La première balle.

voici, j’agrippe encore
quelque vague échelle de brume
au fond des nuits glacées
de l’inexistence
 
cherchant cette fois encore
le sursaut
 
l’œil vif peut-être, et la poitrine soulevée
d’une respiration nouvelle.
 
comme la faim se lève
me vient la certitude de ne jamais trouver
en cette terre
autre chose que de maigres chaos
 
de pauvres ersatz étendus sur le sable
offerts aux charognards
de ma sorte.
 
voici que j’exulterai encore
au goût familier d’une viande
déjà morte
 
ramasseur de douilles
clone sans courage.
 
d’où vient cette lenteur du monstre
cette gangrène de l’effroi
qui me ronge ?
 
il me semble n’avoir plus peur
la voix du vers tremble moins qu’hier
alors qu’il vienne
 
ce chaos sans chapeau
à pieds
et sans insigne
 
qu’il vienne
et nous nous verrons nus
tel que j’errais dans les nuits glacées
de l’inexistence
 
qu’il vienne
et je tirerai la première balle
 
 
Z 15 07 14

Lorsque j'ai eu fini de lire ton texte, j'y ai ressenti
comme cette colère dont les gens parlent souvent
mais en ne faisant rien  à ce chao total ou presque.

" d’où vient cette lenteur du monstre
cette gangrène de l’effroi
qui me ronge ?"

J'aime beaucoup ce passage.

" qu’il vienne
et je tirerai la première balle"

Cette chute est d'autant plus excellente
qu'elle résume LA colère qui boue de plus
en plus fort au fil de la lecture.



En tout cas, merci, merci de m'avoir permis
de te lire encore .
 

Bien que nos modes d'expression soient éloignés, le ressenti, lui, ne l'est pas tant que ça même à des âges lumière...
Tu gagnes en densité ++++

Un style expressif, un contenu émouvant.

ça faisait longtemps que je ne t'avais pas lu Z, j'ai bien aimé ta colère mature, en retenue et en froideur, tellement mûre et murée qu'elle finit par sortir comme tout le reste, froidement.
Sous ta plume même glaciale, on ressent comme une chaleur type organique, une sensation de "rage de vivre" quand même.

COUCOU Spandrell   

Contente de te revoir ici, et tu as fait de très bons choix
dans tes lectures

Merciiii  

le desespoir est un espoir qui se cache.
la colere remue les diables par la queue comme on touille son verre de rhum avec une paille de fer.