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Dam
marc
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
3 nuits
1
L’œil se retire en fragments d’aurores
« C’est le pied de la croix, on y monte doucement comme le père
Et les généalogies précédentes »
Une ligne qui divise mon œil et le rêve coupe ces deux
Ha faire un rêve !?
Je pensais m’éteindre
L’Afrique déboule et me trépane avec sa joie-migraine vodou- je m’en souviens de l’impact de cette joie ce soir la.
Nous sommes un 31 décembre quelque part après 2000. Dans l’immeuble, des étudiants a la beauté étouffée, cuite tapent sur des djenbées.
L’effroi, et moi, dans l’effroi qui s’allume comme un brasier dans ma tête.
La supplique encore et encore de me poser cette question : « est-ce que cette musique existe ? »
L’œil est divisé dans son jugement. Ouvert, il est fébrile, en flamme et se crispe pour se fermer, enfin abolir le monde.
L’œil fermé, il voit le jour, une ligne d’horizon, le jour nu du crépi et je me dis cela : « l’indécision est une horreur pour la vue ! »
Le monde rêvé des esclaves parce que l’effroi ne me laissait pas de répits. Mon réveil de paranoïaque est une inflation du sens !
Suis-je éveillé ? Et si le je suis, pourquoi, pourquoi suis je a nouveau ?
Et cela a hurler
A hurler
Marteler l’image d’une position fœtale dans ma tête.
L’Afrique continue de danser sa joie. Nous sommes une nouvelle année( encore !) et je ne sais pas si vraiment, si le son que j’entends existe, existe en-dehors du monde clos de ma tête. Je me mets alors à inventer les bruits que feraient la chute dans mon oreille d’une minute et puis d’une autre
00.01
00.10
00.53
Etc..
Cela épuise d’inventer la sonorité du temps.
Je note : « la lucidité est un argument de ma/la terreur »
2
Avec toute la politesse nécessaire et le sourire thérapeutique (a mourir de rire) de l’infirmier, il enfonce l’intramusculaire dans ma fesse.
Les « ca va » tout cela donne, donne, donne….
Clopixol : 2 ampoules injectables tous les 15 jours.
On aimerait que cela dure, les tremblements sur la chaise, le stylo encre qui prescrit de l’oubli et mon rire, mon rire qui s’éteint
O rêve enfin découverts !
O l’Amérique aux monts des oliviers !
Je chuchote a part moi : « je ne crois pas que ce soit un infirmier
Un pavillon
Et dehors le monde ! »
La voiture m’attend dehors. Celle qui m’accompagne est aussi folle que moi, folle et nu dans son rire. Elle écume, s’arrête pour pisser, je m’endors a l’arrière.
Terrain vagues submergé par son urine vague a vague …
Elle touche mes épaules, je reviens à moi, sourire et joie !
Il me menace : « toi, juge, juge ce monde ! »
Jérusalem s’effondre !
Il me pousse l’épaule, me brocarde, me cherche, me compare a un carpeau écrasé là. Je me retourne pour lui en coller une. Il évite et rigole, me cogne.
La fuite.
Je me retrouve avec elle dans sa chambre aux murs nus.
Corps de cuivre aux cicatrices de mères et l’œil cyclopéen…monstrueux, merveilleux !
Je bois devant l’orifice sculpté, une première canette de bière, une seconde canette de bière.
Il se répand autour de moi un liquide qui peu à peu immerge mon corps, qui s’infiltre en moi. Et ca chute à l’intérieur. A nouveau l’œil cyclopéen me dévore de son unique regard.
Et je vomis tout cela comme des bricoles
Et je vomis le matin jusqu'à la lumière
Même le jour y passe, entier dans les chiottes !
3/1
La lumière dans les contreforts de la frontière espagnole. Avant le siècle, le millénaire. Avant de chuter, moi, dans l’oubli.
Il rompit le pain et se mit a saigner. S’excusant d’être de ces amants pestiférés, il jette tout.
Avant de partir :
Natacha tire un rail de coke
Les deux amants pestiférés tirent un rail de coke
Je tire un rail de coke
Puis la nuit, la route, ce long serpent du rêve, s’allonge en moi, nous passons la frontière. Quelque chose nous attend de l’autre coté.
