Un amour différent

J’entends la pluie qui s’abat dehors
Le feu crépite toujours par brèves interruptions
Le dos voûté, adossé au fauteuil
Je ferme les yeux et j’écoute le vent.
Tu t’es endormi, sans même t’en rendre compte
Passionné par le conte au fond de ta mémoire
Fatigué un instant, tu t’es laissé tomber
« -Je la continuerai ! Je la continuerai plus tard… »
Les yeux clos et le souffle léger
Je caresse le tapis dont tu es tellement fier.
« -Il vient de loin celui-ci tu sais
Si tu y poses la joue tu sentiras le sable
Tu verras même la Lune et peut-être une rose
Qui éclot quand elle veut et se fane à l’aurore. »
J’y ai posé ma joue une centaine de fois
Guettant le souffle chaud et l’odeur de la fleur
Sans ne jamais rien voir, j’essayais encore
Jusqu’à ce que je laisse ma candeur s’en aller.
Ton histoire, je crois, que je la connais par cœur
Avec chacun de tes souffles et tes yeux amoureux
En parlant de cette femme qui sentait l’orchidée
Au corps fait d’étoiles et aux lèvres d’envie.
Mais au fil du temps, tu t’essoufflais plus vite
Le jasmin du désir devenait myosotis
Et les jours devenaient facilement des années.
Tu t’es endormi aujourd’hui au milieu d’une cour
Où les feuilles de silence cachaient un oiseau duc.
Je regarde le feu, en te tenant la main
Elle est froide et marquée par le temps et les âges.
« -C’est ce soir. C’est ce soir qu’elle viendra,
Cette jolie rose blanche que tu cherchais tellement. »
Intriguée et pensive, je me penche sur le sol
Et je ferme les yeux au contact du tissu.
Je ne vois ni ne sens rien d’autre que du bois
Et l’usure de la maille par mes pieds ennuyés.
« -Ce n’est pas pour ce soir, je recommencerai… »
Tu ne me réponds plus, et ton bras est tombé.
Tes yeux oubliés dans un espoir sombrent
C’est alors que je sens, le sable et l’univers
Le parfum d’une fleur envahit l’atmosphère
Apparue par miracle dans ta main endormie
Tu retiens sur ton coeur une orchidée opale.

Il y a une douce magie là-dedans,

de quoi alimenter de longues rêveries...

Je suis ému et touché par le fond. Vraiment.
Quant à la forme, elle s'affine de plus en plus, tu laisses aller et ça va bien, rien ici ne semble forcé.
Il y a de belles rencontres parfois entre les mots. Les tiens m'en disent long...
Le sable peut être ?

Nilo, ou la rose...

Là, tu as fait fort.

Un sentiment d'une puissance magique
Une présence du début à la fin
Une douceur qui n'a pas son pareil

Une fée Macadamienne a frappé de sa baguette et la magie a surgi...

Reste bien dans ta ligne Océane, tu y es merveilleuse avec ta plume.

Tes efforts sont bien là, présents, puissants et surtout, ta présence envers les autres lecteurs devient ton fruit à toi.

MERCI BEAUCOUP!

Sylvie

Merci à vous pour ce passage sur mon texte =)
Des commentaires qui me touchent de plus en plus, ça fait du bien d'être avec vous. Merci.

Un voyage silencieux à la rencontre du souvenir.
Belle écoute de l'autre.

Une belle lecture pour moi aussi.

Dam.

Une énorme présence qui planerait au-dessus de ton poème pour le protéger, dedans j'y ai vu beaucoup de choses (l'amour, la mort, une prise de conscience, un bel esprit...)
une très belle lecture Océane.

AUTEUR A LA UNE!!

Et l'occasion de relire ce superbe poème touchant

A bientôt petite fée de Macadam

Sylvie