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Comme un père amoureux
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arwen
November rain
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Comme un père amoureux
« -Papa ! Papa regarde le beau bateau ! »
Mon regard se perd à l’horizon. Je le vois en effet, un beau voilier bleu, qui se confond avec le ciel et qui se noie dans la mer. Ma fille trépigne à côté de moi, ses yeux pétillent, elle s’émerveille. Elle est belle avec son sourire d’Ange. Oui, ma fille, je t’aime.
Je lui prends la main. Elle est glacée. Mon cœur se serre un peu plus que d’ordinaire.
« -Tu as froid mon Amour ? Tu es gelée ! »
Elle secoue vivement la tête. Son blouson est défait, et son bonnet ne tient plus sur sa crinière en bataille. Il est vrai que pour un 25 Décembre, il ne fait pas si froid. Mais je m’inquiète quand même et je la rhabille, sans faire attention à ses protestations qu’elle marmonne entre ses dents, pensant sûrement que je ne les entends pas.
Tu sais pourquoi ma belle, je t’ai donné ton prénom ? Pourquoi je t’ai appelé ainsi et non pas autrement ? Parce que Marine, c’est la force de la mer. Pour que ton âme vogue sur tes rêves enfouis, et que le vent ne te fasse pas peur. Parce que je veux que tu vives ta vie, selon le ressac de tes envies et que tu files sur l’eau comme un cormoran en chasse.
Enfin, tout cela je l’espérais… Il est trop tard maintenant non ?
Tu cours et moi je retiens mes larmes. J’entends ton rire qui s’envole dans le ciel, et je le sens retomber sur mon cœur, comme une pluie fine de dorures angéliques.
« -Vient dans mes bras Princesse. »
Tu n’attendais que ça je le sais. Quand tu as ce regard, tu as envie de te blottir contre moi. Mais tu ne me le demande jamais. Pourquoi ? Tu es comme ta mère… Impétueuse.
Elle non plus ne me demandait jamais rien. Elle se faisait comprendre. Et j’aimais ça.
Cela fait combien de temps déjà ? Elle est partie il y a si longtemps…
« -Dis papa, tu crois qu’un jour, j’arrêterai d’avoir froid ? »
Tes yeux sont emplis d’espoir et de candeur.
Pourquoi tu me demandes ça mon Ange ? Mes larmes sont déjà si proche du bord de mes yeux… Je me relève un peu, sans ne plus vraiment trouver mon équilibre. J’inspire profondément, pour toi, pour toi ma Puce.
« -Je l’espère ma jolie. Je l’espère de tout mon cœur. »
Je sais que tu me crois. Tu crois tout ce que je te dis, mais je ne veux pas te mentir. Pas à toi. Pas encore. Alors tu repars heureuse, finalement pour toi, rien n’est vraiment grave.
J’aimerais avoir ce détachement aussi de temps en temps. Pouvoir rire d’un rayon de soleil, sans penser à demain. Oublier, juste un instant. Je ne veux pas te perdre.
J’ai mal. Partout. Au cœur, à l’âme, quand je respire, quand je la regarde, quand je repense à elle, quand je pense à vous deux…
Je ne te laisserai pas partir. Pas deux fois. Je ne veux plus souffrir. C’est égoïste, je sais. Tu es tellement courageuse. Comment fais-tu ? Du haut de tes cinq ans, tu supportes milles douleurs de plus que moi. J’ai beau essayer, je n’y arrive pas.
« -Papa j’ai mal… »
J’accours vers toi. Je te prends dans mes bras.
« -Allez vient, on rentre bébé. »
Tu n’aimes pas quand je t’appelle comme ça. Pourtant c’est ce que tu es. Mon enfant.
L’hôpital me fait peur.
« -Merci Monsieur, nous reprenons en charge votre fille.
-Sylvain ! »
Et tu te jettes dans les bras de ce bel infirmier blond. Tu es amoureuse, je le sais.
Tu me dis au revoir d’un signe de la main. Et je te laisse partir loin de moi, encore.
Parce que je t’aime ma Vie. Il ne faut pas que tu l’oublies.
Mon regard se perd à l’horizon. Je le vois en effet, un beau voilier bleu, qui se confond avec le ciel et qui se noie dans la mer. Ma fille trépigne à côté de moi, ses yeux pétillent, elle s’émerveille. Elle est belle avec son sourire d’Ange. Oui, ma fille, je t’aime.
Je lui prends la main. Elle est glacée. Mon cœur se serre un peu plus que d’ordinaire.
« -Tu as froid mon Amour ? Tu es gelée ! »
Elle secoue vivement la tête. Son blouson est défait, et son bonnet ne tient plus sur sa crinière en bataille. Il est vrai que pour un 25 Décembre, il ne fait pas si froid. Mais je m’inquiète quand même et je la rhabille, sans faire attention à ses protestations qu’elle marmonne entre ses dents, pensant sûrement que je ne les entends pas.
Tu sais pourquoi ma belle, je t’ai donné ton prénom ? Pourquoi je t’ai appelé ainsi et non pas autrement ? Parce que Marine, c’est la force de la mer. Pour que ton âme vogue sur tes rêves enfouis, et que le vent ne te fasse pas peur. Parce que je veux que tu vives ta vie, selon le ressac de tes envies et que tu files sur l’eau comme un cormoran en chasse.
Enfin, tout cela je l’espérais… Il est trop tard maintenant non ?
Tu cours et moi je retiens mes larmes. J’entends ton rire qui s’envole dans le ciel, et je le sens retomber sur mon cœur, comme une pluie fine de dorures angéliques.
« -Vient dans mes bras Princesse. »
Tu n’attendais que ça je le sais. Quand tu as ce regard, tu as envie de te blottir contre moi. Mais tu ne me le demande jamais. Pourquoi ? Tu es comme ta mère… Impétueuse.
