La vieille qui sarclait la tombe de son fils

dalles endimanchées ciel partout
poissé de chaleur
ça brûle sous les cuisses
le gamin s’amuse il compte

les minuscules araignées rouges
qui courent sur la pierre
de temps en temps jette un œil
sur la vieille
à côté

pliée depuis toujours
sur la couche du fils
lèvres dans le vide
elle semble lui donner
des nouvelles des vivants

elle pense que peut-être bien
il faudrait finir l’arrosoir
attendrir la terre encore
ça serait plus facile pour arracher
toute cette mauvaise herbe
qui pousse sur
l’absence

mais aussi ça irait trop vite
elle aime bien tandis que le gamin
recompte ses bestioles
la vieille
refaire le lit de terre
de son enfant

Un tableau qui me parle.

Félicitations !

Merci Io

Aurais-tu croisé ma grand-mère ?

Des détails touchants car ils sont gestes de la vie.

Carmen P. a écrit:Aurais-tu croisé ma grand-mère ?

Nan mais j'ai bien connu la mienne...

... et je la suivais dans ses pélerinages, mes enfants occupaient le temps en jouant avec les graviers... une contrainte consentie et je la regardais avec amour. J'ai écrit un poème sur ce sujet, il n'a pas toujours été compris (tant se mélangeaient des angles de vie différents)

Carmen P. a écrit:J'ai écrit un poème sur ce sujet, il n'a pas toujours été compris (tant se mélangeaient des angles de vie différents)

ça m'intéresserait de lire ça...

Je ne le retrouve plus, pourtant, je pense bien l'avoir posté sur Macadam.

J'ai dû changer le titre et je ne me souviens plus du titre premier. Je vais te l'envoyer en mp, car c'est un poème qui date bien de deux ans et je ne poste que les derniers poèmes que j'écris.