ombre

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souveraine à demi
mais lasse d'être vaine
sous mon pas triste et sombre
l'écume à mon chemin
tisse un manteau de roi

tremble ma nuit inquiète
dans la voix qui t'ignore
les mots sont le reflet de ce qui nous dépasse

la force de l'errance
raconte ce que tu sais
ce qui vit sous ce toit
le pli tendre et sacré d'une parure de soie

tremble ma nuit inquiète
d'avoir couru sur moi

quand le vent croit se taire
mon cœur bas croise une ombre

si ce n'était pas toi





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Un poème dépouillé de tout pathos ou d'effets convenus. Ici c'est la vision qui prime, et les mots, les images, les couleurs...la voix ! Enfin la concisions des vers, la fulgurance du geste authentique. C'est attrayant.

souveraine à demi
mais lasse d'être vaine
sous mon pas triste et sombre
l'écume à mon chemin
tisse un manteau de roi

L'ombre qui a suscité ces vers est sans doute véridique.

Un grand cru.

L'ombre devient moins inquiétante quand les mots ou le poème la cernent. Elle demeure ombre malgré tout. Ombre passe et le poème reste et il est beau !

Souvent quand j'ai fini de lire un poème je me dis que je n'ai pas bien compris et tout de suite après je me dis que la compréhension c'est aussi et surtout se retrouver, se trouver, dans les mots lus, se retrouver parcequ'ils sont un peu de nous et se trouver parcequ'ils nous touchent la peau et nous disent qu'on existe.
C'est les sentir se poser sur soi, sentir leurs grains, froisser leurs textures, c'est les prendre dans les mains pour les porter aux narines, humer leur exhalations, c'est aimer leurs agencements, leurs manières de se montrer... Bref comprendre c'est sans doute très physique.
Et ton ombre m'a franchement bien plu...

Un poème où la griffe de EZ montre son nez.

Elle a eu raison car j'ai eu un bel instant à vivre dans ta poésie.

En effet j'aime cette ombre...

Du grand Ez et sa maîtrise du poids des mots.
Et cette question comme un point final.

Nilo, trébuchet.