Paris-Bagdad-Paris

Il pleut rue Rousselet, il pleut et il y est défendu d'afficher. Un homme passe, vite, très vite. Il porte une baguette, vous n'en saurez pas plus. Puis un second, un magazine sur la tête comme pour se protéger désespérément de la pluie. Ses bras font comme couler de l’encre qui n’a plus rien à dire. Il disparaît comme il était venu.

Silence.

Et pourtant chaque goutte de pluie porte en elle le souvenir d’un poète. De la rue ruisselante émergent des reflets qui laissent deviner leurs visages. Leur sourire n’est plus inquiet, sur le sol se dessine un long cours qui porte leurs rêves jusqu’à la grande Babylone. La pluie cesse. Il a plu.

Il a plu rue Rousselet, il a plu et il y est défendu d’afficher.

Si quelqu'un est interessé d'illustrer ces 2 tableaux juxtaposés/entremélés, je suis preneur...

Je veux bien essayer !!

Juste besoin d'un peu de temps

Sylvie

Merci ! Tu préfères une interprétation libre ou quelques indications sur ce que j'avais en tête ? Vraiment, les deux m'intéressent differement mais autant... Bonne nuit...

Je t'écoute sans aucun problème...j'aime bien aussi suivre le chemin des idées de l'auteur du poème...

Phrase très poétiquement chargée

Sylvie

Sincèrement j'aime beaucoup ça.

Nilo, la pluie fait des claquettes.

Merci Nilo.
Alors voilà les "dessous", l'esprit de ce petit texte. Je suis dans un bar à l'angle de la rue Rousselet, en face un panneau défense d'afficher, puis les derniers rayons de soleil de la journée et en même temps quelques nuages menacent... C'est une rue étroite et pas très longue, elle fait la jointure entre deux rues parallèles. Depuis l'autre bout de la rue on peut voir le haut de la tour Montparnasse. Tout a coup grosse averse qui surprend tout le monde et il ya un mélange de couleurs avec les rayons du soleil qui sont toujours là, espoir/désespoir... le premier paragraphe est de façon factuelle ce que je vois, sauf le gars qui se protège avec un voici, ou autre journal quotidien qui n'a rien a dire... Puis le second paragraphe décrit ce que j'aurais pu voir sur l'écran dans le bar. Un autre type de pluie...dans une ville en guerre. J'ai choisi Bagdad a cause du melange avec la proximité de la station sevres babylone car l'eau s'ecoulait rapidement dans cette petite rue et j'imaginais qu'elle s'y rendait. Le texte met en miroir ces 2 pluies et la même panique face a 2 situations disproportionnees, l'absurdité de la vie et de la guerre. En même temps les mots choisis sont paisibles car il y a toujours cet espoir, le soleil, les poètes ont eu le temps de laisser leur trace avant de partir, leur visage n'est plus inquiet car le long cours, peut être du sang..., porte leur message jusqu'à leurs descendants. Il y a vraiment tout un jeu de miroirs mais j'ai voulu être économe en mots pour garder l'essence. C'est plus des juxtapositions factuelles qu'une construction intellectuelle. Donc il s'agit plus d'un message d'espoir et de reconstruction apaisée que de révolte face a la guerre, après la pluie et le silence, le message des poètes, peut être pourrions nous l'afficher... bon c'est un peu fouilli mais je suis sur mon telephone... j'espère que ça t'inspirera... merci a vous de votre intérêt pour ce texte.

j'ai beaucoup aimé ...
je laisse les explications à Sylvie !
Yzaé

Sylvie

Merci Sylvie pour cette belle composition. Sais-tu que la rue ressemble à celle-ci ? Elle n'est plus pavée, mais je retrouve l'esprit. Je retrouve aussi le jeu de miroirs... Je te laisse un petit message sur fb...à bientôt.

j'aime ton idée. Il y a de la matière. J'aurais encore épuré le texte.
Par exemple: "vous n'en saurez pas plus" apporte quoi à ton idée ?
Quand je te lis, Paris me manque et ses spectacles gratuits de rue vus du bistrot du coin.

Le premier piéton est là pour donner le mouvement. Le "vous n'en saurez pas plus" est là parce que je voulais m'adresser, interpeler le lecteur. Peut-être aussi certainement car c'était le début de l'observation et que c'est ce que je me suis dit.

Tu as raison, se poser dans un bistrot à Paris et juste observer ce qui se passe, ou ne se passe pas... Mais il y a des bistrots un peu partout...

Ceci, grâce au Mur à Dédé, pour dire bien tardivement que cette composition de Sylvie illustre bien la proposition de Nicolas Gleyze.

Nilo, comme quoi.

Le mur à DEDE a de biens beaux pavés, même un peu usés par le temps ; tu as raison il fallait VRAIMENT rendre hommage à Sylvie pour ce photomontage très réussi ; la poésie est partout, elle est partage aussi ; la preuve sur ce forum.