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Élise 3/4
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Élise 3/4
Pour lire les deux premières parties, veuillez suivre ces liens : 1ere Partie et 2eme Partie
3 - Maryse
Cela faisait cinq ans, une poussière de temps, que Maryse agitait en mon âme ravie une émotion de père, lame bien aiguisée fouissant en ma chair une torture d’amour. Ma petite chérie conquise par la vie dès le jour qui la vit quitter sa couverture de chair, gazouillait à présent un caprice enchanteur auprès de sa maman.
Elle veut des sucettes et fait la forte tête.
Élise en son bonheur lui offrit un chat noir porteur du désespoir d’un meilleur factice.
Animal maléfice, il hantait à sa guise nombres de mes visages, comme un nuage encombre le clair d’un paysage.
Maryse, en un éclair, traversait le sillage amical de son âge, lissant par sa fraîcheur les rides advenues sur mon front pâle et nu.
Ignorant le félin, le remisant au loin d’une hallucination, elle se prit à taper à petits poings têtus sur le couvercle empoussiéré du piano muet, lorsque l’anneau d’Élise qui s’était posé là, muré en son silence, se mit à cliqueter, soulevant des passions oubliées.
Amère écume qu’est l’amertume !
Brume devint déliquescence.
Il arrive parfois qu’un cercle se referme, enferme les émois trop longtemps retenus sur les rives des sens. Et, perclus, solitaire et reclus, d’aucun encerclera de vacance les uns, afin que vive enfin l’essence de son être
Autrement que paraître
Ailleurs que maintenant
Et sans être aux abois.
La trame maternelle tissée au fil des jours survint avant le drame.
La veine jugulaire saillait bleue et colère dans le cou de Maryse. Ma mie serra son faon malheureux entre ses bras dociles.
L’herbe de la prairie tint au chaud l’enfant blême, en instance.
S’exacerbe, pâle et nue, se distribue, s’instille, ma violence dans le fragile instant. Je sue, me brûle
Me consume et refuse clémence.
Écume.
Puis accuse.
Sans ce sang, sans ces larmes, c’eût été de l’amour en écrin, un coussin de velours, un mitan de clairière… Sans plus d’armes autour. Seule une eau de jouvence.
Même un courroux écervelé fétide
Même mon haleine
Pilent net
En désarroi
À la sonnerie familière qui me guide malgré moi.
C’est ma mère ! Ma mie, m’aimant de fait !
… Et de droit.
C’est mamie.
Mais elle ne fit pas loi.
Je répondis : maman ?
…
Maryse ?
…
Oui elle te fait la bise.
Passe-la moi, dit-elle, c’est ma petite…
Je me voudrais de glace.
Élise prit un droit de passage et conquit la menotte, sage, toute griffe rentrée, de notre petit bout. Je suis à bout. Je biffe les propos de maman avant qu’elle se rebiffe :
Maryse prend son bain, prétendis-je soudain, sauvant ainsi la mise.
Mais la baignoire est pleine, déborde de rancœur, où se noie notre fille. J’en conçois de la peine. A travers un sanglot, les yeux déments d’Élise reflètent un chat que je fusille : c’est le noir. Le voilà qui s’immobilise dans une mare de sang éponyme.
Je tire sur le fil pour faire taire à jamais les plaintes de ma mère. On enterre à jamais l’animal et le crime est parfait !
Cinq minutes comptées sans que mal ne soit fait.
Je borde notre enfant tandis que sa maman, disant une comptine, étale ses cheveux…
Cinq…
Et ferme ses paupières.
Plus cinq…
D’une belle manière un sourire est figé sur son visage d’ange comme pour dire un vœu.
Plus cinq…
Ses phalanges diaphanes sont croisées sur les draps.
Plus toi…
Deux ailes déployées agitent la poussière des cinq ans de Maryse, qui nous quitte.
Plus moi…
Égalent…
Zé…
Ro…
____________________________________________________________________________Mes line
3 - Maryse
Cela faisait cinq ans, une poussière de temps, que Maryse agitait en mon âme ravie une émotion de père, lame bien aiguisée fouissant en ma chair une torture d’amour. Ma petite chérie conquise par la vie dès le jour qui la vit quitter sa couverture de chair, gazouillait à présent un caprice enchanteur auprès de sa maman.
Elle veut des sucettes et fait la forte tête.
Élise en son bonheur lui offrit un chat noir porteur du désespoir d’un meilleur factice.
Animal maléfice, il hantait à sa guise nombres de mes visages, comme un nuage encombre le clair d’un paysage.
Maryse, en un éclair, traversait le sillage amical de son âge, lissant par sa fraîcheur les rides advenues sur mon front pâle et nu.
