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Pourquoi moi ?
5 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Pourquoi moi ?
Pourquoi moi ?
Veiller toute la nuit ne veut pas forcément dire faire une nuit blanche ; pas dans mon cas en tout cas, puisque j’étais dans une cadence nuit/jour depuis une semaine - rythme spécial, qu’une absence d’activité avait motivé. Et je me rassurais encore en me disant que c’était un sort dévolu aux artistes. Et comme j’appréciais ce que je trouvais à me mettre sous la dent sans trop me fatiguer, j’économisais des forces vives, et reprenais goût à la vie et au travail. Ce changement de cadence avait eu un effet positif sur moi et le résultat : j’avais d’avantage avancé les travaux chez moi en trois jours qu’en trois mois ! Un déclic s’était produit, comme par miracle (mais un miracle humain puisque j’étais seul à l’origine de cette évolution). Dieu ne s’est jamais pris pour dieu, il ne s’est jamais considéré comme tel, tout puissant et maître absolu de tout, il s’est simplement contenté d’exercer ses talents, qui sans doute étaient prodigieux (guérisons spectaculaires, pouvoir de défier les lois élémentaires de physique comme celui de marcher sur les eaux, etc.) Des exploits toujours pacifiques que les autres humains ont pris pour de la provocation intolérable.
Ils ont mal compris et on ne refait pas le monde, d’autant qu’il semble ne jamais devoir évoluer. Changer vraiment.
Cette petite parenthèse pour expliquer mon changement brutal de comportement face à l’adversité et au labeur : plus rien ni personne ne me faisait reculer. J’avais sans doute touché le fond du chaudron graisseux... Mais surtout en avais-je mare de subir. Alors maintenant, la solitude, la pauvreté, la maladie, sont autant de grands mots qui ne me touchent plus, pour les avoir vécus personnellement et dans l’indifférence générale. Mais où est l’évolution alors ? Et bien dans le fait que je ne me regarde plus avec dédain dans la glace de la salle de bains. Et c’est pas bénin.
(Au tabac, au p’tit matin)
- Je peux vous faire un chèque ?
- Oui, bien sûr !
- Mais est-ce que je peux vous faire un chèque qui dépasse un peu la somme prévue ?
- Je ne comprends pas, dit le buraliste, étonné.
- Je vais vous expliquer, c’est très simple. J’ai besoin d’argent liquide, et je ne peux pas attendre l’ouverture de la poste. Aussi, j’ai pensé que vous me rembourseriez la somme ajouté pour me permettre de faire mon achat au plus vite. Vous comprenez ?
- Oui, je crois.
Le type aurait dû demander au client roi : combien d’argent liquide voulez-vous ? Au lieu de cela, il me dit : "C’eut été avec plaisir de vous rendre ce service, mais j’ai bien peur malheureusement que ce ne soit impossible d’accepter. »
Malgré tout, parce qu’il était très tôt et qu’il n’y avait que moi à la caisse, je décidai d’insister encore.
- J’ai conscience que c’est assez original comme proposition, et c’est d’ailleurs la première fois que j’agis ainsi. Mais j’y suis vraiment contraint, autrement, vous pensez bien... N’y voyez aucune entourloupe surtout. C’est simplement pour un service. Vous n’aurez qu’à expliquer au patron quand vous ferez les comptes que le client s’était trompé en écrivant la somme, et que c’était son dernier chèque. Ainsi, vous lui avez rendu la différence en espèce.
- Mais le problème n’est pas là ! JE suis le patron. Ce que je veux vous dire, c’est qu’on a une ligne de conduite à respecter si nous ne voulons pas être discrédité au près du public. Et vous savez que les choses s’apprennent vite dans les bourgades, mêmes maritimes.
- Et comment l’apprendraient-ils, les gens, puisqu’il n’y a personne pour entendre notre grande discussion ?
- Il y a vous et moi, et c’est déjà beaucoup trop. Si vous ne pouvez pas me régler simplement, en chèque ou en espèce, partez. Allez-vous en.
- Mais qu’est-ce que vous allez donc imaginer ? Après la phobie des potins, c’est celle du chèque sans provisions ? Je vous aurais demandé d’accepter un chèque d’un montant inférieur à la somme demandée, en d’autres termes que vous me fassiez crédit, j’aurais compris... Je ne l’aurais jamais fait du reste, soyez tranquille. Je tiens à ma réputation. Je n’ai aucune confiance en votre discrétion. Vous en auriez parlé autour de vous, à vos amis ou aux collègues de travail, sûrement à vos collègues, en rigolant. Mais là, admettez que c’est différent. >>
J’avais un relevé de compte de la veille que j’avais oublié dans ma poche ; je le lui montre. Il commence à s’impatienter et même à être gêné. Il rougit, et surtout il ne dit plus rien. Cette indiscrétion à laquelle il a été forcé le met dans tous ses états. Il faut dire que même s’il avait lu la somme en EURO au lieu de la somme en Francs, il aurait sursauté pareil ! Il ne pouvait pas accorder un service de ce genre à un type aussi fortuné. Un type hors catégorie pour une fortune hors normes. Il me pria une nouvelle (et dernière) fois de partir en me disant que je trouverais certainement une solution à mon problème. La seule solution pour moi, malgré ma fortune, était d’attendre deux heures que la poste lève son rideau de fer. Quelle infortune !
