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ÉLise 1/4
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L'indécis
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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ÉLise 1/4
1 - ÉLise
Cela faisait cinq jours que je couchais avec Élise dans un lit de fortune, les draps froissés m’en sont témoins. Ses seins, petits coquins, m’enivraient comme un lait peut nourrir l’infan de câlins, comme expire un matin stupéfait par l’empire de la nuit.
Vivre, mourir, en sueur, au cœur de l’antre de son ventre, m’était félicité.
L’oiseau sur le rebord de la fenêtre éclose ouvrait grand ses deux ailes afin qu’aucune brise ne vînt à mon sort permettre une échappée ; et que nulle grenouille arrivant de l’église ne se gaussât tout bas et souillât, chez monsieur le curé, ma belle insoumise, buvant de ça de là le vin de messe comme du fiel béni.
Me levant quelquefois pour lui faire du thé et passer mon café, je revenais bien vite, apportant mon offrande, m’enfouissais dans sa lande de dunes, effleurais quelque lune à la chaleur dorée d’un éclat lumineux. Je chérissais mes laisses :
Elles m’étaient acquises.
Pour seule nourriture nous avions la luxure à fins de rassasier ma faim d’elle à sa guise ; mais elle me réclamait, ainsi qu’une caresse, parfois un peu de miel ou quelque confiture que j’allais lui chercher.
Élise me donnait sans compter sa tendresse.
Elle ne savait pas.
Lorsque tombait le jour venait déjà l’aurore.
Ainsi l’heure, or pur, se délie quelquefois de tourner.
S’éternise l’instant, telle une épure efface, déshabille, le papier de ses traces.
Et les secondes durent tant que réel se fissure.
La paresse féconde engourdit les aiguilles sur les cadrans qui content les histoires aux petits petits d’homme.
Et le cœur de nos vies défie la loi du temps tout comme les armoires closes immobilisent un mouchoir noir brodé des initiales d’une aïeule endormie …
Fleurs du mâle s’effeuillent, que l’on cueille, assoupi, niché dans la torpeur.
Du halo de fumée où Élise apparut pour la première fois, fière de liberté, à mes yeux médusés, lors que je contemplais le profil de son corps drapé de taffetas, l’amour se profila à chacun de ses pas à l’entour des clients.
La mise était sexy.
Glamour paraissait-elle à rebours de l’emprise.
Elle voulait nourrice, allumant cierge et volupté.
Elle voulait que puisse le ceint, de sa prison, lui demander pardon.
Élise était à l’abandon, éprise, nourrisson affamé, avide de combler le vide.
Quelque chose se tut…
Un alcool qu’on distille
Un ange à son envol
Étrange et décousu, un propos étouffé – virgule dans l’espace.
Élise…
Il ne tint qu’à un fil que d’un accord tenace je compose une lettre et devins ridicule. Mes doigts sur le clavier, piètres et sans génie, restèrent cois et gourds.
Moment de cécité où le silence est lourd.
Je revins de l’absence, en quelques harmoniques et trilles saccadées au rythme de mon pouls.
La musique gentille emplit alors le tout.
Tandis que s’installant dans le piano-bar où j’étais embauché, la fille eut un regard à la fois insistant, d’innocence mêlé, vers ma triste figure.
J’envisage une invite à un baiser trop sage sur son front.
Vint la dernière page
La dernière mesure.
Les bravos accusèrent, hypocrites, la pâleur de mon art.
L’ivoire avait subi une contrefaçon.
Il gardait en mémoire le talent de Ludwig – infranchissable digue. Ma partition boiteuse référençait Élise à l’intrigue amoureuse enrubannée du rose de mes rêves d’enfant.
Je me sentis morose.
Mais elle voulut que j’ose être un homme galant
Ne se résolut pas à la vie irréelle que ma portée offrait ainsi qu’une illusion
Se mit à déchirer toutes mes ambitions.
M’attacha à ses charmes.
Et débusqua mes armes en de brusques soupirs.
Attisa mon désir et fit taire mon art. Il fut mis au rencard afin que mes regards et mes doigts malhabiles, aux manières fébriles, attisent de frissons le grain fin de sa peau douce et sombre.
Silhouette fugace, un chat noir laissa trace d’une ombre dans ma tête.
Envahie de pénombre, Élise ronronnait comme crisse une mousse. Il suffit qu’elle baisât mes tout petits tétons pour que nue, asservie, la braise du foyer où elle s’était admise comme une femme exquise, devînt flamme, et me cuise.
Remisée dans un coin de la chambre, la télé en sourdine diffuse Pompei abîmée dans ses ruines, au pied du Vésuve endormi.
Une lave insoumise a fait feu du pays, des hommes et de leurs cris, dans la cave où s’agitent encore les esprits, désolés de ne plus...
