Tons d’âme au fil du temps

Tons d’âme au fil du temps


Dame d’automne
Étonnamment abandonnée
Désordre dans ses cheveux d’or
Frondaison que des mains adorent
Écheveau dont les fils mêlés
Aux doigts se donnent

Âmes d’automne
Et désespérément fardée
De la coquetterie d’un blues
Dont les tons de feu de la blouse
Couvent un cœur qui débridé
Se déraisonne.

Femme d’hiver
À la fine peau d’un glacis
Toute repos : et blancs flocons
Frissons de froid, fragile union
Lui font un manteau étourdi
Laine de verre

Âme d’hiver
Diversement rêvée, si pâle
Que cristaux crissent dans ses yeux
Si blême qu’aucun amoureux
Ni fou se hisse dans ses voiles
De prisonnière.

Fille printemps
Éclose du premier soleil
Violette qui s’effarouche
D’un baiser au coin de la bouche
Ou rose à la robe vermeil
Au col grisant

Âme printemps
Dont la gorge s’est déployée
Afin que la rosée mutine
La touche, et qu’abeille butine
En ses couleurs encanaillées
De vif ardent.

Dame d’été
Dolente sous un éventail
Et dont l’idée d’un astre Dieu
Fait un désastre dans ses yeux
Quelque tonalité de paille
Décolorée

Âme d’été
Comme une passion qui s’achève
Sur des horizons transparents
Lorsque rien n’est plus effarant
Qu’un châle laissé sur la grève
Âme jetée.


*


Messaline