Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56957 messages dans 10922 sujets
Le chien défenestré.
3 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Le chien défenestré.
aux dernières nouvelles il n'y avait personne dans cette carcasse
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
il y a une rue où j'habite depuis peu c'est une situation enviable
on n'est jamais assez content hein pauvre con
toi t'es logé et tu pleures
d'ailleurs tout ce qui peut manger
et jouir d'une sorte de liberté sous caution mais enfin ça y ressemble
tout ça se doit de sourire
par décence
en tout cas pour ce que j'en sais une majorité de passants de ma rue
ont fière allure
on dirait qu'ils savent où ils vont
ils sont là avec leur conjoint leur animal domestique et leur formulaire administratif
et ils sont contents
la vie c'est fait pour se vivre
par décence
mais aux dernières nouvelles je n'ai vu personne dans cette carcasse
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
on dirait des filins d'ombres qui s'entremêlent et puis qui brûlent
et comme tout grince et se déforme
viennent les masses
ça hurle et ça se propulse et se brise en chocs sourds
et dans la nuit qui vient de tomber
on a défenestré son chien et plus de maman
et plus de présence autour
on mange sa terreur comme du pain et on lèche les miettes
hier je me suis réveillé pendant la défenestration du chien et le chien c'était moi
défenestré par moi ensuite j'ai senti parce que j'étais pas mort
le petit glouglou chaud du sang
le vent dans mes poils et le bitume sous mon flanc et ça
je dois dire que ça fait du bien
c'est les choses qui se palpent qui vibrent
et dans ce qu'elles vous disent y'a la terre comme une gifle de vie qui pulse
ça m'a fait du bien
parce qu'aux dernières nouvelles je n'ai senti personne dans cette carcasse
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
rappelle-toi ta dernière rencontre mon petit lectorat hermaphrodite
rappelle-toi la dernière fois qu'un compagnon respiratoire
ne t'a pas servi la même merde en salade qu'ailleurs
les mêmes obséquiosités grotesques
le même égo en treillis
la même culture conservant un équilibre enviable entre l'élitisme et le populaire
la même trajectoire de vie justifiée par le hasard et puis et puis comment dirais-je
toute cette logorrhée de bouse qui se veut autre chose parce qu'elle porte un smoking
par décence
et que c'est par décence que tu habites ce corps et le tolère et le bichonne
malgré que des fois il te répugne
que tu lui ferais bien du mal
et que si tu mettais tes petites lunettes pour voir mieux
ça serait pas très beau à voir comme tu pars en sucette
dans l'abîme
mais le chien sur le bitume il sait lui il a vu près du théâtre pendant qu'il mourait sans rien dire
qu'on avait laissé crever un petit garçon dans une cave avec des chaînes
et quand il était mort fantôme
on lui avait remis la chaîne encore
et que c'est pour ça qu'il l'avait défenestré
on ne va pas se tuer soi-même puisqu'on est déjà mort
on prend ce qui vient
alors le chien pardonne
Z 08 06 12
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
il y a une rue où j'habite depuis peu c'est une situation enviable
on n'est jamais assez content hein pauvre con
toi t'es logé et tu pleures
d'ailleurs tout ce qui peut manger
et jouir d'une sorte de liberté sous caution mais enfin ça y ressemble
tout ça se doit de sourire
par décence
en tout cas pour ce que j'en sais une majorité de passants de ma rue
ont fière allure
on dirait qu'ils savent où ils vont
ils sont là avec leur conjoint leur animal domestique et leur formulaire administratif
et ils sont contents
la vie c'est fait pour se vivre
par décence
mais aux dernières nouvelles je n'ai vu personne dans cette carcasse
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
on dirait des filins d'ombres qui s'entremêlent et puis qui brûlent
et comme tout grince et se déforme
viennent les masses
ça hurle et ça se propulse et se brise en chocs sourds
et dans la nuit qui vient de tomber
on a défenestré son chien et plus de maman
et plus de présence autour
on mange sa terreur comme du pain et on lèche les miettes
hier je me suis réveillé pendant la défenestration du chien et le chien c'était moi
défenestré par moi ensuite j'ai senti parce que j'étais pas mort
le petit glouglou chaud du sang
le vent dans mes poils et le bitume sous mon flanc et ça
je dois dire que ça fait du bien
c'est les choses qui se palpent qui vibrent
et dans ce qu'elles vous disent y'a la terre comme une gifle de vie qui pulse
ça m'a fait du bien
parce qu'aux dernières nouvelles je n'ai senti personne dans cette carcasse
qu'une absence
peu de choses et pas de causes
ni conséquences
rappelle-toi ta dernière rencontre mon petit lectorat hermaphrodite
rappelle-toi la dernière fois qu'un compagnon respiratoire
ne t'a pas servi la même merde en salade qu'ailleurs
les mêmes obséquiosités grotesques
le même égo en treillis
la même culture conservant un équilibre enviable entre l'élitisme et le populaire
la même trajectoire de vie justifiée par le hasard et puis et puis comment dirais-je
toute cette logorrhée de bouse qui se veut autre chose parce qu'elle porte un smoking
par décence
et que c'est par décence que tu habites ce corps et le tolère et le bichonne
malgré que des fois il te répugne
que tu lui ferais bien du mal
et que si tu mettais tes petites lunettes pour voir mieux
ça serait pas très beau à voir comme tu pars en sucette
dans l'abîme
mais le chien sur le bitume il sait lui il a vu près du théâtre pendant qu'il mourait sans rien dire
qu'on avait laissé crever un petit garçon dans une cave avec des chaînes
et quand il était mort fantôme
on lui avait remis la chaîne encore
et que c'est pour ça qu'il l'avait défenestré
on ne va pas se tuer soi-même puisqu'on est déjà mort
on prend ce qui vient
alors le chien pardonne
Z 08 06 12
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Le chien défenestré.
J’ai aimé le rapport chien-laisse (t) tomber.. Léger et profond. Bon.
Dam, collier d’argent-rit.
Dam, collier d’argent-rit.
Re: Le chien défenestré.
Ce que j'ai aimé dans ton poème c'est cette lucidité envers tous ces gens qui ont oublié leur propre vie.
Travail
Un mot qui devient presque une obligation sinon, on n'est rien !
Du coup, je pense à ces deux phrases qui vont si bien ensembles.
" je travaille pour payer ma voiture
et je paye ma voiture pour aller travailler"
Quant au chien "vide" je pense que bien des personnes sont vides à l'intérieur
et pourtant combler sa propre vie n'est pas une perte de temps mais une
grande richesse qui n'appartient qu'à soi.
Bel instant de lecture pour moi avec mon interprétation ( je suis peut être "hors sujet" mais
c'est ainsi que je l'ai vu)
Travail
Un mot qui devient presque une obligation sinon, on n'est rien !
Du coup, je pense à ces deux phrases qui vont si bien ensembles.
" je travaille pour payer ma voiture
et je paye ma voiture pour aller travailler"
Quant au chien "vide" je pense que bien des personnes sont vides à l'intérieur
et pourtant combler sa propre vie n'est pas une perte de temps mais une
grande richesse qui n'appartient qu'à soi.
Bel instant de lecture pour moi avec mon interprétation ( je suis peut être "hors sujet" mais
c'est ainsi que je l'ai vu)
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 8:55 par Io Kanaan
» Manoir-forteresse
Hier à 9:01 par Io Kanaan
» Grandeur d’un ambipachyderme
Dim 24 Nov - 9:30 par Io Kanaan
» Marin d’eau douce
Sam 23 Nov - 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan