Sans titre

J’ai chanté ce matin sur les routes sans histoires ,levé mes yeux au ciel et contemplé l’absolu nécessité de ne rien tenter de plus.
J’ai marché ce matin, les mains dans les poches, soulevant chacun de mes pas un peu plus haut, pour leur donner du poids. ;
J’ai couru ce matin dans les flaques boueuses laissées par les pluies de l’automne chagrin : aucun reflet dans cette eau stagnante, même pas une onde s’effilant à ses abords.
J’ai chanté, dansé , couru et pourtant….je reste immobile dans ce monde fini et rien ne se passe sous mes yeux. L’éternelle platitude du monde m’obsède.
J’ai joué a la marelle, espérant ce ciel à atteindre, ce paradis perdu , jamais retrouvé.
1, 2, 3 , j’ai compté les cases , comme l’on regarde le temps qui passe , avec cette nostalgie douce et lente qui tue.
Les cieux ne s’ouvrent pas et tu restes derrière et y restera a jamais. Rien ne nous rapprochera, même pas l’amour que l’on chante partout, rien..rien que le néant absolu de ton absence éternelle, rien que le vide que tu laisses, rien que les souvenirs impalpables, inodores, sourds et aveugles. Tu m’as laissé la, derrière le miroir, sous l’écume acide des jours heureux, soumise à cet anathème immonde d’être séparée de toi.

J’ai pleuré ce soir sur les routes sans histoires, levé mes yeux au ciel , histoire de me faire croire qu’il restait quelquechose a tenter. Je me suis couchée ce soir, dans ce lit d’absinthe glauque , j’ai éteins les lumières et j’ai pleuré.

Merci de toujours prendre du temps pour écrire les choses qui pour ma part étaient réalité.

Je préfère que tu parle d'amour que de haine quand même ^^

Ne rien tenter de plus. aller dans le sens contraire du vent qui pousse chacun à sa perte. Ne plus pleurer. Juste chercher quelque chose qui ressemble, de très loin, au bonheur.
Mes line, de très loin.

Vrai Messaline....vrai de vrai....

"Les cieux ne s’ouvrent pas et tu restes derrière et y resteras à jamais.
levé mes yeux au ciel , histoire de me faire croire qu’il restait quelque chose à tenter."
si tu savais tout ce que j'y ai retrouvé !!!
Yzaé

Même dans la gravité la plus noire, tu veux rester légère, c'est ça la force.

Dam, voir devant.

Tu pouvais mettre comme titre :

Alarme

Du noir, mais aussi savoir que le fait de pleurer peut aussi être un bien car ça veut dire qu'on a pris conscience de la chose et donc il devient plus facile, si je puis dire, de métriser la douleur.

Sylvie

En cliquant sur ce "sans titre" dans les propositions du
Printemps de la Prose
je me suis dis "putain que ça me gave les textes qui s'appelle sans titre, mais si Dédé l'a choisi il faut que j'aille y faire un tour".
Me voici donc ici, et je constate que je n'y avais laissé aucune trace auparavant (sans doute à cause de son "sans titre"), mais j'avais eu tort.
Comme le dit Dam, cette capacité à rester "légère" dans la gravité est une de tes qualités.
Texte sensible, à lire et relire.

Nilo, sans opinion...

oui, mea culpa pour le sans titre .

Merci en tout cas d'avoir fait revivre ce moment;

et pour vos commentaires.

légère... même submergée... ton côté danseuse sans doute qui t'aide à jouer avec la pesanteur...

très beau texte triste et clair, Lalou, qui m'a touché.
à lire aux larmes.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Onzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.