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Une révélation ou un gâchis ?
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Une révélation ou un gâchis ?
Une révélation ou un gâchis ?
Ou les déboires d'un poète maudit.Il y a un siècle un homme singulier est né d’une incantation poétique qui a libéré les animaux d’élevage de leurs vices comme les orientaux ont entendu le magnifique chant de joie du Bouddha-triomphant qui a écrasé les montagnes ; mais le cheminement spirituel ne doit s’accorder qu’à sa propre personne : l’ego confondant souvent la pureté de l’écrit et l'impératif poétique que chacun doit trouver.
Les paradoxes de l’esprit peuvent parfois nous mettre à genou : on écrira alors ce que j’appelle de la poésie abstraite, des singeries sans réalité, vides de sens ; c’est l’heure de l’hallucination des mots trop divinisés, on tente de s'en défaire pour ne garder que leur violente substance, bien sûr la tentative est vaine mais lorsqu'il s'agit de la nécessité, le poète doit oublier ce langage faisandé qui épouse toutes les supercheries minables, toutes les exactions littéraires...
Et soudain l'aube qu’on croyait immobile se lève, comme un malade sort de ses draps sales, un homme depuis sa fougueuse adolescence s’est plongé dans les fadaises de la beat generation, les haïkus des Fous du Zen, les rêveries des vagabonds jetés sur les routes, les belles idées anarchistes, altermondialistes et autres, l'effervescence dans les campements des Indignés, les luttes ouvrières, étudiantes, des classes moyennes, les vertus d'une vie de bohème ou tout simplement les rodomontades juvéniles de La lettre du Voyant ;
Car il y trouve ce qu'il y cherche : la condamnation fervente de la société capitaliste, la glorification du monde élémentaire, la défense de la grande masse populaire, tout cela correspond à ses sentiments.
Aujourd'hui, amer et déçu, obstinément seul et cloîtré chez lui, à la dérive il absorbe son whisky dans l'obscurité de sa tanière, s’abrutissant bêtement au nom d'un raisonnement foireux. Goutte après goutte pour combler la parole burlesque qui afflige les bavards, il sent toute la force de l'éther dans cet alcool sulfureux jusqu'à le réduire au burlesque silence qui abolit les muets.
Traîné dans la boue de ses illusions, il se réveillera dans les couloirs des métros, sa dépouille mendiant quelques sous ou vomissant les sophismes de la veille ; même si il y croit encore, la révolution n’a pas eu lieu, personne n'a mis le feu aux miradors qui nous surveillent ni au palais royal où les salauds ont leur siège, le système capitaliste tient encore, les gens, ces drôles de pantins, travaillent toujours pour la société de consommation, convaincus bon gré mal gré que l'argent est notre seul salut : les billets de banque ne partiront pas en fumée ce matin.
Il y a tant d'application dans cette patiente passivité qu'on peut se demander si la valeur de l'argent, l'avidité et les transactions lucratives disparaîtront un jour.
Il rentrera chez lui, tout brumeux et nauséeux. Peut-être qu'il recommencera, peut-être que ça lui servira de leçon. Il arrive que les dissidents et les sages prennent le risque de nous désorienter.
Il lui faudra retrouver sa liberté dans la plus noire des nuits, se libérer des clichés pour écrire des poèmes à l'accord abrasif, ouvrir à nouveau les yeux sur notre mode d'existence sans doute absurde, sortir de cet enfer en remontant la crevasse et en finir avec ce marasme, cette déchéance inutile malgré sa solitude, ses idéaux défunts, toutes ses chimères et ses inspirations mystiques qui veillent dans un sommeil léthargique.
Mais si je dois citer Jack Kerouac, dans son livre Les clochards célestes : "les comparaisons sont toujours odieuses", il reprend d'ailleurs un précepte Zen.
