Il y avait

il y avait dans ta chevelure des saisons clandestines
dont les alizés de tes mouvements m’évente les parfums
je veux dire je suis encore cet homme offert aux perspectives
l’étoile sur l’épaule assis au zénith insulaire de ton sein
plongeant son regard comme une ancre en sa mémoire
et que m’importe tes capitaines aux peaux d’or je veux dire
moi ne suis-je et ne resterais-je pas celui qui lut le premier
ton port sur les langues de l’eau ne suis-je et ne resterais-je
pas ton premier lecteur comme un jeune naufragé l’est de l’île
antique où il s’échoue et naufragé je le suis-je veux dire attend
un peu laisse-moi  t’exprimer car si je suis riche comme un naufragé
de foires sous-marines de climats bateleurs de journées
olympiques et de jungles aux effigies vaudous de tes langueurs
où pareils à des carcasses de baleines blanches s’étouffent
des épaves d’hydravions quoi que j’explore où que je creuse
mais quoi que j’éventre le soir quand mes yeux de grottes
s’étirent à l’horizon ou que l’aileron immense du temps
me rappelle à la nuit je suis un homme couvert des guenilles
de ta présence et pires qu’une pieuvre est ma géante peine

Oui mais. Non.
Il y a de belles choses à la lecture. Mais il m'a fallu m'y reprendre à plusieurs fois, et je n'aime pas ça.
La densité de la forme écrite nuit sans doute à la générosité et la fluidité de l'intention.

Nilo, il y aura.

j'ai hésité, précisément. mais la forme
me convient ainsi -

tempétueuse.

Terrassement ou Cathédrale.
Les mots comme les pierres ont un destin que décide celui qui les travaille.

Nilo, bâtisseur.

alors là !

je ne peux qu’acquiescer, si tu me parles
d'architecture en littérature.

Il est vrai que le choix de la forme me laisse également perplexe, je vois ici, je lis des vers voluptueux, des métaphores léchées mais je me sens comme étouffé par ce bloc de mots massif. Enfin tout cela s'avère peu objectif, le poème est ce qu'il est finalement et il vivra quoi qu'il advienne.   

il y avait dans ta chevelure des saisons clandestines
dont les alizés de tes mouvements m’évente les parfums 
je veux dire je suis encore cet homme offert aux perspectives
l’étoile sur l’épaule assis au zénith insulaire de ton sein

plongeant son regard comme une ancre en sa mémoire                

j'ai du mal à y voir clair dans ce texte
mais c'est peut-être l'heure
a mon avis il lui faudrait une architecture de bonzaï

non d'un diable, cessez de vouloir
défigurer
mon poème !