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In utero > Ulysse et Ses divers fragments !
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In utero > Ulysse et Ses divers fragments !
Texte de
Blog 2 NotesMat
Fragment 1.4 et suite (voir précédement sur le #Blog/NotesMat15 > Du soleil de plomb par brouetté : Du soleil de plomb par brouetté/Du spleen face à la brièveté de la vie...)
Sous-Titre : A force de vivre dans les fictions
Sommaire
1. Une forte impression + Journal à tenir chaque jour via Day One app
2. La méthode idéale pour mes prochaines fictions.
3. Le temps, cet ennemi invisible
4. Les lieux de passe
Une forte impression qui se poursuit inlassablement à cheval sur la nuit, si chaude et si riche en événements, je tente de retrouver mes esprit : le long de la route, j’étudie les mouvements sucrés des étoiles, une seule liasse de billet pour sceller ce pacte secret avec les ombres, et mon esprit s’évade et s’apaise face à la futilité de toute existence.
Je m’accroche à ce bref intervalle qu'on nomme le départ comme on s’agrippe aux lianes dans les jungles équatoriales.
Tout en étudiant la carte et mon journal de bord, en silence, j’attache les dernières lettres qui viennent de m’arriver par légions au paletot que je porte chaque jour, sous des brouettés de soleil vert.
C’est ainsi que j’ai tracé mon chemin, à travers le brouillard et les légendes irlandaises d’abord, puis d’ellipse en ellipse j’ai fini par trouver la situation narrative idéale pour mes prochaines fictions : des fœtus qui dorment en attendant les Lendemains Chanteurs.
Avais-je un ennemi tapi dans l’ombre comme tous les héros des Odyssées ? Sans doute, si je devais le nommer, ce serait le temps car celui-ci ne me laissait jamais longtemps au repos : à peine avais-je embarqué pour cette aventure qu’il m’arrachait des mains le clavier ou le carnet de moleskine pour me lancer sur les rails, me jeter dans un train ou un cargo, et les futures étapes de mon périple défilaient avant même que je puisse les visiter !
Malgré ce large monopole sur l’ensemble de mes décisions, je m’accordais des pauses dans cette course effrénée contre la montre, et optais, parfois, pour les lieux de passe et ainsi errer (en touriste point trop mécontent toutefois) à travers ce désert sentimental.
Un soir, alors que j’écaillais une dorade pour mon dîner, une idée me vint du plus profond de mes lobes cérébraux, défiant avec fierté tous ces simulacres de raisonnement habituels, car pour être honnête, c’était un périple qui avait commencé de façon tout à fait factice. Ainsi, dans le disque local, je réalisais que la chronique d’abord usuelle et théorique de mon Odyssée imaginaire, avec, classiquement à sa tête la locomotive des illusions, m’avait emporté bien plus loin que prévu…
J’étais arrivé dans un pays, une lande, une friche que sais-je, en mal de brut, l’abstrait était devenu insupportable à écrire, et ces termes mal définis et unilatéralement plats ne pouvaient et n’avaient pu d’ailleurs me faire vivre, à l’instar des héros de roman : Neal Cassidy par exemple voulait carrément m’aider à lacer mes chaussures de marche, mais j’étais bien trop occupé à zébrer de mots incertains carnets et écrans d’ordinateur, sans même me soucier si ils avaient été vécues.
Cette logorrhée, néanmoins, suivait pourtant une ligne droite pour arriver à son objectif final : la fin de cette quête ultime allait bientôt effacer les heures monotones et bien trop ordinaires de ce replis au profit du grand Passage à l’Acte !
Tout ce que j’avais écrit auparavant sur mon Blog (NotesMat) ce n’étaient que les vieilles bobines rayées d'un film à peine sorti et déjà vite oublié ; au retour, après de longues années hors du bercail le blockbuster remplacerait le navet… ! (Enfin me l’étais-je promis, tous ces piliers en pierres précieuses étaient en réalité censé soutenir un lobby souterrain afin de mieux miner ses fondations…)
Aujourd’hui, exilés comme moi dans un petit port de pêche, des Loch Ness décérébrés, lentement entraînées par la dérive des glaces s'unissent sur le comptoir où j’écris ces dernières lignes ;
Se dessine à nouveau sur un terrain aussi accidenté que cette prose le schéma classique d’une fuite vers l’avant. Vers nul part, devrais-je dire, ou vers un Ailleurs déraisonnable, là où je pourrais chercher le sens de ces horizons indéchiffrables, ces somnambules qui se battent contre les froids et machiavéliques moulins à vent.
Sur la route, de nombreux stigmates se dévoilent sur mon corps endolori et ces plaies ne semblent vraiment affecter personne. Tant mieux. Ainsi, la route m’emportera plus facilement vers le grand large, la liberté absolue.
Un jour, au beau milieu d’une épidémie mondiale, un vieillard m’accueille dans une sorte de jungle babylonienne, c'est un aveugle jovial que le vent des steppes a conduit jusqu'ici, après de longues migrations. L’entendez-vous vaticiner contre les Grands Papes libertins de notre époque ? Pourquoi lui aussi ne pourrait-il pas en profiter ?
Pour me distraire, il m’indique une fille charmante qui tient, dans le voisinage, une salle de cinéma très privée, uniquement à guichet fermé. C'est un haut-lieu de débauche qui a atteint des sommets dans ce domaine, me promet-il.
Une nymphette aux yeux de chats, comme il la décrit joyeusement, c’est elle la Marquise des ruelles malfamées quand la ville ensommeillée, dans l'attente craintive d’une aube grise et jamais acquise, envoient les rêves érotiques de ses mômes jamais fatiguées, pulser toute voile ouverte à l’intérieur de ces cabarets où le jazz à l'accord abrasif fait valser les sensuelles brunes et les blondes à demi masquées à la lueur de la pleine lune.
Celle-ci se sert de ses éclipses comme carburant névrotique et la fête gagne alors la campagne, aussi fiévreuse que jalouse, sous une épaisse mais fictive fumée. Les visages en sont imprégnés, les effluves se mêlent au passage d'un vin opaque et sournois ; à mesure qu'ils disparaissent, laissant place à d'autres parfums, tous incroyablement plus cadencés les uns que les autres, j’observe le lent écoulement du temps, le dos légèrement vouté et tente de décrire ce moment si extraordinaire.
C’est le début d'une histoire qui ne s'éteindra que de longues années après cette période néo-colonialiste. En son sein la mémoire à l’état embryonnaire d’un Kerouac facétieux et au centre de la scène, cette solitude des visages dont le regard trahit une intense noirceur envie de vivre.
Contemplant de loin cette foule, je désire capter cette étrangeté, comme aimanté par ce vide sidéral d’une taille considérable.
Cette vie absurde que ces individus menent tous les jours, semble pourtant riche en perspectives nouvelles, comme si elle est guidé par l’étrange effet des lanternes, en cette nuit d’automne.
A présent, c’est clair et soluble malgré l’incohérence de l’alcool : ces prisionniers, ils baignent dans un monde d’illusions, avec des rêves en intraveineuses dans les veines.
Ainsi, avant de terminer ce récit, je laisse le soin aux braves lecteurs de démêler le vrai du faux de cette traque existentielle.
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