A la mémoire des disparus qui jetaient l'encre, souvent perdus ou exhumés parmi la masse des scribes anonymes, on pourrait écrire une épitaphe vaguement mélancolique, qui n'a pour moi aucun intérêt car les individus décident du sens qu'il veulent bien accorder à leur vie : si ils veulent se mesurer aux trous noirs, libres à eux, le gouffre est suffisamment vaste, j'ai vu ce qu'il réclame pour exister.
Les paradoxes de l’esprit peuvent parfois nous mettre à genou : on écrira alors ce que j’appelle de la poésie abstraite, des singeries sans réalité, vides de sens ; c’est l’heure de l’hallucination des mots trop divinisés, on tente de s'en défaire pour ne garder que leur violente substance, bien sûr la tentative est vaine mais lorsqu'il s'agit de la nécessité, le poète doit oublier ce langage faisandé qui épouse toutes les supercheries minables, toutes les exactions littéraires...
Et soudain l'aube qu’on croyait immobile se lève, comme un malade sort de ses draps sales, un homme depuis sa fougueuse adolescence s’est plongé dans les fadaises de la beat generation, les haïkus des Fous du Zen, les rêveries des vagabonds jetés sur les routes, les belles idées anarchistes, altermondialistes et autres, l'effervescence dans les campements des Indignés, les luttes ouvrières, étudiantes, des classes moyennes, les vertus d'une vie de bohème ou tout simplement les rodomontades juvéniles de La lettre du Voyant ;
Car il y trouve ce qu'il y cherche : la condamnation fervente de la société capitaliste, la glorification du monde élémentaire, la défense de la grande masse populaire, tout cela correspond à ses sentiments.
Aujourd'hui, amer et déçu, obstinément seul et cloîtré chez lui, à la dérive il absorbe son whisky dans l'obscurité de sa tanière, s’abrutissant bêtement au nom d'un raisonnement foireux. Goutte après goutte pour combler la parole burlesque qui afflige les bavards, il sent toute la force de l'éther dans cet alcool sulfureux jusqu'à le réduire au burlesque silence qui abolit les muets.
Traîné dans la boue de ses illusions, il se réveillera dans les couloirs des métros, sa dépouille mendiant quelques sous ou vomissant les sophismes de la veille ; même si il y croit encore, la révolution n’a pas eu lieu, personne n'a mis le feu aux miradors qui nous surveillent ni au palais royal où les salauds ont leur siège, le système capitaliste tient encore, les gens, ces drôles de pantins, travaillent toujours pour la société de consommation, convaincus bon gré mal gré que l'argent est notre seul salut : les billets de banque ne partiront pas en fumée ce matin.
Il y a tant d'application dans cette patiente passivité qu'on peut se demander si la valeur de l'argent, l'avidité et les transactions lucratives disparaîtront un jour.
Il rentrera chez lui, tout brumeux et nauséeux. Peut-être qu'il recommencera, peut-être que ça lui servira de leçon. Il arrive que les dissidents et les sages prennent le risque de nous désorienter.
Il lui faudra retrouver sa liberté dans la plus noire des nuits, se libérer des clichés pour écrire des poèmes à l'accord abrasif, ouvrir à nouveau les yeux sur notre mode d'existence sans doute absurde, sortir de cet enfer en remontant la crevasse et en finir avec ce marasme, cette déchéance inutile malgré sa solitude, ses idéaux défunts, toutes ses chimères et ses inspirations mystiques qui veillent dans un sommeil léthargique.
Mais si je dois citer Jack Kerouac, dans son livre Les clochards célestes : "les comparaisons sont toujours odieuses", il reprend d'ailleurs un précepte Zen.
A la mémoire des disparus qui jetaient l'encre, souvent perdus ou exhumés parmi la masse des scribes anonymes, on pourrait écrire une épitaphe vaguement mélancolique, qui n'a pour moi aucun intérêt car les individus décident du sens qu'il veulent bien accorder à leur vie : si ils veulent se mesurer aux trous noirs, libres à eux, le gouffre est suffisamment vaste, j'ai vu ce qu'il réclame pour exister.
MARQUISE- MacadAdo
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Date d'inscription : 22/09/2009
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