Coup de grisou dans une mine où l’artiste des mots voit pétrifiée sa parole non dite
Où la folie résiste, insiste de ses maux puis capitule, interdite.
Odeur de fuel cathodique
Point de recul
Panique
Houle.
Un volcan brûle dans mon corps, démembre mon esprit. Ma chair contre la chair ambre de ma chère promise, et nos moiteurs mêlées, font du lit une étuve où nous sommes amants.
Chancelant.
Soudain, le téléphone.
Je devine maman, mine défaite, qui me sonne et s’inquiète.
Je serre encore plus fort ma maîtresse, quiète en mon sein.
Nous n’entendons plus rien.
____________________________________________________________________________Mes line
Lien vers 2eme Partie
Cela faisait cinq jours que je couchais avec Élise dans un lit de fortune, les draps froissés m’en sont témoins. Ses seins, petits coquins, m’enivraient comme un lait peut nourrir l’infan de câlins, comme expire un matin stupéfait par l’empire de la nuit.
Vivre, mourir, en sueur, au cœur de l’antre de son ventre, m’était félicité.
L’oiseau sur le rebord de la fenêtre éclose ouvrait grand ses deux ailes afin qu’aucune brise ne vînt à mon sort permettre une échappée ; et que nulle grenouille arrivant de l’église ne se gaussât tout bas et souillât, chez monsieur le curé, ma belle insoumise, buvant de ça de là le vin de messe comme du fiel béni.
Me levant quelquefois pour lui faire du thé et passer mon café, je revenais bien vite, apportant mon offrande, m’enfouissais dans sa lande de dunes, effleurais quelque lune à la chaleur dorée d’un éclat lumineux. Je chérissais mes laisses :
Elles m’étaient acquises.
Pour seule nourriture nous avions la luxure à fins de rassasier ma faim d’elle à sa guise ; mais elle me réclamait, ainsi qu’une caresse, parfois un peu de miel ou quelque confiture que j’allais lui chercher.
Élise me donnait sans compter sa tendresse.
Elle ne savait pas.
Lorsque tombait le jour venait déjà l’aurore.
Ainsi l’heure, or pur, se délie quelquefois de tourner.
S’éternise l’instant, telle une épure efface, déshabille, le papier de ses traces.
Et les secondes durent tant que réel se fissure.
La paresse féconde engourdit les aiguilles sur les cadrans qui content les histoires aux petits petits d’homme.
Et le cœur de nos vies défie la loi du temps tout comme les armoires closes immobilisent un mouchoir noir brodé des initiales d’une aïeule endormie …
Fleurs du mâle s’effeuillent, que l’on cueille, assoupi, niché dans la torpeur.
Du halo de fumée où Élise apparut pour la première fois, fière de liberté, à mes yeux médusés, lors que je contemplais le profil de son corps drapé de taffetas, l’amour se profila à chacun de ses pas à l’entour des clients.
La mise était sexy.
Glamour paraissait-elle à rebours de l’emprise.
Elle voulait nourrice, allumant cierge et volupté.
Elle voulait que puisse le ceint, de sa prison, lui demander pardon.
Élise était à l’abandon, éprise, nourrisson affamé, avide de combler le vide.
Quelque chose se tut…
Un alcool qu’on distille
Un ange à son envol
Étrange et décousu, un propos étouffé – virgule dans l’espace.
Élise…
Il ne tint qu’à un fil que d’un accord tenace je compose une lettre et devins ridicule. Mes doigts sur le clavier, piètres et sans génie, restèrent cois et gourds.
Moment de cécité où le silence est lourd.
Je revins de l’absence, en quelques harmoniques et trilles saccadées au rythme de mon pouls.
La musique gentille emplit alors le tout.
Tandis que s’installant dans le piano-bar où j’étais embauché, la fille eut un regard à la fois insistant, d’innocence mêlé, vers ma triste figure.
J’envisage une invite à un baiser trop sage sur son front.
Vint la dernière page
La dernière mesure.
Les bravos accusèrent, hypocrites, la pâleur de mon art.
L’ivoire avait subi une contrefaçon.
Il gardait en mémoire le talent de Ludwig – infranchissable digue. Ma partition boiteuse référençait Élise à l’intrigue amoureuse enrubannée du rose de mes rêves d’enfant.
Je me sentis morose.
Mais elle voulut que j’ose être un homme galant
Ne se résolut pas à la vie irréelle que ma portée offrait ainsi qu’une illusion
Se mit à déchirer toutes mes ambitions.
M’attacha à ses charmes.
Et débusqua mes armes en de brusques soupirs.
Attisa mon désir et fit taire mon art. Il fut mis au rencard afin que mes regards et mes doigts malhabiles, aux manières fébriles, attisent de frissons le grain fin de sa peau douce et sombre.
Silhouette fugace, un chat noir laissa trace d’une ombre dans ma tête.