Je la prends sur le siège arrière, les amants sourient, se passent un joint.
« Je l’ai fais jouir, est-ce que je l’ai fais jouir ? J’ai jouis en elle ! »
Nous arrivons : « Natural men »
Une ancienne carcasse humaine de chérubin garde l’entrée de la boite et nous dévisage lentement, nous rentrons avec l’accord de son sourire.
Nous nous dénudons et pénétrons dans l’obscurité. De jeunes hommes sont initiés avec des injections de liquide séminal. Les plus vieux rampant devant leurs sainteté goutent les crachats des plus jeunes parce qu’ils sont devenus laids, irrémédiablement !
Un de ces jeunes hommes s’approche de moi et me crache dessus, il m’attire a lui. Suis-je vieux ?
Bientôt le siècle
Bientôt le millénaire
L’obscurité m’entoure et il m’entraine, me donne a boire de sa sueur sainte. Avant que ma langue ne touche son aisselle, je recule, je renâcle, il rigole, je déboule dans la nuit dehors, la VRAIE nuit.
Un ancien amant s’accouple avec la mort, elle lui sourit tendrement …
3/2
Les rues de Barcelone ou nous trainons
Il y a des majestés
Notre adolescence dénuée de faute, encore sainte.
Fabien, carole et moi.
Un matador dansait dans le sang
La paix va avec la mer, les profondeurs de notre intimité, intacte.
Un secret d’alcôve et ce mot ne nous touchent même pas l’épaule. Il y a un monde à enjamber pour les intérieurs que nous connaitrons. A cet âge la, nous somme pulmonaires.
Nous pouvions nous permettre de cauchemarder, l’insouciance est allée decrescendo. Nous la voulions elle, tous les deux.
« dolce luna, dolce dona »
Mais encore, pour un temps, nous étions saints »
L’œil se retire en fragments d’aurores
« C’est le pied de la croix, on y monte doucement comme le père
Et les généalogies précédentes »
Une ligne qui divise mon œil et le rêve coupe ces deux
Ha faire un rêve !?
Je pensais m’éteindre
L’Afrique déboule et me trépane avec sa joie-migraine vodou- je m’en souviens de l’impact de cette joie ce soir la.
Nous sommes un 31 décembre quelque part après 2000. Dans l’immeuble, des étudiants a la beauté étouffée, cuite tapent sur des djenbées.
L’effroi, et moi, dans l’effroi qui s’allume comme un brasier dans ma tête.
La supplique encore et encore de me poser cette question : « est-ce que cette musique existe ? »
L’œil est divisé dans son jugement. Ouvert, il est fébrile, en flamme et se crispe pour se fermer, enfin abolir le monde.
L’œil fermé, il voit le jour, une ligne d’horizon, le jour nu du crépi et je me dis cela : « l’indécision est une horreur pour la vue ! »
Le monde rêvé des esclaves parce que l’effroi ne me laissait pas de répits. Mon réveil de paranoïaque est une inflation du sens !
Suis-je éveillé ? Et si le je suis, pourquoi, pourquoi suis je a nouveau ?
Et cela a hurler
A hurler
Marteler l’image d’une position fœtale dans ma tête.
L’Afrique continue de danser sa joie. Nous sommes une nouvelle année( encore !) et je ne sais pas si vraiment, si le son que j’entends existe, existe en-dehors du monde clos de ma tête. Je me mets alors à inventer les bruits que feraient la chute dans mon oreille d’une minute et puis d’une autre
00.01
00.10
00.53
Etc..
Cela épuise d’inventer la sonorité du temps.
Je note : « la lucidité est un argument de ma/la terreur »
2
Avec toute la politesse nécessaire et le sourire thérapeutique (a mourir de rire) de l’infirmier, il enfonce l’intramusculaire dans ma fesse.
Les « ca va » tout cela donne, donne, donne….
Clopixol : 2 ampoules injectables tous les 15 jours.
On aimerait que cela dure, les tremblements sur la chaise, le stylo encre qui prescrit de l’oubli et mon rire, mon rire qui s’éteint
O rêve enfin découverts !