Dam.
Veiller toute la nuit ne veut pas forcément dire faire une nuit blanche ; pas dans mon cas en tout cas, puisque j’étais dans une cadence nuit/jour depuis une semaine - rythme spécial, qu’une absence d’activité avait motivé. Et je me rassurais encore en me disant que c’était un sort dévolu aux artistes. Et comme j’appréciais ce que je trouvais à me mettre sous la dent sans trop me fatiguer, j’économisais des forces vives, et reprenais goût à la vie et au travail. Ce changement de cadence avait eu un effet positif sur moi et le résultat : j’avais d’avantage avancé les travaux chez moi en trois jours qu’en trois mois ! Un déclic s’était produit, comme par miracle (mais un miracle humain puisque j’étais seul à l’origine de cette évolution). Dieu ne s’est jamais pris pour dieu, il ne s’est jamais considéré comme tel, tout puissant et maître absolu de tout, il s’est simplement contenté d’exercer ses talents, qui sans doute étaient prodigieux (guérisons spectaculaires, pouvoir de défier les lois élémentaires de physique comme celui de marcher sur les eaux, etc.) Des exploits toujours pacifiques que les autres humains ont pris pour de la provocation intolérable.
Ils ont mal compris et on ne refait pas le monde, d’autant qu’il semble ne jamais devoir évoluer. Changer vraiment.
Cette petite parenthèse pour expliquer mon changement brutal de comportement face à l’adversité et au labeur : plus rien ni personne ne me faisait reculer. J’avais sans doute touché le fond du chaudron graisseux... Mais surtout en avais-je mare de subir. Alors maintenant, la solitude, la pauvreté, la maladie, sont autant de grands mots qui ne me touchent plus, pour les avoir vécus personnellement et dans l’indifférence générale. Mais où est l’évolution alors ? Et bien dans le fait que je ne me regarde plus avec dédain dans la glace de la salle de bains. Et c’est pas bénin.
(Au tabac, au p’tit matin)
- Je peux vous faire un chèque ?
- Oui, bien sûr !
- Mais est-ce que je peux vous faire un chèque qui dépasse un peu la somme prévue ?
- Je ne comprends pas, dit le buraliste, étonné.
- Je vais vous expliquer, c’est très simple. J’ai besoin d’argent liquide, et je ne peux pas attendre l’ouverture de la poste. Aussi, j’ai pensé que vous me rembourseriez la somme ajouté pour me permettre de faire mon achat au plus vite. Vous comprenez ?
- Oui, je crois.
Le type aurait dû demander au client roi : combien d’argent liquide voulez-vous ? Au lieu de cela, il me dit : "C’eut été avec plaisir de vous rendre ce service, mais j’ai bien peur malheureusement que ce ne soit impossible d’accepter. »
Malgré tout, parce qu’il était très tôt et qu’il n’y avait que moi à la caisse, je décidai d’insister encore.
- J’ai conscience que c’est assez original comme proposition, et c’est d’ailleurs la première fois que j’agis ainsi. Mais j’y suis vraiment contraint, autrement, vous pensez bien... N’y voyez aucune entourloupe surtout. C’est simplement pour un service. Vous n’aurez qu’à expliquer au patron quand vous ferez les comptes que le client s’était trompé en écrivant la somme, et que c’était son dernier chèque. Ainsi, vous lui avez rendu la différence en espèce.
- Mais le problème n’est pas là ! JE suis le patron. Ce que je veux vous dire, c’est qu’on a une ligne de conduite à respecter si nous ne voulons pas être discrédité au près du public. Et vous savez que les choses s’apprennent vite dans les bourgades, mêmes maritimes.
- Et comment l’apprendraient-ils, les gens, puisqu’il n’y a personne pour entendre notre grande discussion ?
- Il y a vous et moi, et c’est déjà beaucoup trop. Si vous ne pouvez pas me régler simplement, en chèque ou en espèce, partez. Allez-vous en.
