En songe

J'ai rêvé que j'étais, dans le fond d'une grotte,
Posé dans un coin sombre, un gros oeuf de dragon ;
Les gnomes marmonnant en leurs obscurs jargons
Ont mené, dans le noir, un débat polyglotte.

En de nombreux endroits, on trouvait des marmottes,
Ronflant ou, par instants, rêvant en patagon,
Cuisant aussi du riz avec de l'estragon.
Au lointain s'élevait le cri de la hulotte.

Vivre en cette coquille était chose facile,
Le réel à mon coeur se montrait fort docile ;
Je n'avais nul désir d'être au Quartier Latin,

Ni dans le paradis des amours angéliques.
Je dormais dans mon oeuf, dragon fort aboulique,
Ne sachant quand viendrait la lueur du matin.

"Tantôt ronflant, tantôt rêvant en patagon," et la césure, elle est où ?

Ne sachant quand viendrait la lueur du matin. tant qu'à faire des rimes tirées par les cheveux il y avait "palatin"

Je note ces deux remarques.

Je verrai si elles peuvent m'inspirer des retouches.

(Fait pour la première, à suivre pour l'autre.)

J'ai imaginé en lisant ton poème que les fissures de l’œuf pouvaient être les crevasses de la terre.. en mouvement.

Dam.

Tectonique d'une coquille d'oeuf, excellent sujet.

Foin des querelles de mots.
Les tiens sont ici choisis comme tu sais le faire, c'est à dire avec une part de hasard qui ne doit rien au hasard.
Foin aussi des querelles de rimes qui ne riment à rien. Tes sonnets sonnent juste et c'est là leur moindre défaut.
A défaut de coquilles.

Nilo, dragon de l'année.

antius a écrit:"Tantôt ronflant, tantôt rêvant en patagon," et la césure, elle est où ?

Ne sachant quand viendrait la lueur du matin. tant qu'à faire des rimes tirées par les cheveux il y avait "palatin"

Le grand benêt d'alexandrin, on lui a tordu le cou depuis longtemps. Se prosterner devant le 6/6 et l'obligatoire hémistiche relève de l'archaïsme et aboutit au ronronnement...


si du 7/5, 5/7 boite, il n'y a, ici, nulle cacophonie.
Le 4/4/4 de ce vers n'est pas seulement recevable, il est élégant.

En revanche, la rime pèse effectivement parfois un peu.