O l’Amérique aux monts des oliviers !
Je chuchote a part moi : « je ne crois pas que ce soit un infirmier
Un pavillon
Et dehors le monde ! »
La voiture m’attend dehors. Celle qui m’accompagne est aussi folle que moi, folle et nu dans son rire. Elle écume, s’arrête pour pisser, je m’endors a l’arrière.
Terrain vagues submergé par son urine vague a vague …
Elle touche mes épaules, je reviens à moi, sourire et joie !
Il me menace : « toi, juge, juge ce monde ! »
Jérusalem s’effondre !
Il me pousse l’épaule, me brocarde, me cherche, me compare a un carpeau écrasé là. Je me retourne pour lui en coller une. Il évite et rigole, me cogne.
La fuite.
Je me retrouve avec elle dans sa chambre aux murs nus.
Corps de cuivre aux cicatrices de mères et l’œil cyclopéen…monstrueux, merveilleux !
Je bois devant l’orifice sculpté, une première canette de bière, une seconde canette de bière.
Il se répand autour de moi un liquide qui peu à peu immerge mon corps, qui s’infiltre en moi. Et ca chute à l’intérieur. A nouveau l’œil cyclopéen me dévore de son unique regard.
Et je vomis tout cela comme des bricoles
Et je vomis le matin jusqu'à la lumière
Même le jour y passe, entier dans les chiottes !
3/1
La lumière dans les contreforts de la frontière espagnole. Avant le siècle, le millénaire. Avant de chuter, moi, dans l’oubli.
Il rompit le pain et se mit a saigner. S’excusant d’être de ces amants pestiférés, il jette tout.
Avant de partir :
Natacha tire un rail de coke
Les deux amants pestiférés tirent un rail de coke
Je tire un rail de coke
Puis la nuit, la route, ce long serpent du rêve, s’allonge en moi, nous passons la frontière. Quelque chose nous attend de l’autre coté.
Je la prends sur le siège arrière, les amants sourient, se passent un joint.
« Je l’ai fais jouir, est-ce que je l’ai fais jouir ? J’ai jouis en elle ! »
Nous arrivons : « Natural men »
Une ancienne carcasse humaine de chérubin garde l’entrée de la boite et nous dévisage lentement, nous rentrons avec l’accord de son sourire.
Nous nous dénudons et pénétrons dans l’obscurité. De jeunes hommes sont initiés avec des injections de liquide séminal. Les plus vieux rampant devant leurs sainteté goutent les crachats des plus jeunes parce qu’ils sont devenus laids, irrémédiablement !
Un de ces jeunes hommes s’approche de moi et me crache dessus, il m’attire a lui. Suis-je vieux ?
Bientôt le siècle
Bientôt le millénaire
L’obscurité m’entoure et il m’entraine, me donne a boire de sa sueur sainte. Avant que ma langue ne touche son aisselle, je recule, je renâcle, il rigole, je déboule dans la nuit dehors, la VRAIE nuit.
Un ancien amant s’accouple avec la mort, elle lui sourit tendrement …
3/2
Les rues de Barcelone ou nous trainons
Il y a des majestés
Notre adolescence dénuée de faute, encore sainte.
Fabien, carole et moi.
Un matador dansait dans le sang
La paix va avec la mer, les profondeurs de notre intimité, intacte.
Un secret d’alcôve et ce mot ne nous touchent même pas l’épaule. Il y a un monde à enjamber pour les intérieurs que nous connaitrons. A cet âge la, nous somme pulmonaires.
Nous pouvions nous permettre de cauchemarder, l’insouciance est allée decrescendo. Nous la voulions elle, tous les deux.
« dolce luna, dolce dona »
Mais encore, pour un temps, nous étions saints »
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: 3 nuits
Très beau Marc, et très fort.
La mer à la fin, que j'appelais "Sa souveraine"...
"Y’a des oursins que j’lui dis, mais tu les verras, et tu pourras même ramener une étoile..."
L'évocation en toile de fond d'un doute sur le bienfondé d'une expression "artistique" qui, de toute façon, se mérite.