- Mais qu’est-ce que vous allez donc imaginer ? Après la phobie des potins, c’est celle du chèque sans provisions ? Je vous aurais demandé d’accepter un chèque d’un montant inférieur à la somme demandée, en d’autres termes que vous me fassiez crédit, j’aurais compris... Je ne l’aurais jamais fait du reste, soyez tranquille. Je tiens à ma réputation. Je n’ai aucune confiance en votre discrétion. Vous en auriez parlé autour de vous, à vos amis ou aux collègues de travail, sûrement à vos collègues, en rigolant. Mais là, admettez que c’est différent. >>
J’avais un relevé de compte de la veille que j’avais oublié dans ma poche ; je le lui montre. Il commence à s’impatienter et même à être gêné. Il rougit, et surtout il ne dit plus rien. Cette indiscrétion à laquelle il a été forcé le met dans tous ses états. Il faut dire que même s’il avait lu la somme en EURO au lieu de la somme en Francs, il aurait sursauté pareil ! Il ne pouvait pas accorder un service de ce genre à un type aussi fortuné. Un type hors catégorie pour une fortune hors normes. Il me pria une nouvelle (et dernière) fois de partir en me disant que je trouverais certainement une solution à mon problème. La seule solution pour moi, malgré ma fortune, était d’attendre deux heures que la poste lève son rideau de fer. Quelle infortune !
Dam.
Dernière édition par Dam le Dim 8 Avr - 9:11, édité 1 fois
Re: Pourquoi moi ?
C'est un extrait ?
Parce que ça laisse sur sa faim...
Une faute de frappe: public, pas "publique"; trop de "et" à mon goût.
Que le patron ne connaisse pas le coup du chèque à valeur ajoutée, c'est du domaine de l'impossible. Ce n'est quand même pas une pratique si rare que tu l'imagines.
Voilà, un court commentaire qui vaut ce qu'il vaut, mais au moins, c'en est un.
Parce que ça laisse sur sa faim...
Une faute de frappe: public, pas "publique"; trop de "et" à mon goût.
Que le patron ne connaisse pas le coup du chèque à valeur ajoutée, c'est du domaine de l'impossible. Ce n'est quand même pas une pratique si rare que tu l'imagines.
Voilà, un court commentaire qui vaut ce qu'il vaut, mais au moins, c'en est un.
zenobi- MacadMalade
- Messages : 487
Date d'inscription : 14/02/2012
Re: Pourquoi moi ?
Je n’imagine rien.
Merci tout de même de ton intérêt pour mes mots
Dam, intérêt prononcé.
Merci tout de même de ton intérêt pour mes mots
Dam, intérêt prononcé.
Re: Pourquoi moi ?
Une situation qui est bien réelle.
J'ai beaucoup aimé te lire dans cette nouvelle qui est agréable à lire ( entre autre).
Tu sais qu'en Belgique, ça se pratique couramment et normalement. Dans certains magasins, tu demandes une sommes, tu files ta carte et ils te la donnent comme une banque.
En France, tu files un billet de 50 euros ( je n'ose même pas parler des 100 et 200 !!!) et on te regarde comme si tu avais tout le matériel chez toi pour le fabriquer et là, avec un doigt pointé sur le panneau, le patron te regarde avec l'air de dire : "t'es aveugle ou quoi"?
En gros est marqué : NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES BILLETS DE 50,100 ET 200 EUROS!!!!
NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES CARTES BANCAIRES INFÉRIEUR A 15 EUROS !!!
NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES CHÈQUES!!!
Et ceci n'est PAS une fiction.
J'ai beaucoup aimé te lire dans cette nouvelle qui est agréable à lire ( entre autre).
Tu sais qu'en Belgique, ça se pratique couramment et normalement. Dans certains magasins, tu demandes une sommes, tu files ta carte et ils te la donnent comme une banque.
En France, tu files un billet de 50 euros ( je n'ose même pas parler des 100 et 200 !!!) et on te regarde comme si tu avais tout le matériel chez toi pour le fabriquer et là, avec un doigt pointé sur le panneau, le patron te regarde avec l'air de dire : "t'es aveugle ou quoi"?
En gros est marqué : NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES BILLETS DE 50,100 ET 200 EUROS!!!!
NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES CARTES BANCAIRES INFÉRIEUR A 15 EUROS !!!
NOUS N'ACCEPTONS PLUS LES CHÈQUES!!!
Et ceci n'est PAS une fiction.
Re: Pourquoi moi ?
En ‘somme’, et sans vouloir polémiquer, c’est d’actualité et bien à propos. Le client n’est plus roi, normal, c’est la crise. Cette dernière annonce peut-être la fin d’un système qui sait ?
Dam, petit-grand-moyens
Dam, petit-grand-moyens
Re: Pourquoi moi ?
J'ai lu et apprécié !
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: Pourquoi moi ?
J'ai aimé lire cette petite histoire, mais je reste moi aussi sur ma faim... Comme par exemple pourquoi a t-il si grand besoin, maitenant toute de suite de cette somme? Beau portrait, déssiné avec soin.
debby- MacaDeb
- Messages : 12
Date d'inscription : 27/07/2013
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