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Élise 2/4
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Swann
Messaline
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Élise 2/4
Pour lire la première partie, veuillez suivre ce lien :ICI
2 - Tranche de vie
Cela faisait cinq mois que je vivais avec Élise et c’est ce matin-là que pour la première fois elle m’insupporta.
La bise qu’elle posa sur mon front en amont du café dans lequel je trempais le journal me fit mal, et je vis sans y croire un chat noir traverser le balcon.
En mon for fis un bond et la mort m’effleura tout comme un duvet d’oie.
Elle était belle se mouvant dans ses dentelles
Pourtant
Ses genoux dont la fine rotule roulait gracile sous la peau…
Voilà que l’eau bout pour son thé, elle joue l’enfant qui gesticule et me gourmande tandis que moi je bois, pantois, mon encre refroidie, mâchant les nouvelles de papier ramolli.
C’est indigeste et je n’ébauche pas le moindre geste pour la rejoindre dans l’exil qui la fauche.
Je suis gauche
Je peste.
Prunelles poudrées d’or, ailes de papillon
Tétons saillants
Cette allure infidèle...
J’étais au bord de ne plus partir mais n’en eus cure, sentant au plus profond de moi la colère m’envahir.
Le téléphone sonne, c’est ma mère.
Je désespère.
Nous répondons que oui, que nous viendrons dimanche.
Tranche de vie.
Mais mon cœur, maman, penche depuis longtemps pour une autre que toi, celle qui devant moi se déhanche.
La journée s’annonçait radieuse et j’allai faire ma valise.
Élise
Heureuse
Balaya quelques pages sauvées de la noyade
Cria à mes ouies les titres comme on dit une aubade
Se mit à son ménage tandis que coi je pliais mes chemises.
J’éprouvai une haine soudaine à son endroit.
Ses mollets
Ses pieds nus
Sa chair parcourue d’un frisson.
Je déposai un pantalon par dessus les chemises, sachant pourtant qu’il eut fallu le mettre au fond, disait Élise lorsque nous nous étions préparés pour Venise.
Je la détestai fermement.
Venise n’eut pas lieu.
Mon stylo plume n’écrit plus une note, plus une ligne depuis Élise.
Je trépigne
J’écume.
J’entends les accords hasardeux qu’elle compose, dépoussiérant le piano qu’elle referme comme un tombeau. Je n’ose hurler. Fais un effort suprême et ma glotte retient le cri. Je deviens blême, je la maudis.
Élise menait notre vie sans souci, tenant dans l’ombre mes partitions.
Une feuille emportée par la brise
Hirondelle insoumise
Un bonbon
Une cerise qu’on sirote.
Elle s’amusait de mon cœur mou et le mettait à la torture.
Elle inventait notre bonheur et m’entraîna dans l’aventure jusqu'à l’écueil.
Un courant d’air fit s’envoler des pages raturées.
Un concert de klaxons
Ruines béton
Colère urbaine.
Aspiration de la benne à ordures, qui brise, saine, mes ratures.
Bruits de pas au plafond.
La voisine.
Dont nous ne connaissions que les talons aiguilles à cinq heures du matin.
Chagrin, je fermai la fenêtre et bouclai mon bagage.
Pris de rage, je me mis à pleurer. Dans le miroir je vis
Délice
Les larmes ravager mon visage.
Caprice ! M’inflige-t-il.
Je rends les armes. Je suis à peine capable de moi-même. Je suis minable.
Je t’aime, me dit Élise en entrant et, voyant la valise, me parle d’Italie, où nous irons demain. Je serre les poings mais elle me traîne jusqu'au lit, me défait de tous mes effets. J’arrache ses dentelles et me laisse violer. Le chat noir guette au fond de sa prunelle qui quête mes regards. Je me raréfie. Je voudrais ne plus être.
Cela faisait cinq ans que je vivais avec Élise et de ce lit naquit une enfant.
Le téléphone sonne, c’est maman.
_____________________________________________________________________________Mes line3eme partie
2 - Tranche de vie
Cela faisait cinq mois que je vivais avec Élise et c’est ce matin-là que pour la première fois elle m’insupporta.
La bise qu’elle posa sur mon front en amont du café dans lequel je trempais le journal me fit mal, et je vis sans y croire un chat noir traverser le balcon.
En mon for fis un bond et la mort m’effleura tout comme un duvet d’oie.
Elle était belle se mouvant dans ses dentelles
Pourtant
Ses genoux dont la fine rotule roulait gracile sous la peau…
Voilà que l’eau bout pour son thé, elle joue l’enfant qui gesticule et me gourmande tandis que moi je bois, pantois, mon encre refroidie, mâchant les nouvelles de papier ramolli.
C’est indigeste et je n’ébauche pas le moindre geste pour la rejoindre dans l’exil qui la fauche.
Je suis gauche
Je peste.
Prunelles poudrées d’or, ailes de papillon
Tétons saillants
Cette allure infidèle...
