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Griffouillis

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Message  Zlatko Sam 24 Juil - 8:49

Ils écrivent encore, les courageux, ceux-là qui ont toujours la force. Et comme ils sortent les sabres, comme ils dansent bien. Prenez l’écriture et je prend l’écriture comme elle est : une cage. Une foire en cage, un carnaval à huit-clos. Jamais je n’ai eu conscience si forte de cet enfermement. La mort, le temps, offrent la possibilité d’un sublime. L’écriture est le seul outil qui me soit donné pour y parvenir. Comme il est humain, cet outil. Grossière demi-voix qui geint, le chien, le maître : même collier. A ce point subit émerge la possibilité de ne faire qu’un avec elle. Ce n’est pas un prolongement. La syntaxe, c’est mon souffle. Cette pauvre tragédie, cette plaisanterie obscène, c’est moi. Comme il est grand l’élan du soir. Comme il courait vite et fort contre la cage ! Je n’ai plus l’énergie de courir. Les grands combats m’ont épuisé. Le temps est à l’évasion lente. Gratter la terre aux ongles qui suintent. Les sages se mettent en tailleur, essoufflés, après les premiers assauts. L’autre, par l’écriture, par la peinture, il gueule, il gueule, il gueule et il s’en crève tout pareil. Manifestez le sacrifice comme des brutes ! Marqué tout pareil. Croyez-moi, il s’amuse. Il y a de grandes choses et de petites boîtes à peau. Ils donnent de petites boîtes à mots et ils s’en vont. Tout ça, en grands jets de poésie, en petits jets d’humanité, ils choisissent bien la façon d’être. Chacun son arme à lui. Dites-moi la plus belle façon d’être cynique ! Ceux qui braillent ? Ceux qui partent avec leurs sanglots ? Ceux qui veulent être oubliés et qu’on oublie ? Ceux qui sourient de bout en bout ? Ceux qui sont à ce point mal-nés qu’ils meurent, dès lors qu’ils en prennent conscience? Ils n’ont rien compris. Je comprend qu’ils n’y comprennent rien. A mon échelle, à la leur, aux crades, aux bâtisseurs d’empire, j’ai vu tous les visages. Ils ont fumé, bu, aimé, chanté pour déserter plus vite. Des millions de baïonnettes au visage ! M’ont-ils fait homme pour comprendre ? Qu’ont-ils créé d’autre qu’aveugle ? Je n’ai pas la prétention, je ne m’agenouille pas ! Je suis une grosse bête, j’aboie ! Il ne faut pas laisser la nuit venir ! Je vois des bandes hirsutes sous la pluie. Ils ont les cheveux de toutes les couleurs. Je vois les supplices, et comme ils hurlent, ils s’appellent. Ils mènent la danse sans nom. Ne pas nommer, c’est le pouvoir. Comme ils t’ont bien habillé, mystère : viens à moi nu. Ils n’ont pas les yeux qu’il faut. Ils questionnent toujours plus fort ! Ils font monter les larmes quand ils partent. Je suis tout poésie, je suis corps pour elle. C’est la petite réponse au mystère. L’âme est un poids trop lourd. L’âme c’est le bois qui transpire. Ma sueur, c’est la poésie. Ce monde est fait pour la fureur : tant qu’à cerner la démesure, autant l’approcher de près ! D’instant où les doigts ne pensent plus vous êtes libre. A tous les espaces une porte à pousser, avide, avide comme il faudrait toujours l’être ! Broyez-la, mangez-la ! Comment vivraient-ils vieux ? La petite muse les mange, la grande les bat tous les soirs. Il y a des muses plus cruelles que d’autres. M’écouteront-ils si je supplie ? Auront-ils raison de le faire ? La douleur d’être est un piano. Longtemps, je me moquais des souffles courts : provoquer, c’était la grande tirade. Allez, je m’en reviens des artifices : pour avoir vociféré je chuinte. Au filet de voix qui reste, les mots souffrent à plus de quatre. La fureur avance par à-coups. Suis-je dessous ficelles comme pantin lambda de poulailler ? ASSEZ ! Mille fois la torture aux planches à clous pour n’en rien dévoiler de plus ! Je suis fatigué de l’homme. Ceux qui meurent d’une balle et ceux qui tiennent la mitrailleuse ! Au moins ceux-là ont le panache des spontanés. La dernière pitié sera pour moi : elle m’apaise.


Z 22 07 2010
Zlatko
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Message  Nilo Sam 24 Juil - 15:30

Et bien Z. tu as le 'griffouillis" riche en ces temps.
Le doute te nourrit et tu t'en portes bien malgré ce que tu sembles vouloir nous faire croire.
Je retiendrai particulièrement ceci
le chien, le maître : même collier
qui est très fort et donne la dimension réelle de ce texte tout en interrogations (encore une fois) et en réponses semblant à l'emporte-pièce mais sont en fait pleines d'une fine réflexion donnée en pâture à ces chiens qui portent ton collier.

Nilo, maître-chien.

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Message  Dam Sam 24 Juil - 22:55

Une fougue endiablée à la pique tonitruante jusqu'à la fin où tu peux t'octroyer l'apaisement, c'est de la création ça ! Et j'aime ça.

Dam, sans répit ne périt point
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Message  spandrell Mer 1 Sep - 18:32

Oui c'est bon de te lire Z, ce genre de grifouillis, j'adore, déshabillés de frou-frou, mais la poésie est là au dessus-de ce texte, en toi tout simplement.

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