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Ils étaient venus...

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Message  Dam Dim 8 Avr - 9:00

Ils étaient venus...


Ils étaient venus dans l’intention de trouver “la riche héritière”. Pour une fois, c’est l’ami de mon cousin qui avait choisi le camping, un camping trois étoiles qui n’en valait pas une ! Ils avaient du acheter les étoiles comme on achète un verdict. Les deux amis étaient représentant de commerce et savaient de quoi ils parlaient. Ils menaçaient déjà d’engager des poursuites pour nuire à la réputation des lieux.
Ils ont débarqué un après midi où j’étais seul à la villa. Ils étaient quatre ; mon cousin Jim, son ami Steph et sa soeur Carine, un autre ami Seb que je connaissais bien. On a passé l’après midi à la plage au grand plaisir de mon cousin qui n’avait encore piqué une tête. J’étais allé le soir-même avec eux pour profiter d’une soirée différente et je leur avais fais remarquer que tous les occupants de ce camping étaient des étrangers, et qu’il n’avaient pas l’air de beaucoup souffrir. S’il devait y avoir réclamation, c’est d’eux qu’elle devait venir, pas des Français. Mais les étrangers en vacances en France ne disaient jamais rien. Ils passaient, profitaient des lieux et surtout, surtout de la monnaie faible ; en somme, ils profitaient deux fois plus. Pour les amis français, le camping était cher, pour les autres, il était honnête : ils ne gagneraient jamais rien sans leur soutient. C’était clair et je leur en avait bouché un coin, n’étant pas de la partie “commerciale”. - “Je le suis à ma façon, disais-je, je vends des tableaux. - Des tableaux de maîtres ? - Non, des tableaux de moi. Au kilomètre ! Désolé pour vous". - Pourquoi tu dis ça ?" - Ah ! Mais je vous connais vous autres, les commerciaux". - Quoi ? (réponse typique) - Quoi quoi ? Je vous connais, c’est tout. - Explique ?" - J’ai rien à expliquer." - Dommage pour toi (dirent-ils avec le sourire, comme s’ils avaient remporté une victoire) - Tu ne crois pas si bien dire ; quand ça sera dommage pour vous autres, les poules auront des dents". - Et les vaches auront des ailes.. et elles pourront parler". - Elles parlent déjà (dis-je en les regardant, avec un clin d'oeil) L’ambiance était bonne enfant, mais c’était primordiale que je leur apprenne qui j’étais, afin de gagner leur sympathique respect.

La soeur du copain, une ado de dix sept ans, suivait le débat avec intérêt et amusement. Elle sourit quand elle comprit que l’avantage était pour personne dans cette discussion, même si j’avais gagné au bras de fer. J’étais plus costaud qu’eux. Mais Stéphane, le frère, n’aimait pas perdre. J’avais gagné son estime et c’était pas une mince affaire. Il semblait attendre avec intérêt l’issue de cette soirée.

Après l’heure de tennis, nous nous retrouvâmes à la terrasse du restaurant, tout en haut, pour une boisson fraîche non alcoolisée. Mon cousin avait retiré son maillot de corps trempé de sueur. Le copain était moins poreux, plus sec, et victorieux. Plus vif aussi, sérieux au jeu, tandis que Jimmy s’en prenait furieusement à sa raquette qu’il disait trop lourde...

À suivre...

*


Ils étaient venus... (suite)

L’animal dans l’histoire, c’était aussi le cousin avec sa petite portée ; il en ratait pas une pour faire le pitre et paraître drôle, ce qu’il réussissait une fois sur trois - de mieux en pis, donc.

«3 andouilles et 1 thon», avait dit bien fort le serveur qui dressait leur table ; ils étaient tous au garde-à-vous. Il y a eu un silence et des rires étouffés alentours, rien à faire ! C’était cuit.
- Mais c’est trop cuit leur truc... et il manque les chocolats avec le café ! On va se plaindre à la direction, si ça continue ; si on continue de nous traiter comme des français ! On se sent déjà pas chez soi, isolés seuls au monde, alors faut pas abuser. C’est trop ! cher...

C’était devenu habituel chez eux de faire des scènes au restaurant, et j’y eu droit moi aussi, à leur démonstration de force, à leur esprit revanchard et teigneux, bien décidés à faire parler d’eux, sinon à se faire remarquer (respecter serait un bien grand mot, les concernant. Je ne me risquerais pas sur ce terrain, où plutôt sur ce cours où ils ne joueraient jamais leur tête à L'ATP) C’était un jeu pas toujours très net, donc, mais pris sous l’angle de la plaisanterie, ça pouvait passer. C’était même drôle.