Elle non plus ne me demandait jamais rien. Elle se faisait comprendre. Et j’aimais ça.
Cela fait combien de temps déjà ? Elle est partie il y a si longtemps…
« -Dis papa, tu crois qu’un jour, j’arrêterai d’avoir froid ? »
Tes yeux sont emplis d’espoir et de candeur.
Pourquoi tu me demandes ça mon Ange ? Mes larmes sont déjà si proche du bord de mes yeux… Je me relève un peu, sans ne plus vraiment trouver mon équilibre. J’inspire profondément, pour toi, pour toi ma Puce.
« -Je l’espère ma jolie. Je l’espère de tout mon cœur. »
Je sais que tu me crois. Tu crois tout ce que je te dis, mais je ne veux pas te mentir. Pas à toi. Pas encore. Alors tu repars heureuse, finalement pour toi, rien n’est vraiment grave.
J’aimerais avoir ce détachement aussi de temps en temps. Pouvoir rire d’un rayon de soleil, sans penser à demain. Oublier, juste un instant. Je ne veux pas te perdre.
J’ai mal. Partout. Au cœur, à l’âme, quand je respire, quand je la regarde, quand je repense à elle, quand je pense à vous deux…
Je ne te laisserai pas partir. Pas deux fois. Je ne veux plus souffrir. C’est égoïste, je sais. Tu es tellement courageuse. Comment fais-tu ? Du haut de tes cinq ans, tu supportes milles douleurs de plus que moi. J’ai beau essayer, je n’y arrive pas.
« -Papa j’ai mal… »
J’accours vers toi. Je te prends dans mes bras.
« -Allez vient, on rentre bébé. »
Tu n’aimes pas quand je t’appelle comme ça. Pourtant c’est ce que tu es. Mon enfant.
L’hôpital me fait peur.
« -Merci Monsieur, nous reprenons en charge votre fille.
-Sylvain ! »
Et tu te jettes dans les bras de ce bel infirmier blond. Tu es amoureuse, je le sais.
Tu me dis au revoir d’un signe de la main. Et je te laisse partir loin de moi, encore.
Parce que je t’aime ma Vie. Il ne faut pas que tu l’oublies.
Re: Comme un père amoureux
Un peu de silence ne peut pas nuire...
Nilo, sans bruit.
Nilo, sans bruit.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme un père amoureux
Heureusement que tu es Auteur à la Une, ça me permet de tirer ce texte de l'oubli.
Nilo, comme...
Nilo, comme...
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme un père amoureux
Il était passé aux oubliettes mais Nilo est là ! ouf!
Tranche de vie.
Bisous petite fée à la une
Sylvie
Tranche de vie.
Bisous petite fée à la une
Sylvie
Re: Comme un père amoureux
Force est de constater que les textes intimistes ne remportent pas les suffrages. C'est comme si on voulait jalousement se les garder... Celui-ci est très beau et très émouvant.
Dam
Dam
Re: Comme un père amoureux
Tient, je l'avais oublié celui-là moi aussi... Merci de l'avoir fait revivre un peu.
Re: Comme un père amoureux
Autant je n'ai pas accroché à la première poésie que j'ai lue de toi il y'a quelques jours, autant là j'adhère totalement et je me suis laissée embarquer par tes mots.
Re: Comme un père amoureux
Tu n'es simplement pas tombé sur la bonne. Moi non plus je ne l'aimais pas trop ce poème, mais il évoquait tellement de choses pour moi que j'ai voulu le partager. À l'occasion, lis-en d'autre qui sont moins dans le vécu et plus dans la recherche.
Merci de ton passage ici.
Merci de ton passage ici.
Re: Comme un père amoureux
Merci, tu sais je préfère être franche quand j'aime pas je le dis et quand j'aime c'est pareil. Certains le prennent pour une critique personnelle, alors que ce n'est pas du tout le cas.
Je vais de ce pas lire un autre poème de toi.
Je vais de ce pas lire un autre poème de toi.
Re: Comme un père amoureux
Je ne le prend pas mal du tout rassure-toi =)
J'ai appris en venant ici que les critiques n'étaient là que pour aider à avancer. J'en ai beaucoup au début, et à force, j'arrive à en avoir de moins en moins. On apprécie d'autant plus un "joli travail" quand on le cherche depuis longtemps.
J'ai appris en venant ici que les critiques n'étaient là que pour aider à avancer. J'en ai beaucoup au début, et à force, j'arrive à en avoir de moins en moins. On apprécie d'autant plus un "joli travail" quand on le cherche depuis longtemps.
Re: Comme un père amoureux
Très beau texte ( une belle écriture simple, sobre qui verse pas dans le pathos) et sur un thème peu évoqué : l'amour paternel, ce qui le rend d'autant plus agréable à lire.
arwen- MacaDeb
- Messages : 9
Date d'inscription : 13/05/2010
Re: Comme un père amoureux
J'ai aussi beaucoup aimé. Émouvant.
Babylon5- MacadMalade
- Messages : 407
Date d'inscription : 13/06/2010
Re: Comme un père amoureux
également touché par la pudeur de ce texte court.
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Comme un père amoureux
Une découverte grace à Dédé. La langue ne me semble pas parfaite, mais l'émotion est là et passe si bien.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Comme un père amoureux
Tu cours et moi je retiens mes larmes. J’entends ton rire qui s’envole dans le ciel, et je le sens retomber sur mon cœur, comme une pluie fine de dorures angéliques.
Sans commentaires, de l'amour dans le coeur !
Sans commentaires, de l'amour dans le coeur !
printemps d'avril- MacadMalade
- Messages : 357
Date d'inscription : 09/01/2011
Age : 67
Localisation : québec au québec
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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