Tu nous offres une oeuvre de silences répétés, approbateurs applaudissements et néant, mais jamais d’attente... Silence qui n’est que le passage de l’air au monde clos marin, merveilleusement hostile et hospitalier pour qui sait reconnaître le vrai du faux, le bon du mal, le bête du sensé, le stupide du malin.
On aurait peine à croire que tous les sentiments connus ne se mélangent pas dans cet univers liquide : c’est que l’âme qui les renferme est encore plus close ! On y va pour se délecter de sa suffisance liquide ; on y reste le temps de savoir où l'on est vraiment avant de savoir qui on est. En réalité, on ne vaut guère mieux que ces sars qui, d’un coup de queue, vous mettent cent mètres en un clin d’œil ! Parce qu’ils ont passé le test Olympien il y a belle lurette, peut-être six mille ans ? Ah ! Que j’aimerais être un terrien de l’an six mille pour les retenir de mes doigts tendus aux couleurs marines ; mais il suffit peut-être d’y croire... Pour l’heure, il n’y a pas d’autres moyens que de laisser divaguer l’âme.
Devant cette vérité de mouvement, où tout est plus fort et plus que vrai, il ne suffit pas de croire, il faut être - et je sais qu’on ne sera jamais.
Mais j’ai changé d’optique...
Dam.
La mer à la fin, que j'appelais "Sa souveraine"...
"Y’a des oursins que j’lui dis, mais tu les verras, et tu pourras même ramener une étoile..."
L'évocation en toile de fond d'un doute sur le bienfondé d'une expression "artistique" qui, de toute façon, se mérite.
Tu nous offres une oeuvre de silences répétés, approbateurs applaudissements et néant, mais jamais d’attente... Silence qui n’est que le passage de l’air au monde clos marin, merveilleusement hostile et hospitalier pour qui sait reconnaître le vrai du faux, le bon du mal, le bête du sensé, le stupide du malin.
On aurait peine à croire que tous les sentiments connus ne se mélangent pas dans cet univers liquide : c’est que l’âme qui les renferme est encore plus close ! On y va pour se délecter de sa suffisance liquide ; on y reste le temps de savoir où l'on est vraiment avant de savoir qui on est. En réalité, on ne vaut guère mieux que ces sars qui, d’un coup de queue, vous mettent cent mètres en un clin d’œil ! Parce qu’ils ont passé le test Olympien il y a belle lurette, peut-être six mille ans ? Ah ! Que j’aimerais être un terrien de l’an six mille pour les retenir de mes doigts tendus aux couleurs marines ; mais il suffit peut-être d’y croire... Pour l’heure, il n’y a pas d’autres moyens que de laisser divaguer l’âme.
Devant cette vérité de mouvement, où tout est plus fort et plus que vrai, il ne suffit pas de croire, il faut être - et je sais qu’on ne sera jamais.
Mais j’ai changé d’optique...
Dam.
Re: 3 nuits
Texte lourd, dense, plein de monstres dans les placards... Et pourtant, par vagues, la lumière y pleut. J'aime énormément cette écriture, qui est peut-être paradoxalement la plus douloureuse. Toutes ces syllabes bout à bout comme des tripes à l'air, tous ces éclats coupants du miroir, donnent à ce texte une essence, une "marque" incroyable.
Que dire d'autre ! Beaucoup de réflexions sensibles qui me parlent.
Z.
Que dire d'autre ! Beaucoup de réflexions sensibles qui me parlent.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: 3 nuits
J'ai besoin de relire ton poème Marc ...donc je laisse cette première trace pour te dire que je ne laisserai pas passer un tel texte...
A suivre....
Sylvie
A suivre....
Sylvie
Re: 3 nuits
Comme Sylvie.
J'ai tellement de textes en retard que je n'ai lu celui-ci qu'en diagonale incertaine.
Je reviendrai.
Nilo, pacifique.
J'ai tellement de textes en retard que je n'ai lu celui-ci qu'en diagonale incertaine.
Je reviendrai.
Nilo, pacifique.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: 3 nuits
Tu donnes beaucoup Marc et de façon très forte et intense en ce moment surtout.
_________________
LaLou
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