Minuit 30 quelque part,

Quitter les jardins de l'aurore pour les frondaisons du soir à peine sorties du crépuscule.
Glisser entre deux bras lents mouillés par la nuit moite sans empreinte désormais.
Le sable n'a plus rien à écouler.
Le puits à promettre.
La vérité sort habillée d'ombre à présent.
L'on sent, sans le préciser, la fin dans les grosses veines qui sculptent nos mains posées.
Elle circule bleue et noire.
Une sorte d'encre définitive qui suggère.
Elle est ce sang, cette rondelle pure qui marque nos pas dans l'oubli.
Quitter les jardins de l'aurore pour les frondaisons du soir qui emportera nos frêles esquives.

J'y ai vu le temps, après qu'il ait rempli quelques vasques immobiles
avec des tas d'oiseaux grisonnants qui font des ronds dans l'ombre

La nuit déporte les conseils.

Nilo, rarement deux heures de sommeil consécutives.