De mes nuits revenues

De mes nuits revenues



Qui sont, de mes nuits revenues
Ces taches de sombre attitude
Là, pour troubler la quiétude
Et l’aurore rose des nues ?

Elles se posent en ombrage
Dénudent le petit matin
Comme guidées par le Malin
Sur mon jardin, triste voilage

Où ne filtre soleil que peu
Où ne fleure parfum plus guère
Où sourdent des avis de guerre
Où les couleurs font ce que peut.

J’avais une rose trémière
Que je chérissais de mes vœux.
Gracile, elle se prit au jeu
De mille tons, mille manières.

J’avais tant de tendres pensées
Aux infinités de nuances
Que je prenais pour les avances
D’amoureuse par là passée.

J’avais tapis de primevères
À la verdure du printemps.
Je me laissais conter, content
Bien à l’abri de leur couvert

Des images de cabrioles
Affolées de peu de vêture
Et sans compter la couverture
Je fus heureux qu’un rossignol

Avant que nuages dénombrent
Mes amours et mes amitiés
Chantât si bien telles beautés
Maintenant dessous les décombres.

Qui sont, de mes nuits revenues
Ces taches de sombre attitude
Là, pour troubler la quiétude
Et la rose, aurore des nues ?


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Messaline