Envahie de pénombre, Élise ronronnait comme crisse une mousse. Il suffit qu’elle baisât mes tout petits tétons pour que nue, asservie, la braise du foyer où elle s’était admise comme une femme exquise, devînt flamme, et me cuise.
Remisée dans un coin de la chambre, la télé en sourdine diffuse Pompei abîmée dans ses ruines, au pied du Vésuve endormi.
Une lave insoumise a fait feu du pays, des hommes et de leurs cris, dans la cave où s’agitent encore les esprits, désolés de ne plus...
Coup de grisou dans une mine où l’artiste des mots voit pétrifiée sa parole non dite
Où la folie résiste, insiste de ses maux puis capitule, interdite.
Odeur de fuel cathodique
Point de recul
Panique
Houle.
Un volcan brûle dans mon corps, démembre mon esprit. Ma chair contre la chair ambre de ma chère promise, et nos moiteurs mêlées, font du lit une étuve où nous sommes amants.
Chancelant.
Soudain, le téléphone.
Je devine maman, mine défaite, qui me sonne et s’inquiète.
Je serre encore plus fort ma maîtresse, quiète en mon sein.
Nous n’entendons plus rien.
____________________________________________________________________________Mes line
Lien vers 2eme Partie
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: ÉLise 1/4
Adorable lecture.. Erotisme et pointe d'humour..
Et où Messaline mérite son pseudo.
Swann, plein d'Elise
Et où Messaline mérite son pseudo.
Swann, plein d'Elise
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: ÉLise 1/4
Merci Swann, mais gaffe, garde-toi d'Élise, tu verras...
La seconde partie est là, j'ai essayé de coller un lien vers celle-ci, mais y marche pas.
Messe :black: line
La seconde partie est là, j'ai essayé de coller un lien vers celle-ci, mais y marche pas.
Messe :black: line
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: ÉLise 1/4
J'ai apprécié.
Et ça :
"Un volcan brûle dans mon corps, démembre mon esprit. Ma chair contre la chair ambre de ma chère promise, et nos moiteurs mêlées, font du lit une étuve où nous sommes amants."
j'ai adoré.
Z, fine bouche.
Et ça :
"Un volcan brûle dans mon corps, démembre mon esprit. Ma chair contre la chair ambre de ma chère promise, et nos moiteurs mêlées, font du lit une étuve où nous sommes amants."
j'ai adoré.
Z, fine bouche.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: ÉLise 1/4
Ces sentiments, ce partage, si seulement je pouvais encore les partager avec l'élue de mon cœur !
L'indécis- MacaDeb
- Messages : 33
Date d'inscription : 12/10/2009
Re: ÉLise 1/4
Je me suis arrêtée sur le " mouchoir brodé de l'aïeule " comme sur une tapisserie dans la pénombre .L'appartement dans un contre-jour violet, des membranes de rideaux assoupis.
Après je crois qu'Elise doit en faire de sacrées. Mais pour l'heure je sens le mouchoir proustien.
Après je crois qu'Elise doit en faire de sacrées. Mais pour l'heure je sens le mouchoir proustien.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: ÉLise 1/4
Et faire catleya sans la dame en rose...
Swann, qui n'a pas volé son pseudo
Swann, qui n'a pas volé son pseudo
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: ÉLise 1/4
Il faut calèche Swann et puis cette Odette insupportable et indispensable à la " cristallisation "...non, je reste encore un peu dans le mouchoir brodé.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: ÉLise 1/4
Faudra vraiment que je me décide à le lire, ce petit nouveau... Proust il s'appelle ? Sur Macadam ?
Mes line, éternuée
Mes line, éternuée
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: ÉLise 1/4
Commence par un " amour de Swann " court, délicieux, avec un portrait des Verdurin savoureux, et une ode à la musique sublime !
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: ÉLise 1/4
Pourquoi pas ? Tu sais, mon Elisa ressemble à ton Elise. C'est curieux. Enfin, tu verras Elisa plus tard, quand je la laisserai sortir du placard. En attendant, je lis.
*daph, liseuse au demeurant*
Edit : C'est bien joli mais bon, si je relis, je te dirais sans doute que ça gagnerait à un petit coup de scalpel. Deux-trucs qui chiffonnent un peu.
*daph, liseuse au demeurant*
Edit : C'est bien joli mais bon, si je relis, je te dirais sans doute que ça gagnerait à un petit coup de scalpel. Deux-trucs qui chiffonnent un peu.
Re: ÉLise 1/4
Aujourd'hui encore j'ai décidé de rendre hommage au travail de certains auteurs de [Nouvelles] en allant repêcher certaines de leurs pages oubliées et de vous les offrir.
Nilo, Missing.
Nilo, Missing.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: ÉLise 1/4
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Cinquième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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