Drôle ? Sauf qu'il y avait un sérieux dans la bande des trois gus (je ne me compte pas comme c'est pour du beurre!) Instruit, des études commerciales, pas hautes mais longues, suffisamment toutefois pour être victorieuses cette année-là, couronnées de succès quoi ! Il tenait tête au serveur pour le café tiède sans chocolats ! Il demandait à voir le gérant, il voulait discuter l'addition - la note salée ! Bien, sauf que… Il voulait bien et beaucoup, que c'en était louable et respectable - remarquable ! (un point pour lui, la balle ailleurs) - Sauf que donc ici, on ne contestait jamais les notes, on consommait et on payait après. Il ne le savait pas, moi si. Il ignorait gravement où il mettait les pieds...

Il était sans gêne le cousin, et les autres suivaient sans rien dire. Moi y compris. Vous comprendre ? À la plage, il avait jeté sa serviette et son sac autours d’une autre marine avec des poissons blancs et rouges imprimés. De loin ça ressemblait à une plaquette géante de Géluprane ! Croyait-il inconsciemment provoquer le destin en attirant de la sorte “la riche héritière” ?
La femme d’âge mûr sortit de l’eau en pestant après nous, en regardant ailleurs, ses pieds.
Réflexions faites, on ne lui avait pas pris ses affaires mais seulement piqué sa place ; c’était peut-être un délit encore plus grave ? Pour elle, qui n’avait sûrement pas dû subir l’épreuve du vol, c’était apparemment très grave. Nous riions, et surtout moi, de sa réaction intempestive un temps soit peu excessive. Une pauvre idiote, pas plus bête que pauvre ; elle le regrettera toujours ; toute sa vie n’était qu’un immense regret, elle nous en avait donné la preuve en direct, servie sur un plateau puant d’algues et d’éponges suintantes, à l’image de son existence. La pauvre. Mon cousin en était tout excité, à la fois satisfait et rassuré. C’était une de ses actions victorieuses et ça mangeait pas de pain ! Mais ça valait le déplacement quand même. Quand il avait gain de cause, Jim, c’était grandiose ! On pouvait pas en dire autant avec les gonzesses. Des râteaux à la pelle qu’il se prenait (surtout à la plage) ; c’était pas le genre des rencontres éphémères, passagères. Il en avait pris le parti d’en rire, même si je savais que ça le peinait (disons plus courtoisement que ça lui pesait).- Tu votes qui ? Le Pen ? C’est peut-être l’explication ?

Il était assez intelligent pour ne pas laisser la tristesse le gagner et ravaler son sempiternel sourire de vendeur. Son sourire, c’était ça, sa force. Mais je ne l’avais pas toujours vu comme ça, et je me réjouissais en secret qu’il ait choisi l’humour plutôt que la détresse. Ça lui allait bien et ça lui ressemblait bien, c’était bien. Un adepte du bien, une belle philosophie ! Dieu sait où cela pouvait le mener. J’avais ma petite idée... Mais le présent est roi en vacances, laissons le passé et l’avenir de côté ; les vacances sont faites pour oublier et s’amuser. Aussi courtes soient-elles, elles ne sont sûrement pas faites pour se construire un avenir ! Tout était futile, passager éphémère et sans importance. Une sacrée détente, vous ne trouvez pas ? Je ne sais toujours pas bien si c’était bien ou mal cette attitude à long terme, mais il n’avait pas l’air de trop en souffrir ; les soucis, le travail, la réussite, l’argent, le plaisir dans le travail, le bonheur dans le couple, le divin dans la vie... autant de questions essentielles qui n’avaient pas de réponses ici.

Tout ça pour dire qu’il avait deux natures, mon cousin Jim, et du bagou à revendre ! Deux personnalités qui lui conféraient des comportements radicalement opposés, et ce n’était pas tout. Il avait aussi de multiples personnalités “physiques”, mais cela demande bien quelques éclaircissement. Disons que tour à tour il ressemblait à Mel Gibson (dans Mad Max, avec son masque tubas cagoule et ses palmes), Shun (pour ne pas dire connerie ! dans James Bond OO7, surtout avec son pistolet harpon !) Et le plus bizarre, c’est que chaque fois qu’un acteur sortait de l’ombre pour devenir une star, il avait ses traits, comme par miracle ; la dernière en date (pour cet été 98) étant l’acteur américain George Clooney (lui aussi, est un “rat”) - mais était-il cloné ?
C’était toujours des stars américaines, toujours. Mais que tout le monde se rassure (lui compris), il n’était elles qu’en surface et le temps d’un été.


Dam.
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Ils étaient venus... Empty Re: Ils étaient venus...

Message  Sylvie Ven 13 Avr - 14:49

J'ai pris du temps pour te lire et crois moi ( comme quoi c'est bien parfois la pluie...) j'ai eu du plaisir à te lire autant pour l'histoire de ce cousin aux milles visages que dans la façon que tu as eu de raconter avec des passages d'humour à prendre au vol et sans modération.

Un moment de plaisir que j'aurais aimé partager avec d'autres mais visiblement.... Shocked

Dommage pour vous na! Razz
Sylvie
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