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Bout de quai
3 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Bout de quai
Après la découverte de la Cité radieuse, mes yeux se posent désormais sur l’horizontale fluviale depuis le quai que le seul nom des Antilles invite au voyage et au rêve.
Mais bien avant, et malheureusement loin d’atteindre les plages dorées et les anses turquoises, mon regard embrasse d’un seul jet les deux rives du fleuve qui roule sa masse sombre en dessinant d’innombrables remous.
Silhouette emblématique d’un passé industriel, Titan la grise se dresse fièrement .
Désarmée par les humains, elle reste figée au bout du quai sur ses quatre pattes; tendant comme un long cou sa flèche pointée vers le bout de l’estuaire où a disparu il n’y a plusieurs lustres, son dernier « enfant bateau ».
Avec sa petite soeur, Titan la jaune, reste un des derniers vestige témoin du passé industriel qui a animé cet endroit pendant des décénnies et contribué à l’essor de la ville.
Sans reconnaissance de la part des grands décideurs de ce monde, elles ont échappé toutes les deux à la démolition et à l’oubli sous la pression de ceux qui ont laissé beaucoup de leur vie et de leur âme sur ces berges bétonnées et pavées.
Il est loin désormais le temps du chant de percussion métallique des rivetages sur les tôles, du grincement des grues se déplaçant sur les rails d’un bout à l’autre du quai, de ces hourras poussés par la foule à chaque lancement de navire dans la Loire, de cette marée humaine qui déferlait chaque jour sur ce site déserté par l'industrie aujourd’hui.
Le soleil déjà bas en cette fin d’après midi, est suspendu comme une ampoule céleste au-dessus du pont de Cheviré transformé en ombre chinoise.
Une péniche aux couleurs vives semble assise sur la rive opposée du fleuve et apporte les seules notes de couleurs vives à l’endroit. Invitation au voyage ?... Embarquer pour rejoindre le large, poursuivre le soleil pour l’empêcher de se coucher complètement, pour faire durer ce jour éternellement et ainsi arrêter le temps..
Le temps du rêve qui passe et repasse et me hantera peut être...
Sans doute un peu de tout cela en même temps, mais surtout une grande envie de liberté neuronale.
Regarder avec le coeur ... c’est déjà être libre !
Comme cette péniche échoué, ma barque de vie est accrochée au quai du quotidien, reliée par deux petits boutes de bonheur, que mes bras enserrent.
Je les entraîne partout où je peux, dès que je le peux et j’y arrive parce que je le veux.
Je les amène avec moi, pour qu’ils découvrent ce qui n’existe plus, ce que les hommes font et détruisent, ce que la vie donne et reprend. Je veux qu’ils aient ce goût des choses simples et belles comme ces maisons de Trentemoult et de son port berçant les voiliers et les bateaux clapotant impatiemment de prendre le large. Petit village d’artistes protégé du monde... enfant naturel de Montmartre et St Tropez, il est planté là ... entre la Loire et les grands marchands de bois, comme un bijou d’humanité dans un écrin naturel.
Je veux qu’ils connaissent les images que les livres ne reproduisent plus, les sons que les villes ont fait disparaître. Je veux ... je veux ... pour qu’ils ne soient jamais indifférents à tout ce et tous ceux qui les entourent, pour qu’ils soient curieux de tout pendant toute leur vie, comme je le suis dans la mienne.... ne pas se contenter de vivre, aller au-delà, ne pas suivre le troupeau mais savoir s'engager sur les chemins de traverse, ne pas regarder derrière et aller de l'avant ...toujours.
Je veux qu'ils puissent comme moi, partir loin, voyager jusqu'où personne n'ira jamais, juste en fermant les yeux, juste en respirant un parfum, en écoutant un chant d'oiseau ou celui de la pluie, en caressant l'écorce d'un arbre centenaire ou le poli d'une pierre médiévale.....
Etrange et mystérieux endroit qui m’attire par son vide présent autant que par son opulence humaine passée, le quai des Antilles est pourtant loin d’un tableau de Gauguin, des palmiers, des vahinés et du sable blanc des îles... mais je ne me lasse pas de ces cartes postales qu’il affiche à tous ses coins de pavés , aux couleurs changeantes à chaque saison... à chaque fois un nouvel espoir, à chaque fois un nouveau rêve en partance.
Je reviendrai... j'ai encore plein de rêves à poster au vent...
Mais bien avant, et malheureusement loin d’atteindre les plages dorées et les anses turquoises, mon regard embrasse d’un seul jet les deux rives du fleuve qui roule sa masse sombre en dessinant d’innombrables remous.
