à la rime.
On se prend à regretter de ne pas l'avoir écrit, nous autres qui rimons à la ligne.

Nilo, cloué au mur.

ÇA !
Voilà un texte aux p’tits rognons !
C’est des vraies indiennes sous l’képi
Et un Grand Chef sous l’tipi !

Dam, véridique !