J’étais au bord de ne plus partir mais n’en eus cure, sentant au plus profond de moi la colère m’envahir.
Le téléphone sonne, c’est ma mère.
Je désespère.
Nous répondons que oui, que nous viendrons dimanche.
Tranche de vie.
Mais mon cœur, maman, penche depuis longtemps pour une autre que toi, celle qui devant moi se déhanche.
La journée s’annonçait radieuse et j’allai faire ma valise.
Élise
Heureuse
Balaya quelques pages sauvées de la noyade
Cria à mes ouies les titres comme on dit une aubade
Se mit à son ménage tandis que coi je pliais mes chemises.
J’éprouvai une haine soudaine à son endroit.
Ses mollets
Ses pieds nus
Sa chair parcourue d’un frisson.
Je déposai un pantalon par dessus les chemises, sachant pourtant qu’il eut fallu le mettre au fond, disait Élise lorsque nous nous étions préparés pour Venise.
Je la détestai fermement.
Venise n’eut pas lieu.
Mon stylo plume n’écrit plus une note, plus une ligne depuis Élise.
Je trépigne
J’écume.
J’entends les accords hasardeux qu’elle compose, dépoussiérant le piano qu’elle referme comme un tombeau. Je n’ose hurler. Fais un effort suprême et ma glotte retient le cri. Je deviens blême, je la maudis.
Élise menait notre vie sans souci, tenant dans l’ombre mes partitions.
Une feuille emportée par la brise
Hirondelle insoumise
Un bonbon
Une cerise qu’on sirote.
Elle s’amusait de mon cœur mou et le mettait à la torture.
Elle inventait notre bonheur et m’entraîna dans l’aventure jusqu'à l’écueil.
Un courant d’air fit s’envoler des pages raturées.
Un concert de klaxons
Ruines béton
Colère urbaine.
Aspiration de la benne à ordures, qui brise, saine, mes ratures.
Bruits de pas au plafond.
La voisine.
Dont nous ne connaissions que les talons aiguilles à cinq heures du matin.
Chagrin, je fermai la fenêtre et bouclai mon bagage.
Pris de rage, je me mis à pleurer. Dans le miroir je vis
Délice
Les larmes ravager mon visage.
Caprice ! M’inflige-t-il.
Je rends les armes. Je suis à peine capable de moi-même. Je suis minable.
Je t’aime, me dit Élise en entrant et, voyant la valise, me parle d’Italie, où nous irons demain. Je serre les poings mais elle me traîne jusqu'au lit, me défait de tous mes effets. J’arrache ses dentelles et me laisse violer. Le chat noir guette au fond de sa prunelle qui quête mes regards. Je me raréfie. Je voudrais ne plus être.
Cela faisait cinq ans que je vivais avec Élise et de ce lit naquit une enfant.
Le téléphone sonne, c’est maman.
_____________________________________________________________________________Mes line3eme partie
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Élise 2/4
Les femmes fleur, on s'en lasse bien avant qu'elles se fanent...ça va mal finir je le préssent...
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Élise 2/4
ça me semble bien mal barré cette histoire. Le chat noir aurait dû lui faire hisser les voiles illico...Mais elle est si belle...
Histoire éternelle de la beauté fatale.
J'aime beaucoup comment tu mêles les détails du quotidien et l'angoisse qui monte. L'enfer d'un quotidien auquel on se raccroche pourtant.
Au fait c'est quand qu'on va chez ma mère ?
okidorvalisesbienrangées.
Histoire éternelle de la beauté fatale.
J'aime beaucoup comment tu mêles les détails du quotidien et l'angoisse qui monte. L'enfer d'un quotidien auquel on se raccroche pourtant.
Au fait c'est quand qu'on va chez ma mère ?
okidorvalisesbienrangées.
Dernière édition par okidor le Sam 17 Oct - 13:25, édité 1 fois (Raison : correction d'une petite faute d'aurtaugrafe.)
okidor- MacaDeb
- Messages : 33
Date d'inscription : 07/09/2009
Age : 66
Localisation : je sais toujours pas
Re: Élise 2/4
Attendez, les gus, elle a du ressort, Élise ! Et elle a de son bord et la mère et le chat noir, qui plus est, alors...
Mes line
Mes line
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Élise 2/4
...elle est en tout cas très attachante Elise!
Ton écriture est raffinée comme les dentelles de ton heroine, etrange comme elle aussi...elle colle au personnage .
Ton écriture est raffinée comme les dentelles de ton heroine, etrange comme elle aussi...elle colle au personnage .
_________________
LaLou
Re: Élise 2/4
c'est bizarre cette histoire de " lettres sur Elise " on dirait que c'est la vie de quelqu'un d'ici, me trompé-je ?
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Élise 2/4
Opération Missing au fin fond des nouvelles parce que ZUT.
Nilo, ZUT !
Nilo, ZUT !
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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