Silhouette emblématique d’un passé industriel, Titan la grise se dresse fièrement .
Désarmée par les humains, elle reste figée au bout du quai sur ses quatre pattes; tendant comme un long cou sa flèche pointée vers le bout de l’estuaire où a disparu il n’y a plusieurs lustres, son dernier « enfant bateau ».
Avec sa petite soeur, Titan la jaune, reste un des derniers vestige témoin du passé industriel qui a animé cet endroit pendant des décénnies et contribué à l’essor de la ville.
Sans reconnaissance de la part des grands décideurs de ce monde, elles ont échappé toutes les deux à la démolition et à l’oubli sous la pression de ceux qui ont laissé beaucoup de leur vie et de leur âme sur ces berges bétonnées et pavées.
Il est loin désormais le temps du chant de percussion métallique des rivetages sur les tôles, du grincement des grues se déplaçant sur les rails d’un bout à l’autre du quai, de ces hourras poussés par la foule à chaque lancement de navire dans la Loire, de cette marée humaine qui déferlait chaque jour sur ce site déserté par l'industrie aujourd’hui.
Le soleil déjà bas en cette fin d’après midi, est suspendu comme une ampoule céleste au-dessus du pont de Cheviré transformé en ombre chinoise.
Une péniche aux couleurs vives semble assise sur la rive opposée du fleuve et apporte les seules notes de couleurs vives à l’endroit. Invitation au voyage ?... Embarquer pour rejoindre le large, poursuivre le soleil pour l’empêcher de se coucher complètement, pour faire durer ce jour éternellement et ainsi arrêter le temps..
Le temps du rêve qui passe et repasse et me hantera peut être...
Sans doute un peu de tout cela en même temps, mais surtout une grande envie de liberté neuronale.
Regarder avec le coeur ... c’est déjà être libre !
Comme cette péniche échoué, ma barque de vie est accrochée au quai du quotidien, reliée par deux petits boutes de bonheur, que mes bras enserrent.
Je les entraîne partout où je peux, dès que je le peux et j’y arrive parce que je le veux.
Je les amène avec moi, pour qu’ils découvrent ce qui n’existe plus, ce que les hommes font et détruisent, ce que la vie donne et reprend. Je veux qu’ils aient ce goût des choses simples et belles comme ces maisons de Trentemoult et de son port berçant les voiliers et les bateaux clapotant impatiemment de prendre le large. Petit village d’artistes protégé du monde... enfant naturel de Montmartre et St Tropez, il est planté là ... entre la Loire et les grands marchands de bois, comme un bijou d’humanité dans un écrin naturel.
Je veux qu’ils connaissent les images que les livres ne reproduisent plus, les sons que les villes ont fait disparaître. Je veux ... je veux ... pour qu’ils ne soient jamais indifférents à tout ce et tous ceux qui les entourent, pour qu’ils soient curieux de tout pendant toute leur vie, comme je le suis dans la mienne.... ne pas se contenter de vivre, aller au-delà, ne pas suivre le troupeau mais savoir s'engager sur les chemins de traverse, ne pas regarder derrière et aller de l'avant ...toujours.
Je veux qu'ils puissent comme moi, partir loin, voyager jusqu'où personne n'ira jamais, juste en fermant les yeux, juste en respirant un parfum, en écoutant un chant d'oiseau ou celui de la pluie, en caressant l'écorce d'un arbre centenaire ou le poli d'une pierre médiévale.....
Etrange et mystérieux endroit qui m’attire par son vide présent autant que par son opulence humaine passée, le quai des Antilles est pourtant loin d’un tableau de Gauguin, des palmiers, des vahinés et du sable blanc des îles... mais je ne me lasse pas de ces cartes postales qu’il affiche à tous ses coins de pavés , aux couleurs changeantes à chaque saison... à chaque fois un nouvel espoir, à chaque fois un nouveau rêve en partance.
Je reviendrai... j'ai encore plein de rêves à poster au vent...
Hère du temps- MacaDeb
- Messages : 7
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Bout de quai
J'aime beaucoup cet Oeil tranquille qui observe, avec amour et toujours avec surprise, ce qui l'entoure. Un vrai sens de la description, certaines phrases comme "Sans doute un peu de tout cela en même temps, mais surtout une grande envie de liberté neuronale." qui m'ont amusé.
Avec cela ressort la sensibilité d'un contemplatif, que je comprend bien.
A lire.
Z, 400.
Avec cela ressort la sensibilité d'un contemplatif, que je comprend bien.
A lire.
Z, 400.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Bout de quai
En effet, description d'âme. Texte intéressant.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
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