Mes jours étaient comptés comme deniers au fil

Mes jours étaient comptés comme deniers au fil


Le temps depuis longtemps prend ses quartiers d'hiver
Entre les lignes bleues d'un cahier d'écolier
Où viennent s'échouer quelques mots d'amitié
Rescapés des amours coulant entre deux vers.

Les années sont passées sur chacun de mes jours
Laissant des souvenirs pour quelques vies entières
A bâtir une église avec son presbytère
Et un pommier planté au milieu de la cour.

Que seraient les demain sans l'attente des veilles
De bien trop longues nuits à battre le tambour
Au pied de ces hauts murs qui protègent l'amour
Du démon qui s'endort au pays des merveilles ?

Mes amours sont parties pour des séjours meilleurs
Vers un Eden discret à l'ouest de ma mémoire
Cacher leur feu aux joues sous les dentelles noires
Dont se paraient les corps à l'orée du bonheur.

Mes jours étaient comptés comme deniers au fil
Des bas tombés du lit où somnolait la soie.
Légers comme un soupir ils valent bien le poids
Des quelques gouttes d'eau qui perlent de mes cils.


Nilo.

pfff, je ne l'avais pas vu !!
et ne suis pas la seule apparemment !

Ce poème, Il donne envie de te l'essuyer cette larme car il touche.

Oui, il est délaissé, comme les compte-fils que plus personne n'utilise et dont plus personne ne sais ce qu'ils sont.

Nilo, deniers de Judas.

Pas pour moi en tout cas ...

Le 9 janvier devait probablement faire parti des jours que je me suis accordée et du coup, ce poème, ben je ne l'avais pas lu.

Heureusement, ici, y en a toujours un qui va rechercher l'ascenseur et du coup je peux réparer mon oubli.

Je n'ai pas eu la même émotion que sur certains de toi mais je reconnais qu'une fois de plus c'est fort bien écrit.

Sylvie

Je le découvre aussi, et je suis très émue

Il fait son poids de mélancolie...


Edit : juste un bémol, je n'aime pas tellement
""à l'ouest de ma mémoire"
Je trouve que c'est très difficile à dire et que ça sonne... étrange

Vous dire...que je ne vous ai déjà dit ?
Vous savez tout...déjà !
Simplement, je passe

H.

Mes jours étaient comptés comme deniers au fil
Des bas tombés du lit où somnolait la soie.
Légers comme un soupir ils valent bien le poids
Des quelques gouttes d'eau qui perlent de mes cils.


dis-moi c'etait du 100, 200, 250 deniers ? C'est que ça vaut beaucoup d'argent (et de fils à compter) pour quelques gouttes d'eau !

Sans blagues cette strophe est très belle !

Chantal

Que des femmes ! Quel bonheur !

Nilo, merci les filles.
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PS. Moi aussi ce "ouest" me gène, je réfléchis à un changement de direction.