Point d'ancrage

Je m’appuie sur le dos du vent ;
il chante si haut que mes pieds
ne font qu’effleurer la terre.
Je glisse... sur des rails invisibles.
Lorsque j’oublie ce chemin d’air,
sur le sol dans les ornières,
lasse, je me tords les chevilles.
Je me bloque puis me débloque
dans un craquement de branche.

Un craquement de branche…
Grand-père, toi qui étais sourcier,
tu connaissais la noblesse
d’un certain bois de coudrier !

Moi, je ne vois pas le relief
des obstacles trop matériels.
Je plane… des objets je perçois
le palpable et la face cachée.
Dans l’espace où nous vivons ;
une suspension pour chacun.
Le mobile doucement s’anime,
en donnant corps au son.

Un oiseau du ciel, attiré
par ma voix, s’est blotti contre mon cou.
De l'autre côté mon chat le regarde.
Il s’étire et bâille, sa patte reste de velours.

Reste de velours !
La grâce aérienne et féline
Se repose au point de vibration
Dans l’oubli de la peur et l’agressivité.

L’oubli…

Un texte qui plonge dans l'infini de l'incompréhension de soi !

Il est plus facile de quitter le sol que d'avancer et c'est aussi une des façons de savoir rêver, imaginer!

Peut être que la seule chose que je regrette dans ton texte Carmen, c'est la répétition du mot "vent" qui a certes son importance mais des images ou d'autres qualificatifs pourraient être employés...Qu'en penses tu?

Au plaisir

Sylvie

Je dois dire que j'ai du mal à me laisser porter par ce texte.
Peut-être suis-je trop terre-à-terre.
Toujours est-il que je lui trouve plus de lourdeur que de légèreté. Comme s'il manquait d'air.

Vivement le prochain.

Nilo, attentif.

Sylvie, j'ai remplacé le deuxième mot "vent" par "son" - en donnant corps au son -
J'ai également changé le titre, en fait j'ai remis le titre initialement choisi et j'ai remplacé l'image du caténaire (pas jolie, jolie) par celle plus ordinaire des rails.

Merci à vous d'avoir lu ce texte où j'essaie de faire coïncider rêve et réalité, je ne sais si certains lecteurs peuvent y être sensibles.
Je précise que je sais me tourner vers le concret...ceci n'est que poésie.

Le titre est fait d'un jeu de mots que j'apprécie et qui va avec le texte..." le point d'encrage où il n'y a point d'encrage" !!

Le changement du mot "vent" est aussi justement imagé à mes yeux

Toujours à mes yeux, c'est un sujet difficile et fragile que tu as traité et je reconnais que tu t'es fort bien défendue même si à certains endroits on y ressent de la lourdeur...ce qui ne me gène nullement puisque ça me fait penser à ce vers : " je suis prisonnier de ma liberté" ( que je n'ai peut être pas inventé !!)

J'aime beaucoup cette image "Un craquement de branche…
Grand-père, toi qui étais sourcier, tu connaissais la noblesse d’un certain bois de coudrier !"

J'ai toujours eu moi même de la difficulté à remanier un de mes textes car au final , il n'a plus rien à voir ( souvent) avec l'initial...alors soit je le fais avant de publier ( ce qui n'est pas facile sans avis direct) ou alors je le laisse et je ne changerai que des mots pour un homonyme par exemple ( ce que tu as fait avec le mot " vent" )

BRAVO Carmen...!! j'apprécie aussi investissement

Au plaisir

Sylvie

Je suis revenue à ma première présentation, car la prose poétique ne convenait pas à ce poème.

Souvent, quand un poème est écrit et qu'il a bénéficié de toute notre attention poétique, il faut rester délicat lors des modifications à lui apporter - je l'ai remarqué aussi Sylvie.

Missing

Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.