Ignorant le félin, le remisant au loin d’une hallucination, elle se prit à taper à petits poings têtus sur le couvercle empoussiéré du piano muet, lorsque l’anneau d’Élise qui s’était posé là, muré en son silence, se mit à cliqueter, soulevant des passions oubliées.
Amère écume qu’est l’amertume !
Brume devint déliquescence.
Il arrive parfois qu’un cercle se referme, enferme les émois trop longtemps retenus sur les rives des sens. Et, perclus, solitaire et reclus, d’aucun encerclera de vacance les uns, afin que vive enfin l’essence de son être
Autrement que paraître
Ailleurs que maintenant
Et sans être aux abois.
La trame maternelle tissée au fil des jours survint avant le drame.
La veine jugulaire saillait bleue et colère dans le cou de Maryse. Ma mie serra son faon malheureux entre ses bras dociles.
L’herbe de la prairie tint au chaud l’enfant blême, en instance.
S’exacerbe, pâle et nue, se distribue, s’instille, ma violence dans le fragile instant. Je sue, me brûle
Me consume et refuse clémence.
Écume.
Puis accuse.
Sans ce sang, sans ces larmes, c’eût été de l’amour en écrin, un coussin de velours, un mitan de clairière… Sans plus d’armes autour. Seule une eau de jouvence.
Même un courroux écervelé fétide
Même mon haleine
Pilent net
En désarroi
À la sonnerie familière qui me guide malgré moi.
C’est ma mère ! Ma mie, m’aimant de fait !
… Et de droit.
C’est mamie.
Mais elle ne fit pas loi.
Je répondis : maman ?
…
Maryse ?
…
Oui elle te fait la bise.
Passe-la moi, dit-elle, c’est ma petite…
Je me voudrais de glace.
Élise prit un droit de passage et conquit la menotte, sage, toute griffe rentrée, de notre petit bout. Je suis à bout. Je biffe les propos de maman avant qu’elle se rebiffe :
Maryse prend son bain, prétendis-je soudain, sauvant ainsi la mise.
Mais la baignoire est pleine, déborde de rancœur, où se noie notre fille. J’en conçois de la peine. A travers un sanglot, les yeux déments d’Élise reflètent un chat que je fusille : c’est le noir. Le voilà qui s’immobilise dans une mare de sang éponyme.
Je tire sur le fil pour faire taire à jamais les plaintes de ma mère. On enterre à jamais l’animal et le crime est parfait !
Cinq minutes comptées sans que mal ne soit fait.
Je borde notre enfant tandis que sa maman, disant une comptine, étale ses cheveux…
Cinq…
Et ferme ses paupières.
Plus cinq…
D’une belle manière un sourire est figé sur son visage d’ange comme pour dire un vœu.
Plus cinq…
Ses phalanges diaphanes sont croisées sur les draps.
Plus toi…
Deux ailes déployées agitent la poussière des cinq ans de Maryse, qui nous quitte.
Plus moi…
Égalent…
Zé…
Ro…
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Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Élise 3/4
C'est d'un désespoir sans fond.
Sauf si on se dit que c'est un cauchemar, au pire un délire hallucinogène.
Sauf si on se dit que l'amour qui étouffe, c'est quand même de l'amour.
Sauf si on se dit que c'est juste une histoire inventée par une écrivain qui sait toucher nos plus intimes et violents fantasmes.
okidor en surveillant les chats...surtout les noirs.
Sauf si on se dit que c'est un cauchemar, au pire un délire hallucinogène.
Sauf si on se dit que l'amour qui étouffe, c'est quand même de l'amour.
Sauf si on se dit que c'est juste une histoire inventée par une écrivain qui sait toucher nos plus intimes et violents fantasmes.
okidor en surveillant les chats...surtout les noirs.
okidor- MacaDeb
- Messages : 33
Date d'inscription : 07/09/2009
Age : 66
Localisation : je sais toujours pas
Re: Élise 3/4
Désolée okidor, je n'ai pas voulu tant de désespoir, c'est juste que le stylo m'a guidé malgré moi vers cette fin qui me fait encore pleurer.
Merci pour avoir su toucher du doigt "nos plus intimes et violents fantasmes"
mes line
Merci pour avoir su toucher du doigt "nos plus intimes et violents fantasmes"
mes line
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Élise 3/4
Encore un coup du Mur à Dédé !
Heureusement qu'il est là pour oxygéner un peu le fond des fosses Macadamiennes.
Nilo, quart restant.
Heureusement qu'il est là pour oxygéner un peu le fond des fosses Macadamiennes.
Nilo, quart restant.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Élise 3/4
C'était pas la peine Dédé, y'a pas de lectorat pour ça. Tant pis.
Mes line, le retour
Mes line, le retour
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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