Je jouerais de votre ombre

Je jouerais de votre ombre


Je poserais mes yeux
Sur le tain des vitrines
Où serait,
Mêlé aux jouets de bois,
Au papier glacé des livres,
A la soie des guêpières,
Votre reflet.

Je vous regarderais
Ethérée de nuages
Aux pavés de ces rues
Que le soleil peindrait
Du contour des façades.

Attaché à vos pas
Je jouerais de votre ombre,
Effleurant votre main
Au granit du trottoir.

Et je m'amuserais
De ce regard posé
Sur les lèvres distantes
Au détour d'un portrait
Qui vous dirait l'amour
De Pablo pour Dora.

A la Sainte Chapelle
Je mettrais dans mes yeux
Tous les ors et les bleus
Qui seraient dans les vôtres.

Et puis je m'en irais.

Rêver de vous encore,
Rêver de mes déserts,
Vous dire mes silences
Sur ce bout de papier
Dans le calme indécent
D'une table en terrasse.

Enfin viendrait la nuit
Avec son lendemain.
Je lirais votre veille
Dans le marc de mon thé.


Nilo.

ba ba ba...que de promesses mais tellement agréables , qu'on les prends pour acquises!

"tu ferais ça, dis? "

Bien sûr que je ferais ça...

Nilo, pas que d'la gueule.

Voilà une adoration qui se déguste...

Une histoire d'ombres, de reflets, de frôlements, qui froufroute discrètement, comme la "soie des guêpières".

Mmmmh

Vaste et charmant programme !

"Et puis je m'en irai

Rêver de vous encore,
Rêver de mes déserts,
Vous dire mes silences
Sur ce bout de papier
Dans le calme indécent
D'une table en terrasse"

Un grand frisson pour moi nilo, qu'il est doux d'imaginer être l'objet de ces lignes

Le titre est super, la suite à l'avenant, merci Nilo

Mes line, RV en terrasse au lapin Agile

Merci les filles.

Nilo, auteur à femmes...

Tout ça pour une gonzesse... enfin, elle a bien de la chance... Musique irréprochable en harmonie parfaite avec un texte qui sait éviter toute mièvrerie.

Plaisir de lire cela un samedi matin,

Swann,

Ici ou ailleurs...
Hier ou maintenant...

La même émotion !

H.

Clic-Dédé et en voilà un autre qui sort du grenier!

Et bien j'ai super bien fait d'aller ôter les poussières car parfois il y a des petits trésors cachés... vous devriez aller souffler aussi par ci part là...

Sylvie

Merci donc à Sylvie et au Mur d'avoir pioché bien au fond des tiroirs de Macadam.

Nilo, sous la poussière.

Quelques vers faciles...

Mais quand même c'est bon non?

La bise

Pic

un jeu d'amour et de reflets,
qui commence par paraître léger
alors qu'il exprime des abîmes de distance
inséparable. Enfin, c'est comme ça que je ressens
l'incommunicabilité des deux personnages,
les yeux posés sur un reflet "glacé" dans la vitrine,
les jeux d'ombre et de nuages, et le granit.
Seule contact tacite possible, les ors et les bleus reflétés dans vos yeux,
Les rêves du poète,
le marc d'une prédiction.

J'aime ce texte car il se découvre peu à peu, et s'approfondit à chaque lecture.
Et j'aime surtout les deux strophes courtes où l'un effleure presque l'autre, sensuellement mais inconnu, en silence, toujours

"Attaché à vos pas
Je jouerais de votre ombre,
Effleurant votre main
Au granit du trottoir.

[...]

A la Sainte Chapelle
Je mettrais dans mes yeux
Tous les ors et les bleus
Qui seraient dans les vôtres."


Bon, je m'arrête mais je sens que je pourrais continuer des pages entières à commenter cette fatalité douce. Merci Nilo pour ça.

Do you, songeur.

Whaou !
Je ne sais plus où me mettre. A l'ombre peut-être...

Nilo, merci.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.