Une ébauche du paradis

Du lin et du laine dans le temple,
Les vagues font la voile,
Une étoile dans le ciel provincial,
Le bleu foncé et ample,
Verts je dessine tes yeux sur ma toile,
Avec le crayon à mine simple,
Les arbres, la montagne,
Les vertus dansent en commun avec ses anges,
En écrasant la tête du serpent verdâtre, pal,
Le gros gisant sur son ventre,
Quand par la porte orientale j’entre,
Sur les voleurs parjurant tombe la grêle ou le graal,
En violet de levée la vengeance âpre,
Avec la dignité les fruits alors on mange,
Le verbe des rois-mages parle,
Du pain et oranges,
L’or et l’encens,
Écarlate du corail,
Le vin appellation d’origine Eden coule dans les veines, ce sang,
Le raisin sage,
Diapason de note la c’est l’argent, même la platine musicale,
Bronze des paroles travaillée par Michel l’archange sur la voûte des salles,
Toutes couleurs et notes sur les vêtements de Cendrillon tournante en tacts du bal,
Soit gardien de cet atoll qui m'est loyal, nage,
Ma peinture d'Arles.

Paradisiaque, en effet !